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Sur le vif - Page 657

  • Election au CF : le quatrième homme

     

    Sur le vif - Vendredi 15.09.17 - 18.23h

     

    Manuel Tornare ayant judicieusement rappelé, il y a quelques minutes, sur la RSR, que M. Kim parlait suisse-allemand (ce qui ne doit pas être exagérément courant en Corée du Nord), il me semble que cet atout linguistique, accompagné d'une remarquable connaissance des questions de défense nationale, devraient nous amener à considérer avec attention la candidature de l'homme fort de Pyongyang, mercredi prochain, comme quatrième homme possible, devant l'Assemblée fédérale.

     

    La question de la double nationalité pourrait se régler à l'amiable, avec le Général suisse, sur la ligne de démarcation entre les deux Corées. Là où se meurent les parallèles. Et où les matins, dit-on, sont si calmes.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • La Statue du Commandeur

     

    Sur le vif - Jeudi 14.09.17 - 14.28h

     

    Au début des années 1980, lorsque j'ai commencé dans le journalisme, la droite suisse, c'étaient les radicaux. Quand j'étais au Journal de Genève, on parlait de la Bahnhofstrasse comme d'un Temple de la droite la plus redoutable. L'UDC, alors, ne faisait peur à personne.

     

    Et puis, il y a eu un tournant.

     

    Qui, parmi nous, se souvient encore d'Otto Fischer ? Co-fondateur de l'ASIN, en 1986, à la faveur du premier débat sur l'entrée de la Suisse à l'ONU. Cet homme, que j'ai connu à Berne, n'était pas un UDC, mais... un radical.

     

    A l'époque, la droite souverainiste, c'étaient les radicaux. Emmenés par les Zurichois.

     

    Ça n'est qu'à la fin des années 80 que Christoph Blocher, président de la section zurichoise de l'UDC, a commencé à émerger avec visibilité nationale. Ma première interview de lui date de 1991. C'est évidemment la campagne du 6 décembre 1992, que j'ai couverte d'un bout à l'autre et dans toutes les régions du pays, qui le propulsera au firmament de la politique suisse.

     

    Dans les années 60, 70 et 80, alors que l'UDC était plutôt de connotation agrarienne, la droite dure, la bête noire de la gauche romande, c'étaient les radicaux zurichois. Et certains Bernois, et Argoviens. Et même... certains Vaudois !

     

    Qu'a fait Blocher ? Une captation d'héritage, simplement, sur l'aile droite et souverainiste du Grand Vieux Parti.

     

    Et ça a marché.

     

    Une aile importante de l'actuel PLR - une aile, en tout cas - est loin d'être étrangère, dans tout ce qu'elle a pu historiquement représenter dans la philosophie politique suisse, à l'actuelle UDC.

     

    Cette aile, de son propre parti, votera-t-elle Maudet, dans la matinée du mercredi 20 septembre ? Dans un décompte qui promet d'être serré, nous sommes dans le "détail" qui pourrait faire pencher la balance.

     

    Je pense que cette question est décisive. Et que rien de durable ne se construit en reniant - ou en méprisant - une partie de son propre héritage.

     

    Cette aile, ce sera mercredi la Statue du Commandeur

     

    Pascal Décaillet

     

  • Pierre et la Sphinx

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    Sur le vif - Mercredi 13.09.17 - 13.51h

     

    Je connais bien Berne et ses rites, j'y ai passé de nombreuses années. Ce qui est arrivé hier à Pierre Maudet, après une campagne tambour battant, comme s'il s'agissait d'être élu au suffrage universel, c'est le début du piège qui se referme sur le candidat trop bruyant, surgi de l'extérieur.

     

    Le piège, à l'instar de certains crustacés, rend captif tout ce qui pourrait nuire à la conservation de ses propres rites, de son propre tempo, de sa propre démarche. L'étranger au cercle, par nature, y est un intrus.

     

    Comme une sanction à l'impétrant qui aurait eu le front de se présenter dans le sanctuaire sans avoir donné des signes d'allégeance.

     

    Ou d'obédience.

     

    Ou comme la Sphinx, qu'il me plaît en helléniste de mettre au féminin, qui ne permet le passage qu'à celui qui se plie à la liturgie des questions. On ne lui demande pas ce qu'il pense. Mais de réciter le rituel, sans dévier.

     

    Ainsi, la vie de Berne. Comme le murmure recommencé d'une prière.

     

    Pascal Décaillet