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Sur le vif - Page 629

  • Mai 68 : Cantique de la Nostalgie

     

    Sur le vif - Samedi 24.03.18 - 11.18h

     

    La complaisance avec laquelle les médias, un demi-siècle après, nous parlent de Mai 68, sans la moindre dimension critique face à ce mouvement, nous prouve, mieux que tout, à quel point les ultimes reliques de l'esprit de Mai s'accrochent encore à ceux qui détiennent le pouvoir dans nos journaux.

     

    L'idée même que puisse exister une lecture critique de Mai 68 (qui, de son côté, nous aboyait son droit à la critique universelle), semble totalement échapper à ces éternels nostalgiques d'une jeunesse déjà si lointaine.

     

    Personne pour parler de l'échec politique immédiat du mouvement de Mai, qui prétendait pourtant au statut révolutionnaire, mais n'aura été que l'incantation éruptive - et rêvée - d'un printemps.

     

    Une Révolution, ce n'est pas cela. C'est le renversement, confirmé sur la durée, des forces sociales. Au final, pour des années, Mai 68 n'a fait, au contraire, que renforcer la droite économique et patronale en France : ce furent, de 69 à 74, les très tranquilles années Pompidou, l'ex-banquier de chez Rothschild, s'empressant de jeter aux orties les remarquables projets gaullistes de participation dans les entreprises (Louis Vallon, René Capitant, etc.).

     

    Ces choses-là, dans les rétrospectives du demi-centenaire, qui les dit ? Aurons-nous droit, jusqu'à l'éternité, à l'interminable Cantique de la Nostalgie, celui d'une génération désespérément agrippée aux illusions perdues de sa jeunesse ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Mépris

     

    Sur le vif - Jeudi 22.03.18 - 05.41h

     

    Ici, l'insoutenable légèreté de la Chancellerie. Là, l'arrogance du Conseil d'Etat, son mépris de la démocratie directe, dans l'affaire du Plaza.

     

    Dans les deux cas, on joue avec la démocratie, donc avec le peuple souverain. Celui qui élit, celui qui tranche.

     

    Dans les deux cas, on se coupe du réel. On ferme les yeux, on se bouche les oreilles.

     

    Plaza : s'il fallait tout résumer par le titre d'un film, ce serait l'un des plus beaux de l'Histoire du cinéma, Jean-Luc Godard, "Le Mépris".

     

    Moi-même, je suis sur les rotules, après les 104 interviews des Visages de Campagne. Comme citoyen et comme journaliste professionnel, oui à ce double titre, j'en veux à ce Conseil d'Etat, et surtout à son président, de leur arrogance et de leur frivolité de tour d'ivoire.

     

    Misère hautaine. Sans même le vol de gerfauts du poète.

     

    Fatigue et colère.

     

    Une campagne, c'est la lente et régulière montée à l'autel du corps des citoyennes et des citoyens. Une procession laïque vers l'acte, indivisible, du vote. En mépris de cela, nos hauteurs célestes nous balancent des échantillons de Monopoly. Comme si c'était fictif !

     

    Et ils osent encore nous entourlouper, en prenant les grands airs mondains de ceux qui savent, avec leur "Genève internationale" !

     

    Leur planète n'est pas la nôtre.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Juristes de la Couronne

     

    Sur le vif - Mercredi 21.03.18 - 15.08h

     

    En déclarant nulle l'initiative "Le Plaza ne doit pas mourir", le Conseil d'Etat affiche une nouvelle fois son total mépris d'un processus parfaitement régulier d'exercice de la démocratie directe, dans le Canton de Genève.

     

    Cette initiative a eu les signatures (11'316). C'est aux citoyennes et citoyens de se prononcer. Pas aux juristes de la Couronne.

     

    Par les temps qui courent, avec les errances de la Chancellerie, et la très laborieuse fin de législature que nous vivons, le Conseil d'Etat serait plus avisé de s'invalider lui-même.

     

    Pascal Décaillet