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Ministre, c'est un métier

 

Sur le vif - Mardi 28.08.18 - 12.24h

 

De l'éminent cancérologue Léon Schwartzenberg à Nicolas Hulot, en passant par le vulcanologue Haroun Tazieff, je n'ai jamais cru, une seule seconde, au mythe providentiel des personnes issues de la "société civile" pour occuper des ministères. Non que ces personnes ne soient pas compétentes, chacune dans son domaine, mais parce que ministre, c'est un métier. Politicien, c'est un métier. Il a des règles internes. Il exige une connaissance, en profondeur, du terrain politique lui-même, avec ses failles, ses pièges. Cela ne s'improvise pas. Il faut connaître la politique, comme un musicien doit maîtriser le solfège, l'harmonie, le contrepoint.

 

Et puis, ne soyons pas dupes ! Lorsqu'un Président choisit l'une de ces stars, c'est évidemment pour dorer son propre blason. Cela donnera l'impression d'un gouvernement ouvert, humaniste, inventif, centré sur les compétences. Bref, avoir un Schwartzenberg dans un ministère, ça fait bien.

 

Le problème, c'est que la politique est un métier. Celui qui ne connaît pas, à fond, le champ de bataille, avance en terrain miné. Un jour ou l'autre, il explosera. On peut le regretter, rêver d'un personnel politique moins roublard et plus compétent, mais c'est ainsi. C'est la règle du jeu, la configuration du terrain. Un Maudet, un Darbellay, un Couchepin, connaissent admirablement, croyez-moi, la carte d'emplacement des mines. La connaître, ça fait partie du jeu, tout simplement.

 

Un homme, d'ailleurs, ne s'y était jamais trompé : député (ou sénateur) pendant 35 ans, de 1946 à 1981, également onze fois ministre sous la Quatrième (1946-1958), avant de traverser longuement le désert, puis enfin d'arriver au pouvoir (10 mai 1981), il connaissait sur le bout des doigts la carte des circonscriptions françaises. Il connaissait les hommes, leurs faiblesses, leurs limites, leurs qualités aussi. Il était un professionnel de la politique. Il s'appelait François Mitterrand.

 

Pascal Décaillet

 

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