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Liberté - Page 1048

  • Journalistes au service du pouvoir

     

    Sur le vif - Lundi 25.11.13 - 12.06h

     

    C'est parti pour l'immense machine de propagande contre l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse", soumise au peuple et aux cantons le 9 février 2014. Au moment où j'écris ces lignes, trois conseillers fédéraux sont en train de nous dire, à Berne, à quel point cette initiative est mauvaise. Cette conférence de presse, pour d'étranges raisons, est retransmise en direct sur le site de certains journaux, comme la Tribune de Genève. On en a fait autant lorsque l'UDC a lancé son initiative, ou même lorsqu'elle l'a déposée ?



    Dans cette campagne, les initiants, on ne les entend quasiment jamais. Mais alors, l'armée des opposants, c'est à dire toute la classe politique, toute la Sainte Alliance des autres partis, le Conseil fédéral, la majorité des Chambres fédérales, bref le pouvoir en place, on n'entend qu'eux. Et cela va durer jusqu'au 9 février. Dans le "service public", ce sera avec l'altière bénédiction de Roger de Weck, l'homme qui a fait du combat contre l'UDC un enjeu personnel. Vous appelez cela "équilibre" ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Théologien ou géomètre ?

     
    Sur le vif - Lundi 25.11.13 - 09.32h
     
     
    Comme il fallait s'y attendre, Pierre Ruetschi se fend d'un édito pour nous dire à que point le corps électoral de la Ville (dont il n'est, à ma connaissance, pas membre, mais passons, chacun a bien le droit de se prononcer) a eu tort de voter l'initiative "Sauvons nos parcs au bord du lac".


    Toujours la même rhétorique: le texte était mal ficelé, le titre trompeur; le citoyen, par nature idiot, n'y aurait vu que du vent, aurait été berné; d'ailleurs toute la classe politique était contre; etc, etc, etc.


    Le prototype même de l'édito du mauvais perdant. Celui qui est toujours d'accord avec la majorité de la "classe politique", et, au lieu d'essayer de comprendre les signaux donnés par le peuple, cherche mille raisons de nous prouver à quel point, fondamentalement, le souverain s'est trompé. Parce qu'il serait détenteur, lui, au centre du triangle, oui au point de rencontre des médiatrices, d'une vérité incarnée ne dépendant pas du peuple. Mais du Bien.


    Pierre Ruetschi aurait dû être géomètre. Ou théologien. Pour nous expliquer en trois point le dogme de la Trinité, il eût été parfait.
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Oui, protégeons nos parcs !

     

    Sur le vif -Dimanche 24.11.13 - 15.38h

     

    A part Ensemble à Gauche et quelques mouvements, notamment du côté de la défense des aînés, toute la classe politique, en Ville de Genève, nous recommandait de rejeter l’initiative municipale « Sauvons nos parcs au bord du lac ! ». Il avait fait ricaner, ce texte, on l’avait méprisé, traité les initiants de vieux réacs de gauche, ou d’indécrottables conservateurs du patrimoine. Surtout, du côté des opposants, presque personne n’a fait campagne. Sans doute considérait-on la partie comme gagnée.

     

    Clairement, on a eu tort. L’initiative passe la rampe : 23'568 citoyens et citoyennes de la Ville de Genève l’acceptent, contre 21'616. Cela signifie 52,2% de oui. On va sans doute entendre, d’ici ce soir et demain matin, le chœur des pleureuses et des mauvais perdants nous dire à quel point ce vote est réactionnaire, relève d’un fondamentalisme de la nature érigée en sanctuaire, va figer le paysage pour une génération. A ces gens, nous répondrons qu’ils auraient mieux fait de mener campagne, et surtout qu’ils ont commis l’irréparable erreur, comme au niveau fédéral dans l’initiative Franz Weber, ou celle des Alpes, ou celle des Marais de Rothenthurm, de sous-estimer l’attachement viscéral d’une population à son patrimoine naturel.

     

    Je fais partie de ceux qui ont accepté l’initiative. Le cœur, davantage que la raison, m’a dicté ce oui. C’est au Parc Mon-Repos que j’ai fait mes premiers pas : de l’avenue de France au Château de Penthes, en passant par le Jardin botanique, je connais personnellement chaque arbre. Certains sont plusieurs fois centenaires. Il ne s’agissait certes pas de les déraciner. Mais, dans un réflexe d'affection et de protection de ces magnifiques lieux de nature, une majorité de la population a donné un signal : on ne touche pas à ces merveilles, inestimables compagnons de nos solitudes errantes. Un parc, un bosquet, le contour d’un paysage ne sont pas choses légères, ni gratuites. Elles impriment en nous quelque chose de puissant, qui fait partie de notre reconnaissance collective.

     

    « Sanctuaires », titre cet après-midi une dépêche. Eh bien oui, sanctuaire ! Ce mot, avec sa connotation religieuse, ou tout au moins spirituelle, me convient parfaitement. Le signal donné par une majorité des citoyens en Ville de Genève, c’est qu’on ne touche pas impunément, et surtout pas pour de seuls motifs mercantiles, à un paysage qui, depuis l’enfance, vous berce et vous bouleverse. On me dira que c’est « émotionnel ». Je répondrai : « Oh, oui, bienvenue à l’émotion ». Elle a sa place en politique, n’en déplaise aux pisse-froid et aux ratiocineurs.

     

    Pascal Décaillet