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Sur le vif - Page 613

  • Malheur aux Gueux sédentaires !

     

    Sur le vif - Jeudi 28.06.18 - 07.53h

     

    Les propos d'Ignazio Cassis sur les mesures d'accompagnement auront pour conséquence d'entraîner une partie de la gauche suisse dans le camp des opposants à la libre circulation.

     

    Pour ma part, je n'ai JAMAIS compris comment la gauche pouvait être favorable à ce grand bazar échangiste, destructeur de cohésion sociale à l'intérieur des nations constituées par l'Histoire, ayant construit patiemment leurs réseaux de solidarité interne, leurs services publics, leurs appareils législatifs de protection des plus faibles. Et tout à coup, en laissant déferler des masses externes, on saccage ces équilibres, déjà si fragiles !

     

    Prenez un magasin de philatélie, par un jour de bise noire. Ouvrez les fenêtres, juste pour voir. L'effet sera le même.

     

    Pour une partie de la gauche, la grande illusion d'une fraternité mondialisée existe encore. On y sublime l'altérité. Plus vous venez d'ailleurs, plus vous aurez grâce à leurs yeux. Malheur aux Gueux sédentaires, dont les ancêtres, pendant des siècles, ont fait vivre nos cantons et notre pays. Les vertus suprêmes de "mixité" et de "métissage" n'auront ni l'heur, ni la grâce, d'illuminer leur blason.

     

    Un grand merci à M. Cassis, s'il peut, à son corps défendant, ouvrir les yeux de cette gauche, et l'exorciser de son extase mondialiste. La ramener sur le seul terrain qui vaille : celui du combat pour la solidarité, non dans une béatitude planétaire, mais nation par nation.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Cela s'appelle la politique

     

    Sur le vif - Mercredi 27.06.18 - 08.08h

     

    La préférence indigène entre en vigueur en Suisse dans quatre jours. Il y a encore quelques années, elle était une option inimaginable dans notre pays. Nous n'étions que quelques-uns, au niveau cantonal et national, à en défendre l'idée.

     

    Le dogme libéral et libre-échangiste régnait en maître absolu. Il régentait les consciences, formatait les éditorialistes. Il fallait à tout prix que le marché du travail fût ouvert, sans entraves, à tous, pour légitimer le principe sacré de libre circulation des personnes, réputé sanctifiant pour la vitalité de notre économie. Le libre-échangisme était devenu l'opium des élites mondialisées.

     

    Le résultat, on l'a vu : les bénéfices de ce grand casino des personnes et des biens n'ont profité qu'à une minorité, notamment dans le sacro-saint commerce extérieur, sur l'autel duquel on a strangulé notre monnaie. Cette prospérité n'a pas été répartie sur l'ensemble du tissu social de notre pays. Des patrons ont pratiqué la sous-enchère, avec une main d'œuvre étrangère peu regardante sur les salaires. On a trop souvent oublié les demandeurs d'emploi qui résidaient déjà dans notre pays. On a laissé mourir notre agriculture.

     

    Ce libéralisme du profit immédiat est une impasse. On commence enfin à s'en rendre compte ! Il est temps de revenir à l'économie au service de l'humain. Ca passe par des communautés nationales définies, délimitées par des frontières protectrices pour les plus faibles. Avec des lois, démocratiquement votées. Des peuples qu'on écoute. Des souffrances sociales dont on tient compte. Cela porte un très beau nom, lorsqu'il échappe à la combinazione des partis et aux basses manœuvres des ambitions individuelles : cela s'appelle la politique.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le grand bazar cosmopolite

     

    Sur le vif - Dimanche 25.06.18 - 08.24

     

    Le libre-échangisme commercial, tel qu'il prévaut depuis vingt-cinq ans en Europe, n'est en aucun cas une fatalité. Ni, comme on nous l'assène à coups de massue, la voie naturelle vers une prospérité étendue et partagée.

     

    Tout cela, c'est l'appareil lexical de la propagande ultra-libérale, sa liturgie. En vérité, la philosophie du libre-échange est un choix politique très précis. Le génie de ses partisans est de nous l'avoir administré comme un dogme.

     

    Les dogmes ne sont pas morts. Au 19ème siècle, on en proclamait sur l'infaillibilité du Pape, ou sur l'Immaculée Conception. Aujourd'hui, on édicte et propage le dogme de l'infaillibilité du libre-échange. On prend une position économique, et on nous l'impose comme la seule voie possible. Cela, depuis le 9 novembre 1989, la chute du Mur de Berlin.

     

    Le libre-échangisme est un choix, bien précis. Il a un dieu : la Marché. Il a un Veau d'or : la libre concurrence internationale. Il sublime le commerce extérieur, affame l'agriculteur, abolit les réglementations douanières qui, jusque là, protégeaient justement les plus faibles, les plus déshérités.

     

    Le libre-échangisme sanctifie la transaction financière, l'exonère de tout contrôle d'Etat, accentue les inégalités, dissout la mission régulatrice des nations. Il construit un grand bazar cosmopolite, où l'usure est souveraine, la spéculation impunie. Les marchands ont repris le contrôle du Temple.

     

    Le libre-échangisme se rit des peuples, des Etats, des nations. Les repères politiques, ceux de la mémoire et des émotions partagées, ne l'intéressent pas. On spécule sur une marchandise, on en dilue les traces, on la fait circuler au plus offrant, sans entraves.

     

    Et avec la marchandise, on fait circuler les hommes et les femmes. On abat les frontières, on laisse déferler les masses sur des communautés humaines organisées depuis des siècles, avec des règles, des protections sociales conquises de haute lutte, au service des plus faibles. La fragilité de leurs équilibres, on la saccage. On la piétine.

     

    Ces édifices de solidarité sociale, de mutualité, qui faisaient la fierté de nos pays, on les ratiboise. Il faut laisser la place au grand marché cosmopolite, la nouvelle religion. Universelle, apostolique.

     

    Le libre-échangisme ne relève ni du hasard, ni de l'inéluctable. Mais d'un choix politique, parfaitement précis, traçable, identifiable. Il pourra donc être détruit, le jour venu, par la masse supérieure d'un choix contraire. Celui qui, sans abolir l'échange ni l'ouverture, rétablit comme unité de base la notion de communauté nationale. Avec, à l'intérieur de cette dernière, la cohésion sociale, l'attention aux plus faibles, la solidarité. Toutes ces valeurs que le Marché sanctifié tente, avec une inouïe vulgarité, de nous faucher.

     

    Pascal Décaillet