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Sur le vif - Page 656

  • Destin commun

     

    Sur le vif - Mercredi 01-11-17 - 04.11h

     

    Le socialisme, un dogme ? Je veux bien. Mais pas plus, au fond, que le libéralisme, avec sa sanctification du marché, son rejet de l'État, son indifférence aux solidarités, son obsession de la réussite individuelle.

     

    Le socialisme a échoué ? Je veux bien.

     

    Le libéralisme aussi.

     

    Toute ma vie, j'ai été partisan d'une troisième voie. Conservatrice, sociale, humaniste. Dans l'ordre politique, elle passe par un État fort. Régulateur, solidaire, imaginatif, redistributeur.

     

    Un État, non comme Providence. Mais comme construction commune, jamais acquise, toujours recommencée, dans des territoires délimités par des frontières. Avec des lois, une puissante participation du peuple pour les créer, une mémoire partagée, mais aussi des émotions, des valeurs communes.

     

    Cela ne passe pas par une universalité planétaire, abstraite. Mais par l'horizon délimité d'un destin commun.

     

    En allemand, cela s'appelle Gemeinschaft. En traduction libre, je parlerais d'un trésor et d'une émotion partagés.

     

    Les universalistes ne peuvent rien entendre à cela. Je les laisse à leurs Lumières blafardes. À la glaciale surdité de leurs géométries.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Présomption d'innocence

     

    Sur le vif - Mardi 31.10.17 - 12.36h

     

    Bon, je ne vais pas me faire des amis, tant pis, j'ai l'habitude.

     

    J'affirme ici que la curée contre Tariq Ramadan me donne la nausée. Une fois de plus, un climat de meute, qui n'a rien à voir avec la justice.

     

    On attaque un homme sur ses idées. Dans ce domaine, face à Tariq Ramadan, il y a du grain à moudre, j'en conviens.

     

    Mais profiter de possibles ennuis judiciaires (je ne me prononce pas sur les affaires, évidemment) pour lui tomber dessus avec une telle vioence, c'est franchement dégueulasse. C'est petit. C'est lâche.

     

    Des plaintes ont été déposées ? Eh bien, il y a une catégorie de gens pour s'en occuper. Ça s'appelle des juges. Les affaires doivent être instruites en bonne et due forme, et le cas échéant passer un justice. Cela appartient au monde judiciaire.

     

    En attendant, il y a présomption d'innocence. Cela a toujours été ma règle absolue. Cela vaut pour Tariq Ramadan, comme pour n'importe qui.

     

    Plus que jamais je hais la meute, l'esprit d'épuration et d'exécution. La dignité de notre débat public mérite mieux.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La Lumière, les damnés

     

    Sur le vif - Lundi 30.10.17 - 09.25h

     

    Apocalyptique édito de la RSR, ce matin, qui nous présente les Jeux Olympiques 2026 comme la voie du progrès et de la Lumière (on se serait cru dans la Flûte enchantée), et les sceptiques ou opposants comme d'obscurs ronchons du repli. Des croûteux, noircis d'archaïsmes. D'un côté, la Suisse d'Ogi, de l'autre celle de Blocher. La Suisse de l'Ange, celle de la Bête. Le pays des cimes, celui de l'abîme.

     

    Le moment d'acmé de cette Eschatologie : celui où l'éditorialiste, toute sonore encore, sans doute, de sa transcendante conversation d'hier soir (Forum) avec Pierre Maudet, compare la bataille autour de ces Jeux avec celle... du 9 février 2014 ! Avec le traditionnel antagonisme entre la céleste géométrie de l'ouverture et le chaotique fracas de ceux qui, terrés dans leurs racines, oseraient le non. "Ich bin der Geist, der stets verneint" !

     

    L'auteur de l'édito doit, toutes affaires cessantes, postuler comme cheffe des éclairages de l'Internationale PLR. Un job planétaire. Avec vue sur la Lune.

     

    Les damnés de la terre voteront pour elle.

     

    Pascal Décaillet