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Adieu, les partis !

 

Sur le vif - Jeudi 14.02.19 - 15.11h

 

Les partis politiques seront de moins en moins, dans les années qui viennent, les relais d'idées et les fédérateurs de pensée qu'ils ont été, depuis la Révolution française. Ce rôle, ils l'ont tenu, je suis le premier à le reconnaître.

 

Le premier, aussi, à m'être passionné, dès l'adolescence, pour l'Histoire et la philosophie politique des partis. Fulgurant radicalisme (Freisinn), né des grandes valeurs républicaines de la Révolution, puis du Printemps des peuples, en 1848. Idem pour le libéralisme, avec lequel je ne partage pas grand-chose, mais dont je reconnais les grands penseurs, à l'image d'un Benjamin Constant, ou d'un Tocqueville. Émergence de ce qu'on appellera plus tard la démocratie chrétienne, avec l'éblouissante Encyclique Rerum Novarum, de Léon XIII (1891). Sans oublier, bien sûr, les socialismes, la social-démocratie, le communisme. Tous ces partis ont charrié l'Histoire, ils ont écrit les grandes pages politiques des 19ème et 20ème siècles.

 

Mais aujourd'hui, tout cela touche à sa fin. Non les idées, mais leur regroupement sous des bannières, dans ces espèces de paroisses auxquelles il faudrait adhérer dès sa jeunesse, demeurer sans jamais les quitter, siéger assidument dans des comités, des assemblées, des commissions, rouler pour des champions, comme la groupie de Michel Berger, derrière son pianiste.

 

Il n'y a plus aucune raison, pour les années et les décennies qui viennent, de passer par ces chapelles d'obédience, où on se paye en services rendus et en prébendes partagées, pour faire de la politique. La mise en réseau des connaissances, la numérisation, l'accès planétaire au savoir, tout cela va contribuer à rendre progressivement caduques ces affiliations à vie, sous une même couleur.

 

Le système des partis est intimement lié à celui des Parlements, à la démocratie élective, où l'on passe plus de temps à parler des personnes que des idées. Le clan X contre le clan Y, les querelles de clocher à l'intérieur des paroisses, tout cela sécrète, peu à peu, le venin du suicide des partis.

 

En lieu et place de ce petit monde, l'avenir est à la démocratie directe. L'avenir est aux citoyennes et citoyens. L'initiative populaire permet de faire de la politique, non pour défendre infiniment une bannière, mais pour atteindre des objectifs stratégiques précis. On se bat pour une idée, non pour servir d'écuyer à un champion.

 

Les partis ne sont pas morts. Pour quelques décennies, voire un siècle ou deux, ils seront encore là. Mais ils ne joueront plus le rôle qui fut le leur aux 19ème et 20ème siècle. Nous avons mieux à faire qu'entretenir des paroisses : servir l'intérêt supérieur du pays. Par exemple, en activant au maximum les prodigieux ressorts de la démocratie directe.

 

Pascal Décaillet

 

 

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