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L'Italie italienne

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Sur le vif - Samedi 12.05.18 - 16.19h 
 
 
La gentille Italie, atlantiste et européiste, de l'Après-Guerre, celle d'Alcide de Gasperi, puis de trois ou quatre décennies de Democrazia Cristiana, pays co-fondateur de l'Europe communautaire, co-signataire du Traité de Rome (1957), c'est fini.
 
 
Fini, depuis un moment déjà. Mais là, avec les dernières élections, puis enfin un gouvernement présentant quelque cohérence avec la volonté populaire, revoilà l'idée d'une Italie souveraine. Et pas nécessairement d'accord, ni Guelfe ni Gibeline, de jouer le jeu de Marche méridionale, souriante, simplement vacancière, d'un Saint Empire en reconstruction, cette fois tellement plus Germanique que Romain.
 
 
Bref, l'Italie, très vieux pays, très vieille terre, mais nation fort récente, toujours travaillée par les vieux ferments de dispersion entre le Nord et le Sud, commence à redécouvrir l'idée qu'elle puisse être VRAIMENT souveraine dans ses choix de destin. Par exemple, dans le rapport qu'elle entend entretenir seule (et non sous tutelle de Bruxelles, voire Berlin) avec les flux migratoires. La pression qui s'exerce sur elle, par le Sud, est d'une nature telle que nous n'avons vraiment aucune leçon à lui donner.
 
 
L'Italie a le droit de se penser et représenter elle-même, comme italienne. Et non comme l'aimable Province transalpine d'un conglomérat continental de plus en plus fictif, véritable paravent à la nouvelle expression de la puissance allemande en Europe.
 
 
Oui, l'Italie nouvelle, celle qui couvait déjà depuis des années, mais confirmée par le suffrage populaire, nous promet des tonalités plus nationales qu'impériales, plus souveraines que dépendantes. Une communauté d'hommes et de femmes qui entendent, d'abord entre eux, décider de leur destin. Ce qui n'empêche ni la diplomatie, ni les échanges, ni l'amitié entre les peuples. Mais d'abord, on affirme sa liberté, son indépendance. Ensuite, on discute.
 
 
Pascal Décaillet
 
 
 
*** Image : Riso Amaro, le chef d'oeuvre de Giuseppe De Santis, avec l'inoubliable Silvana Mangano, 1949.
 
 

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