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Sur le vif - Page 533

  • Ont-ils seulement un sexe ?

     

    Sur le vif - Vendredi 15.02.19 - 11.45h

     

    La plus puissante ligne de fracture des prochaines années se situe moins entre la droite et la gauche (encore qu'elle persiste), qu'entre partisans de la démocratie directe et des droits populaires, et, en face, défenseurs de la démocratie représentative, avec ses élus, ses corps intermédiaires, ses partis, et toute la consanguinité céleste de ses anges et ses archanges, reliés entre eux en hiérarchies byzantines. Ont-ils seulement un sexe ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Adieu, les partis !

     

    Sur le vif - Jeudi 14.02.19 - 15.11h

     

    Les partis politiques seront de moins en moins, dans les années qui viennent, les relais d'idées et les fédérateurs de pensée qu'ils ont été, depuis la Révolution française. Ce rôle, ils l'ont tenu, je suis le premier à le reconnaître.

     

    Le premier, aussi, à m'être passionné, dès l'adolescence, pour l'Histoire et la philosophie politique des partis. Fulgurant radicalisme (Freisinn), né des grandes valeurs républicaines de la Révolution, puis du Printemps des peuples, en 1848. Idem pour le libéralisme, avec lequel je ne partage pas grand-chose, mais dont je reconnais les grands penseurs, à l'image d'un Benjamin Constant, ou d'un Tocqueville. Émergence de ce qu'on appellera plus tard la démocratie chrétienne, avec l'éblouissante Encyclique Rerum Novarum, de Léon XIII (1891). Sans oublier, bien sûr, les socialismes, la social-démocratie, le communisme. Tous ces partis ont charrié l'Histoire, ils ont écrit les grandes pages politiques des 19ème et 20ème siècles.

     

    Mais aujourd'hui, tout cela touche à sa fin. Non les idées, mais leur regroupement sous des bannières, dans ces espèces de paroisses auxquelles il faudrait adhérer dès sa jeunesse, demeurer sans jamais les quitter, siéger assidument dans des comités, des assemblées, des commissions, rouler pour des champions, comme la groupie de Michel Berger, derrière son pianiste.

     

    Il n'y a plus aucune raison, pour les années et les décennies qui viennent, de passer par ces chapelles d'obédience, où on se paye en services rendus et en prébendes partagées, pour faire de la politique. La mise en réseau des connaissances, la numérisation, l'accès planétaire au savoir, tout cela va contribuer à rendre progressivement caduques ces affiliations à vie, sous une même couleur.

     

    Le système des partis est intimement lié à celui des Parlements, à la démocratie élective, où l'on passe plus de temps à parler des personnes que des idées. Le clan X contre le clan Y, les querelles de clocher à l'intérieur des paroisses, tout cela sécrète, peu à peu, le venin du suicide des partis.

     

    En lieu et place de ce petit monde, l'avenir est à la démocratie directe. L'avenir est aux citoyennes et citoyens. L'initiative populaire permet de faire de la politique, non pour défendre infiniment une bannière, mais pour atteindre des objectifs stratégiques précis. On se bat pour une idée, non pour servir d'écuyer à un champion.

     

    Les partis ne sont pas morts. Pour quelques décennies, voire un siècle ou deux, ils seront encore là. Mais ils ne joueront plus le rôle qui fut le leur aux 19ème et 20ème siècle. Nous avons mieux à faire qu'entretenir des paroisses : servir l'intérêt supérieur du pays. Par exemple, en activant au maximum les prodigieux ressorts de la démocratie directe.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le peuple, face aux guêtres !

     

    Sur le vif - Jeudi 14.02.19 - 09.53h

     

    Nous devons changer la Constitution, au niveau fédéral et dans chaque Canton, pour que les exécutifs n'aient plus ce scandaleux pouvoir d'invalidation d'une initiative. Ni les exécutifs, ni les législatifs !

     

    Si une initiative obtient les signatures, elle doit être soumise au suffrage des citoyennes et citoyens. Ces derniers sont bien assez mûrs pour la sanctionner, si elle s'avère ahurissante, en la refusant.

     

    On ne sanctionne pas une initiative en l'invalidant. On la sanctionne en la refusant.

     

    L'épisode d'hier, à Genève, avec cette scélérate invalidation de l'IN 171, sur la BCGE, est une étape de plus dans la colère montante des citoyens contre la confiscation de leurs droits populaires.

     

    À Genève, dès qu'une initiative ne plaît pas politiquement au Conseil d’État, il se couvre d'arguments juridiques totalement bidon pour l'invalider.

     

    Ainsi, cette IN 171. Plus j'y pense, plus je me dis que je la refuserais. Mais c'est à moi d'en décider ! À moi, et aux dizaines de milliers de citoyennes et citoyens qui forment le corps électoral genevois. Nous sommes bien assez grands, si l'initiative va trop loin, pour en juger collectivement, à l'issue d'un vaste débat populaire.

     

    Les gouvernements, les Parlements, ne doivent plus pouvoir invalider les initiatives. Il faut leur retirer ce pouvoir. Pour cela, il faut changer la Constitution, par voie... d'initiative !

     

    Ce chantier prendra des années, des décennies, plusieurs générations peut-être. Mais nous devons l'entamer dès maintenant. L'avenir n'est pas à la consanguinité de la démocratie représentative. Mais à la clarté, à la loyauté, à la transparence de la démocratie directe.

     

    Hier à Genève, la bonne vieille démocratie élective, qui traîne ses guêtres et ses privilèges depuis un peu plus de deux siècles, a cru marquer un point. En réalité, elle a scellé le début de sa perte.

     

    Pascal Décaillet