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Liberté - Page 1044

  • Secret médical: la décision inacceptable du Conseil d'Etat

     

    Sur le vif - Jeudi 20.03.14 - 11.35h

     

    Ayant immédiatement organisé, hier soir, un débat Poggia-Buchs sur la levée (exigée par le Conseil d'Etat) du secret médical en prison, je n'ai pas encore eu le temps de rédiger un billet sur la question. J'espère trouver un moment dans la journée. Mais une chose est claire: cette décision du Conseil d'Etat est totalement inacceptable. Un patient détenu demeure, face à son médecin, un patient. Son droit au secret médical est inaltérable.



    Je sais que la majorité de l'opinion publique, dans le tout sécuritaire que veut nous imprimer le coupe Maudet-Jornot, ira largement dans le sens du gouvernement. Eh bien moi, pas. Les détenus ont des droits. Les patients ont des droits. Les détenus-patients ont des droits. Il n'y pas à les abolir d'une chiquenaude pour plaire à la pensée ambiante.



    Plus s'égrènent les heures, plus je me dis que la candidature de Pierre Bayenet, comme modèle alternatif à ce tout sécuritaire, a du sens et de la pertinence. J'ai dit et je répète que je voterai Jornot, tant l'homme est compétent et nécessaire à notre République. Mais il est sain que s'exprime avec vigueur une opposition sémantique et philosophique à sa politique judiciaire.



    Au fait, les deux hommes s'opposeront pendant une heure, en direct dans le GRAND GAC du dimanche 30 mars 2014, de 18h à 19h.



    Ah ben tiens, il est presque ficelé, du coup, mon billet.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Crimée : les clefs par l'ascèse de l'Histoire

     

    Sur le vif - Jeudi 20.03.14 - 09.31h

     

    "Pourquoi la Crimée ? Et pourquoi maintenant ?" - Le Temps, page 12.



    Enfin, l'éclairage d'une situation par les profondeurs politiques, économiques, culturelles, de l'Histoire. Enfin, quelques clefs. Qui ne condamnent personne. Mais expliquent.



    Dès 1991, pendant toutes les guerres balkaniques, je n'ai cessé les premières années, avant de me rendre sur place en reportage, de lire, lire, et lire encore les différentes visions du monde des antagonistes. Nous étions quelques-uns à proclamer que la diabolisation systématique des Serbes faisait le jeu d'autres puissances, en fonction d'antécédents puissants. Pour les identifier, il faut connaître. Se renseigner. Cela passe par une ascèse de l'Histoire.



    Aujourd'hui, dans l'affaire ukrainienne, la  vraie ligne de fracture n'est pas entre partisans des pro-Européens et des pro-Russes. Bien sûr qu'il faut trouver pour tous la solution de la meilleure coexistence possible. Non, la vraie démarcation se situe entre ceux qui acceptent de se plonger dans l'Histoire, le choc des cultures, la confrontation des visions, sans immédiatement les juger à l'emporte pièce. Et, d'autre part, ceux qui, au nom de grilles de lecture uniquement morales (et encore, leur morale à eux, autoproclamée), se contentent de coller des étiquettes, "Poutine dictateur", "Russie impérialiste", etc.



    Je ne veux pas revivre ce dialogue de sourds des guerres balkaniques. Ces intellos parisiens débarquant à Sarajevo en chemise blanche. Cette détestation organisée de tout ce qui avait le mauvais goût d'être Serbe. Cette ignorance crasse de l'Histoire, notamment des événements majeurs entre 1941 et 1945, Ce primat de la seule morale. A  ces facilités intellectuelles, résistons. Faisons pièce dès le début, ce qui ne fut pas le cas au début des années 1990. Écoutons toutes les parties. Ne diabolisions personne. Lisons, lisons et lisons encore. Ne rejouons pas la sinistre comédie des années 1990.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Béatrice et les orléanistes

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.03.14

     

    Béatrice Fuchs, à Genève, c’est un visage, un engagement, une voix. Présidente du Cercle Cantonal du Faubourg, véritable bastion du radicalisme fazyste, populaire et cassoulet, cette infatigable militante arpente le terrain, depuis des années, pour faire élire ses candidats. Elle a roulé pour Pierre Maudet. Elle a usé ses chaussures pour François Longchamp. Par tous les temps, de pluie ou de vent, elle a battu la semelle. Toujours de bonne humeur, toujours positive. La militante de rêve.

     

    Bonaparte s’exposait-il autant que ses grenadiers de première ligne ? Sans doute pas, encore qu’il fût courageux, comme il l’avait montré sur le pont d’Arcole. Mais enfin, après la bataille, il affichait au moins l’élémentaire reconnaissance de leur tirer l’oreille, sublime signe d’affection. Je ne suis pas exagérément persuadé que les héros de Béatrice aient eu, eux, la courtoisie d’y penser. Alors, Mme Fuchs a craqué. Lundi 17 mars, elle est venue sur le plateau de Genève à chaud. Et elle dit ce qu’elle avait sur le cœur.

     

    Dans ce parti fusionné, où l’aile de l’argent pèse de tout son poids, elle ne reconnaît plus les valeurs historiques du radicalisme genevois. Elle aime l’Etat, elle aime le peuple. La dimension patricienne, ou juste l’arrivisme orléaniste, ne sont pas les siennes. Oui, elle l’a dit. Et elle a eu raison. Bravo, Béatrice.

     

     

    Pascal Décaillet