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Sur le vif - Page 602

  • Accords de libre échange : quelle légitimité ?

     

    Sur le vif - Jeudi 09.08.18 - 12.37h

     

    Il convient de lancer en Suisse un vaste débat national sur cette sourde et malicieuse usurpation de pouvoir, dépourvue de toute légitimité populaire, que sont les "Accords de libre échange".

     

    Négociés par une diplomatie du Commerce extérieur peu rouée au contrôle politique, composée de fonctionnaires nullement neutres, mais dûment formatés par les matrices du libéralisme économique, ces contrats ne sont pas la chose du peuple, mais l'élaboration d'une machine. Ils sont au service d'une idéologie très précise, plus exactement d'un dogme : le Salut, par le grand bazar du maximum de marchandises circulant à travers la planète.

     

    Où est l'éthique ? Où est le respect du Tiers-Monde, je pense par exemple aux producteurs africains de denrées qui leur sont littéralement pillées, au mépris des intérêts locaux ? Où est la protection des travailleurs suisses ? Le Commerce extérieur est-il, dans notre pays, une Arche Sainte, inattaquable ? Le seul rôle de la Confédération doit-il être celui, à tout prix, de "facilitateur" ?

     

    Pendant ce temps, nos paysans vivent des heures extraordinairement difficiles. Dans l'indifférence de Berne, à commencer par celle du ministre de tutelle, tétanisé pas l'exportation de machines-outils !

     

    Les "Accords de libre échange" devraient systématiquement passer devant le peuple. Ils ne sont en rien techniques, comme on tente de nous le faire croire. Non, ils sont le fruit d'une idéologie, le produit de la petite cuisine d'une batterie de fonctionnaires au service du catéchisme libéral.

     

    La politique, la démocratie directe, le corps des citoyennes et citoyens, hommes et femmes libres et vaccinés de notre pays, doivent se réapproprier un univers qui leur a été dérobé, pour être concocté et malaxé en catimini, dans les officines du Commerce extérieur, à Berne.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Syndicats suisses : l'amorce d'un réveil ?

     

    Sur le vif - Jeudi 09.08.18 - 06.33h

     

    Les syndicats suisses ont parfaitement raison de se montrer intransigeants face à M. Schneider-Ammann sur les mesures d'accompagnement à la libre circulation des personnes.

     

    La question fondamentale ne tient pas autour des quatre ou huit jours d'annonce. Non, elle est une stratégie de principe, donc une affaire politique : depuis quand le partenaire d'une négociation annonce-t-il la possibilité d'une concession, avant même d'entrer en discussion ? Nos deux conseillers fédéraux PLR, MM Cassis et Schneider-Ammann, ont-ils perdu la raison ?

     

    Sur le fond, ces "mesures d'accompagnement", vaste plaisanterie du début des années 2000 pour faire passer auprès de la gauche le principe ultra-libéral de libre circulation, sont déjà le minimum du minimum - à vrai dire, sous le minimum - pour donner de frêles signaux de protection des travailleurs suisses contre la férocité de l'ouverture des frontières.

     

    La réaction des syndicats suisses, bien tardive, constitue peut-être l'amorce du réveil d'une gauche suisse en béatitude internationaliste face au dérèglement systématique de notre cohésion sociale, entrepris par la pensée ultra-libérale, spéculatrice, négatrice d’État et de nation, vassale du profit.

     

    Puisse la gauche suisse quitter cette alliance malsaine et insensée avec un courant politique contraire à ses valeurs. Faute de cette rupture de front, elle perdra son âme.

     

    Puisse-t-elle retrouver le sens du périmètre national, de la protection des travailleurs suisses, des plus faibles et des plus délaissés à l'intérieur de notre pays. Comme nous l'avons déjà dit ici, si elle renonce à ce combat, d'autres le mèneront pour elle.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Gauche suisse : le Grand Sommeil

     

    Sur le vif - Lundi 06.08.18 - 05.42h

     

    Dans notre commentaire "Le sédentaire admirable", nous avons plaidé ici, vendredi dernier, pour un effort de solidarité nationale envers les paysans suisses victimes de sécheresse.

     

    Dans cette affaire, nous n'avons pas entendu la gauche.

     

    La solidarité, c'est pourtant sa marque de fabrique. La réserve-t-elle exclusivement à l'Autre, au point d'oublier les nôtres ? N'a-t-elle d'yeux que pour le nomade, jusqu'à délaisser le sédentaire ? Ne vit-elle plus que dans le jeu de miroirs de l'univers urbain ?

     

    Cette même gauche, qui au début des années 2000 s'est laissé enfiler la libre circulation, en croyant avec tant de candide piété aux "mesures d'accompagnement".

     

    Avec une telle gauche, riche d'un sommeil si tranquille, l'ultra-libéralisme, casseur de cohésion sociale, a de belles heures devant lui.

     

    Si la gauche suisse ne défend plus le travailleur suisse, le paysan suisse, la famille suisse, les délaissés de notre pays, ceux que la vie a oubliés, alors d'autres s'en occuperont. Dans une radicalité plus affirmée. À gauche. Ou à droite.

     

    Pascal Décaillet