Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 605

  • Vivre et laisser mûrir

     

    Sur le vif - Vendredi 27.07.18 - 09.38h

     

    Les politiques protectionnistes en Europe, avec contrôle des flux migratoires, dans les années qui viennent, n'auront pas besoin d'être mises en place par les seuls partis qui, aujourd'hui, les prônent.

     

    Non, elles seront pratiquées par les mêmes milieux qui, aujourd'hui aux affaires, les combattent.

     

    Parce que, d'ici là, elles auront pénétré ces milieux, par instillation.

     

    Ainsi, à Genève, le concept de "préférence cantonale", encore pestiféré il y a dix ans, s'est-il tout naturellement installé dans les consciences. Aujourd'hui, il est considéré comme la norme.

     

    Idem, la notion de "préférence indigène", désormais en vigueur au niveau fédéral.

     

    C'est le génie de la Suisse, depuis 1848 : les idées nouvelles commencent par déranger les partis au pouvoir. Mais ces derniers, avec le temps, sont assez habiles pour les assimiler, allant même parfois jusqu'à en revendiquer la paternité. C'est ainsi que le Parti radical, pendant un siècle et demi, a pu asseoir sa domination et son influence sur le pays.

     

    En politique, il faut souvent laisser faire le temps, ami précieux, discret et silencieux. Si c'était le titre d'un film, cela pourrait être "Vivre et laisser mûrir".

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les noires profondeurs de la Perse

     
     
    Vendredi 27.07.18 - 08.17h

    En France, la liberté d'expression n'existe plus. Il y a des choses qu'on ne peut plus dire, des idées qu'on ne peut plus défendre. Dès que vous tentez de les émettre, une armada de régulateurs vous tombent dessus.

     

    Ils défendent l'orthodoxie de la pensée. Il faut sanctifier l'Europe, même en faillite, et faire passer la nation pour un archaïsme. Il faut gommer l'Histoire, éradiquer la mémoire, vouloir du passé faire table rase.

     

    Il faut sublimer le nomade, mépriser le sédentaire. Il faut déifier l'Autre, en s'ignorant soi-même. Interdire de lire des écrivains qu'on n'a soi-même pas lus. Respecter la liste de ce qui est lisible, convenable, ne pas s'en détourner, jamais.

     

    Il faut être dans le rang. Régulateurs en chef de toute déviance à cet ordre établi de la pensée, quelques figures du Palais des glaces parisien. Ils sont marquis, admis au Coucher du Roi, courtisans du pouvoir en place, sécateurs de têtes qui dépassent. Ils nivellent, normalisent. Ils urbanisent la pensée.

     

    Bien heureusement, ces choses-là n'adviennent qu'en France. Ou peut-être, aussi, en Perse. Dans notre bonne Suisse romande, chacun sait que la liberté d'expression est totale. Nul communautarisme, jamais, ne tente de l'étouffer.

     

    Nul courant dominant. Nulle coterie professionnelle. Nul réseau de géomètres. Nulle Olympe, pour décréter le bien.

     

    Heureux sommes-nous de n'être point en France. Ou pire : dans les noires profondeurs de la Perse.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Macron et la vertigineuse moraine de l'éternité

     

    Sur le vif - Mercredi 25.07.18 - 21.45h

     

    L'affaire Benalla ne sonne pas la fin de la Macronie. Le temps de cinq ans, ce répit de l'Ancien Monde avant de passer aux choses sérieuses, s'accomplira, sauf événement majeur ou imprévu.

     

    Mais cette affaire sonne la fin de ce que l'orléaniste de l’Élysée a cru bon de considérer comme son état de grâce prolongé. Il ne lui aurait pas déplu que cette prolongation durât jusqu'à la vertigineuse moraine de l'éternité.

     

    Seulement voilà, l'Histoire n'est pas un conte de fées. Les Français ne sont pas insensibles aux monarques, mais ils ont, de tout temps, détesté les favoris. Mignons du Roi Henri III, dépenses de la Pompadour, arrogance de la Du Barry. Ils ne répugnent pas, loin de là, à l'exercice solitaire du pouvoir (Philippe le Bel, Louis XI, Louis XIV, Napoléon, de Gaulle), mais à condition que l'homme seul soit un homme grand. Tutoyant le destin.

     

    Nous ne sommes pas exactement dans ce cas de figure.

     

    Pascal Décaillet