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Berlusconi : au peuple italien de décider !

 

Sur le vif - Dimanche 09.12.12 - 17.08h

 

Evidemment, ils vont tous lui tomber dessus. Comme des mouches. Avez-vous seulement, ces dernières années, lu une fois un commentaire favorable à Silvio Berlusconi dans la presse romande ? Voilà un homme qui a dominé la politique italienne du dernier quart de siècle, tenu les plus longs mandats de l’après-guerre, plusieurs fois obtenu du peuple italien les majorités nécessaires à former des gouvernements, et à qui notre bonne vieille presse de Suisse romande n’a jamais réussi à trouver la moindre qualité. Parce qu’il incarne une figure de pouvoir fort. Mais aussi, double réussite, donc double jalousie, parce qu’il est très riche. Parce qu’il est, surtout, un homme de droite. Sans trop d’états d’âme, en effet.

 

Il faudrait reprendre la pâmoison des éditos sur Mario Monti, lors de la chute du dernier gouvernement Berlusconi. Sous couvert de « cabinet de techniciens » (quelle horreur !), on a sanctifié la succession, pour mieux diaboliser le legs. On a déifié l’empire des « techniciens » pour souligner le contraste avec le démiurge partant. On nous présentait cette Restauration du sérieux (vous pensez, un ancien commissaire européen, homme de dossiers) comme la salutaire reconstruction du pays. Comme s’il surgissait des cendres. A peu de choses près, on allait s’inspirer du discours de la Democrazia Cristiana des années De Gasperi après l’aventure du fascisme. Un monde nouveau était à inventer, et le « technicien de Bruxelles » en serait le sorcier. On a vu le résultat.

 

Le problème, ici, n’est pas l’Italie. Respectons le chemin que cette grande nation, cette grande démocratie voisine de la nôtre, et ô combien amie, voudra bien se donner. Mais justement, respectons-le, ce choix ! J’ignore si Berlusconi reviendra aux affaires, mais une chose est sûre : il appartient au seul peuple italien d’en décider. S’il souhaite, comme il l’a fait tant de fois, confier son destin à une typologie d’hommes différente de la nôtre, c’est son problème. On a eu l’impression, ces vingt dernières années, chaque fois que la démocratie italienne, souveraine, envoyait Berlusconi à la présidence du Conseil, qu’elle commettait une erreur, à en croire nos gazettes. Comme si la masse des millions de votants de la Péninsule se trouvait, par ensorcellement, dénuée de la lucidité qu’auraient, en Suisse romande, nos chers éditorialistes.

 

Vous allez voir comme ils vont le flinguer. Utiliser ses problèmes judiciaire, sa vie privée, ses histoires de fric, son pouvoir sur les médias, pour noircir une nouvelle fois sa figure. A ce stade, je doute qu’un retour au premier plan soit possible. Mais il appartient à une seule et unique instance d’en décider. Pas aux moralisateurs. Pas aux juges. Mais au peuple italien, souverain, celui qui vote, et qui choisit son destin.

 

 

Pascal Décaillet

 

 

 

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