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Sur le vif - Page 602

  • Danse autour d'un cadavre

     

    Sur le vif - Mardi 28.08.18 - 07.25h

     

    La RSR continue de se torturer l'esprit avec les "négociations d'un Accord cadre avec l'Union européenne". Pas un jour, pas un journal, sans que les ondes publiques ne remuent ciel et terre autour de ce cadavre thématique.

     

    À part le PLR (et encore !) et la SSR, "l'Accord cadre institutionnel" n'intéresse personne en Suisse. Fruit de l'esprit tortueux de Didier Burkhalter, laissé en héritage comme un cadeau empoisonné, ne captant ni l'intérêt du peuple suisse, ni celui de Bruxelles, c'est un thème politique mort. Mais ce mort a ceci de singulier de n'être jamais né, n'avoir jamais vécu, ailleurs que dans les imaginations d'une clique d'europhiles.

     

    Il y a pire : le cadavre divise et ridiculise le Conseil fédéral. Cassis dit blanc, Schneider-Ammann dit noir, Cassis dit qu'il est en Inde et qu'il laisse Schneider-Ammann s'en occuper, Berset regarde le match et compte les points, les quatre autres font l'autruche. Gouvernement lacéré, à l'interne, par un non-sujet, un cadavre sémantique, un oripeau de sens.

     

    Il est temps de tirer la prise. Le débat sur l'Europe appartient à l'ensemble du peuple suisse. Vaste débat national, oui, entre les cinq millions de citoyennes ou citoyens de ce pays. Ce débat n'appartient ni aux partis, ni aux élus. Il doit être la chose du peuple. C'est de lui, de sa légitimité par le nombre et par les profondeurs, que surgira naturellement, un jour, la clarté qui, aujourd'hui, fait tant défaut.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les votations sont supérieures aux élections

     

    Sur le vif - Dimanche 26.08.18 - 13.39h

     

    Citoyen, je milite pour une politique suisse centrée davantage sur les thèmes que sur les personnes. Davantage sur les votations que sur les élections. Davantage autour des idées, qu'autour de visages, sur des affiches.

     

    Les thèmes, c'est par l'initiative populaire que le corps des citoyens, depuis 1891, peut les empoigner. Je tiens l'initiative pour supérieure au référendum. Ce dernier, tout nécessaire soit-il, se définit au fond négativement. Il est toujours là en réaction à une décision parlementaire qui déplaît. L'initiative, au contraire, appartient corps et âme au peuple : c'est de lui qu'elle surgit, oui d'un petit comité de citoyennes et citoyens, c'est au sein du peuple qu'elle est discutée, lors d'un grand débat national, c'est enfin par le peuple (et les cantons) qu'un beau dimanche, elle est tranchée.

     

    Oui, l'initiative est la chose du peuple, qui est son alpha et son oméga. La chose du peuple, et pas celle du Conseil fédéral, ni même des Chambres fédérales. C'est une affaire du peuple avec le peuple, et c'est précisément cela qui exaspère tant les élus : ils voient se jouer, autour d'eux, une dramaturgie qu'ils n'ont ni écrite, ni voulue.

     

    Le 23 septembre, nous voterons sur l'avenir de notre paysannerie suisse. Ca n'est pas rien ! Nous donnerons aussi un signal en faveur du vélo, et de la mobilité douce. Voilà, personnellement, qui m'intéresse beaucoup plus (comme d'ailleurs la votation de novembre sur la primauté du droit suisse) que de savoir si je vais voter pour Monsieur X, Madame Y, membre du parti A ou B, à telles élections.

     

    Les votations sont d'un intérêt nettement supérieur aux élections !

     

    Notre démocratie directe place chacun d'entre nous en lien de responsabilité directe avec l'avenir du pays. C'est un système absolument génial, que tant de voisins nous envient. Ne le modifions que pour en augmenter le périmètre. En aucun cas, pour le rétrécir !

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Nos paysans disent oui à l'environnement !

     

    Sur le vif - Dimanche 26.08.18 - 09.51h

     

    Correspondant à Berne, j'avais couvert à fond, début 1992, le Septième Rapport sur l'Agriculture. A Jean-Pascal Delamuraz, j'avais demandé si les paysans suisses étaient vraiment prêts à prendre le virage environnemental qui était attendu d'eux, en contrepartie des paiements directs. La question, à l'époque, se posait. La réponse, c'est le moins qu'on puisse dire, n'allait pas de soi.

     

    En bien ce jeu, nos agriculteurs et éleveurs, je puis le dire 27 ans après, l'ont admirablement joué ! Perçus comme peu sensibles à l'écologie dans les années 70 ou 80, les paysans suisses ont orienté leur production vers un modèle résolument respectueux de l'environnement, soucieux de qualité. Ils ont joué la carte du terroir, ils se sont battus pour de beaux produits.

     

    Cela, pourtant, relevait d'une contrainte intérieure, à laquelle on sait l'âme paysanne, par nature, plutôt rétive. Une condition-cadre fixée par la Confédération. Nos paysans ont joué le jeu. Sans doute perçoivent-ils les orientations venues de Berne comme plus naturelles, puisqu'elles fixent le cap d'une politique nationale, que l'ouverture au vent glacé de la concurrence mondiale, voulue par une clique de néo-libéraux furieux qui ont pris en otage, depuis un quart de siècle, la politique économique et commerciale de la Suisse.

     

    Pascal Décaillet