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Sur le vif - Page 904

  • Gauchebdo doit survivre

     

    Sur le vif - Samedi 26.05.12 - 19.05h

     

    Tous les samedis, dans la boîte aux lettres de mon bureau, à Carouge, je reçois le journal Gauchebdo. Tous ceux qui m'ont un peu lu se douteront bien que je ne partage pas exactement les options politiques de son équipe rédactionnelle ! Et pourtant, semaine après semaine, parcourir les huit pages de cette publication austère, maquette années soixante, noir blanc avec juste quelques pointes de rouge, m'informe, m'enrichit, me surprend, m'offre des commentaires clairs, engagés, courageux. De la vraie presse d'opinion, devenue hélas si rare.

     

    Oui, j'aime lire les éditos de Julien Sansonnens, les articles de Jérôme Béguin, qui est un puits de science et une belle sensibilité, les liens tissés entre les cantons romands, sans compter une dimension culturelle de qualité. Je ne connais pas beaucoup de journaux politiques, en Suisse romande, proposant une telle densité de réflexion. Les feuilles de parti sont hélas, à de rares exceptions près, des tissus de niaiseries et d'obédience. Articles écrits par les hommes politiques eux-mêmes, dont la plume est rarement l'attrait premier, faits et gestes des précités, tous beaux, tous gentils, tous bien lisses sur la photo, papier glacé, catalogue de la Redoute au service du pouvoir, beurk.

     

    Là, c'est autre chose. L'héritier de la Voix Ouvrière, fondée en 1944 par Léon Nicole. Au demeurant bien meilleur, aujourd'hui, en 2012, qu'il n'avait pu l'être naguère, dans les ultimes années de ce premier nom, lorsque l'encre suintait l'apparatchik. Débarrassé du côté Kominterm, nourri de belles intelligences, Gauchebdo est un journal dont je souhaite ardemment la survie. Tenez, ce numéro 26, que j'ai sous les yeux : la une nous parle d'une initiative de la Jeunesse socialiste concernant la spéculation sur les produits alimentaires ; en pages intérieures, interview d'Alexis Tsipras, leader du parti grec Syriza ; plus loin encore, un papier sur Rousseau et la démocratie participative ; un autre, sur les philosophes grecs et la politique ; en dernière page, un hommage à l'écrivain Carlos Fuentes, décédé le 15 mai. Tout simplement remarquable.

     

    Oui, j'aime lire Gauchebdo le week-end, ce qui ne m'empêche pas de dévorer le cahier culturel de la NZZ, ni de courir les kiosques pour dénicher (pas facile !) le dernier numéro de La Cité. Quand je vois ces équipes rédactionnelles-là, je me dis que le journalisme est encore vivant. Il suffit, ici et là, qu'il soit porté par des semences de passion.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • UDC Genève : la ligne jaune

     

    Sur le vif - Mardi 22.05.12 - 11.02h

     

    Le dernier communiqué de la direction de l'UDC genevoise fleure, hélas, les senteurs des pires années. Et dénote, de la part de ses auteurs, une inculture historique condamnable quand on s'exprime dans l'espace public. J'ai toujours considéré qu'il ne fallait pas diaboliser les électeurs de l'UDC, ni ceux du MCG, ni ceux, dans l'autre sens, de la gauche de la gauche. Toutes les personnes qui accomplissent la démarche, en âme et en conscience, d'aller glisser un bulletin dans une urne, je les respecte, parce que la démocratie, c'est précisément cela. Cette position demeure mienne : on discute, on s'engueule, on argumente, mais on ne diabolise pas.

     

    Mais là, c'est trop. Un communiqué, tombé ce matin 09.04h, pour demander la dissolution de l'association « Mesemrom ». Sous le prétexte qu'il existe une loi 10106 punissant d'une amende l'acte de mendicité. Soit, elle existe, j'en prends acte, et bien que je ne l'eusse pas voté, je respecte la démocratie. Mais enfin, mettre dans le même bain l'acte délictueux de mendicité et une association humanitaire défendant un peuple revenu du pire, là je dis non.

     

    Bien sûr, beaucoup de Roms, à Genève, pratiquent la mendicité. Bien sûr, ils sont instrumentalisés par des réseaux qu'il s'agit de combattre. Mais ce qui est doit être condamné, en République, c'est l'illégalité d'un acte. En aucun cas, l'amalgame avec une population, une ethnie, ne peut être accepté. Alors soit, amendons la mendicité, si vraiment on n'a rien de plus urgent à combattre. Mais jamais, n'acceptons de jeter l'anathème sur un peuple, en tant que tel. Le faire, c'est le début de la fin.

     

    Je respecte les leaders de l'UDC genevoise, comme d'ailleurs tous les leaders des partis composant notre espace démocratique. Mais, s'ils ont un peu de temps à la Pentecôte, je leur conseille de se renseigner un peu sur l'Histoire, la culture, la langue, les souffrances du peuple Rom. A tout hasard, je leur recommande la période sise entre 1941 et 1945. Et si, dans la foulée, ils veulent bien prolonger un peu leurs lectures, je les invite, très fraternellement, à lire mon poète préféré du vingtième siècle : un Allemand d'origine roumaine, Paul Celan (1920-1970). Il n'était certes pas Rom, mais Allemand de Roumanie, juif. Il a vécu l'extermination, n'en est, au fond, jamais revenu. Un jour d'avril 1970, il a choisi, pour se jeter dans la Seine, le Pont Mirabeau. Délicate attention, non ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Bravo les challengers !

     

    Sur le vif - Lundi 21.05.12 - 16.53h

     

    A lire sa critique de l'opuscule de Pierre Maudet, on découvre chez le "Pirate", Alexis Roussel, une authentique lucidité politique. Entre lui, le Vert libéral Laurent Seydoux et le patron de PME Manuel Acevedo, rarement l'équipe des "challengers" n'aura atteint une telle qualité pour vivifier le débat politique. Belle cuvée!


    Pascal Décaillet