Sur le vif - Mardi 28.08.18 - 07.25h
La RSR continue de se torturer l'esprit avec les "négociations d'un Accord cadre avec l'Union européenne". Pas un jour, pas un journal, sans que les ondes publiques ne remuent ciel et terre autour de ce cadavre thématique.
À part le PLR (et encore !) et la SSR, "l'Accord cadre institutionnel" n'intéresse personne en Suisse. Fruit de l'esprit tortueux de Didier Burkhalter, laissé en héritage comme un cadeau empoisonné, ne captant ni l'intérêt du peuple suisse, ni celui de Bruxelles, c'est un thème politique mort. Mais ce mort a ceci de singulier de n'être jamais né, n'avoir jamais vécu, ailleurs que dans les imaginations d'une clique d'europhiles.
Il y a pire : le cadavre divise et ridiculise le Conseil fédéral. Cassis dit blanc, Schneider-Ammann dit noir, Cassis dit qu'il est en Inde et qu'il laisse Schneider-Ammann s'en occuper, Berset regarde le match et compte les points, les quatre autres font l'autruche. Gouvernement lacéré, à l'interne, par un non-sujet, un cadavre sémantique, un oripeau de sens.
Il est temps de tirer la prise. Le débat sur l'Europe appartient à l'ensemble du peuple suisse. Vaste débat national, oui, entre les cinq millions de citoyennes ou citoyens de ce pays. Ce débat n'appartient ni aux partis, ni aux élus. Il doit être la chose du peuple. C'est de lui, de sa légitimité par le nombre et par les profondeurs, que surgira naturellement, un jour, la clarté qui, aujourd'hui, fait tant défaut.
Pascal Décaillet