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Sur le vif - Page 900

  • La Chancellerie est-elle sous influence ?

     

    Sur le vif - Mercredi 20.06.12 - 16.57h

     

    La Chancelière genevoise est-elle une magistrate indépendante ? Officiellement, oui. Officieusement, ne serait-elle pas sous l'influence, ou tout au moins une irradiation de proximité, de certains conseillers d'Etat ? Ses choix s'opèrent-ils toujours de manière neutre, de façon à viser au meilleur fonctionnement de l'Etat ? Ou pourraient-ils être dictés par des critères politiques ? Ces questions-là se posent. Il est possible que cela dérange. Cela nous est parfaitement égal.

     

    Que de couacs, ou de boulettes, voire pire si Entente, lors de la toute récente élection complémentaire au Conseil d'Etat ! Fallait-il, de façon si ostentatoire (qui rappelle celle du président 2010 du Conseil d'Etat dans le procès BCGe), s'engouffrer dans le sillage des journaux qui, de conserve, comme par hasard, nous sortaient des « révélations » sur les dettes d'un candidat ? Fallait-il envoyer les enveloppes de vote si tard ?

     

    Fallait-il renoncer à donner les résultats de l'élection par liste ? Pourquoi prétendre qu'on pratique ainsi dans le cas d'une complémentaire, alors que ce ne fut pas le cas en mars 2003, comme le relève notre excellent confrère Olivier Francey, sur le site de la Tribune de Genève ? Fallait-il laisser acheminer des urnes électorales, dans certaines communes, en les remettant à des concierges non assermentés ?

     

    Ce ne sont là que quelques exemples. Les citoyens ne se contenteront pas de réponses techniques. Mais veulent avoir la certitude de l'indépendance de la Chancellerie genevoise, et non de son inféodation à tel ou tel conseiller d'Etat, tel ou tel parti, telle ou telle faction.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Tout par amour, rien par force

     

    Mercredi 20.06.12 - 09.19h

     

    Avant-hier, dans Genève à chaud, la magnifique Brigitte Fossey a rendu à l'École un hommage à la fois tellement juste et bouleversant. Oui, dit-elle en substance, à cinq ans, après avoir tourné les "Jeux interdits" de René Clément, je n'avais qu'une envie: retrouver l'école. J'aimais passionnément les dictées. Apprendre les mots était un bonheur.

    Ce qu'elle a dit, je peux, à la lettre près, le reprendre à mon compte. Comme elle, j'ai appris à lire et à écrire très tôt (4 ans, au plus tard). Comme elle, chaque dictée, chaque poésie à apprendre, surtout chaque composition devant une feuille blanche, était un incomparable mélange de solitude et de bonheur. Il y avait la page quadrillée, il y avait l'encrier (eh oui!) dans lequel il fallait, toutes les deux lignes, tremper la plume. Il y avaient les pleins et les déliés, il y avait le majeur de la main droite bleuté par l'encre qui débordait, il y avait le buvard et il y avait la gomme. Surtout, il y avait ce texte à venir, qui serait le mien et pas celui du voisin. Ni celui de l'institutrice, surtout pas. Écrire, c'est cheminer vers la liberté.

    J'ai toujours considéré que l'Ecole était la plus grande chose du monde. Le modèle inventé du temps de Guizot et Jules Ferry, en France et sous nos latitudes, avec le magistère d'un aîné qu'on aime et qu'on respecte. Cette autorité-là ne se transmet que par la compétence et la passion. "Tout par amour, rien par force", disait le Saint Patron de l'école où j'ai passé onze années de mon existence. Qu'il fût, à ses heures perdues, l'une des plus grandes figures de la Contre-Réforme, est une autre affaire. Excellente journée à tous.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Anne Emery-Torracinta

     

    Sur le vif - Mardi 19.06.12 - 09.07h

     

    Il m'était apparu, très clairement, que Manuel Tornare, qui fut plusieurs fois Maire de Genève et jouit d'une grande notoriété, aurait eu beaucoup plus de chances de l'emporter. Et, comme j'ai l'habitude de dire les choses, je l'ai dit. Et j'ajoute qu'à deux reprises en trois ans, en écartant cet homme remarquable de la course au Conseil d'Etat, les socialistes, cédant à la loi des clans, se sont trompés. C'est leur affaire.

     

    Mais j'aimerais dire ici un mot de Madame Emery-Torracinta. J'ai découvert en elle, au fil de la campagne, une candidate d'une rare qualité. Je ne parle pas du fond de ses propositions, notamment en matière de droit du sol et d'étatisation des terrains. Je ne sais pas très bien ce qui lui a pris d'épouser un discours pas très loin de celui des premières années de la Révolution soviétique.

     

    Mais laissons cela. Je parle ici du style de campagne. Je voudrais dire à quel point cette candidate fut impeccable. Droite, sans faille. Quand on sait, par exemple, d'où sont venus les coups bas contre Eric Stauffer, dans quelles noires officines il furent orchestrés, de quel incroyable réseau de complicités médiatiques a pu bénéficier Maudet.com, oui quand on sait la violence souterraine de cette campagne, la droiture et la sérénité d'Anne Emery-Torracinta impressionnent. Et imposent le respect.

     

    Voilà une candidate qui est venue, a défendu ses valeurs, s'est battue courageusement, et venait, dimanche soir à l'Hôtel-de-Ville, prendre acte de sa défaite avec un magnifique sourire, celui de la dignité intérieure. Alors voilà, vous n'avez pas gagné, Madame, mais la classe politique genevoise peut être fière de vous avoir, et je vous dis simplement « respect ».

     

    Pascal Décaillet