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Sur le vif - Page 502

  • Conservatisme social

     

    Sur le vif - Lundi 03.06.19 - 15.42h

     

    Il existe des conservateurs libéraux, comme les évangéliques américains, ou certains milieux d'affaires autour de M. Blocher. Je me situe à des années-lumière de leur vision. Pour moi, le libéralisme économique a trop endommagé le corps social, depuis surtout une trentaine d'années, pour constituer un objectif politique.

    Depuis toujours, si j'ai en moi un aspect conservateur, je ne l'ai jamais dissocié d'une dimension profondément sociale, populaire, égalitaire, qui passe par un Etat fort, au service de tous.

    Quand je dis "Etat", il ne faut pas se représenter des armadas de fonctionnaires derrière des guichets, mais un puissant partage de l'intérêt commun, avec des services publics efficaces et performants. L'absolue nécessité, aussi, d'entretenir le lien national, au sein d'une communauté définie par un périmètre, des frontières, une Histoire, une mémoire collective, le partage du sentiment et de l'émotion. Tout le contraire du cosmopolitisme.

    Conservateur. Social. National. Et fraternel.

    Je vous salue.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Martin Luther, revenez !

     

    Sur le vif - Lundi 03.08.19 . 11.14h

     

    Certaines traductions de la Bible en français sont insupportables d'approximation. Certaines phrases, telles qu'elles sont proposées en français, ne veulent carrément rien dire. De quoi détourner le lecteur profane.

    La langue française a puissamment besoin du souffle, de l'inspiration et du génie d'un Martin Luther, pour reprendre tout le chantier de traduction, avec au final un texte accessible et clair, dans la langue d'aujourd'hui. Ce chantier, l'immense Réformateur allemand l'avait accompli, en 1522. Ce fut, par la puissance de la langue, l'acte fondateur de l'Allemagne moderne.

    Et, en regard du texte traduit , il nous faut la précision documentée d'un apparat critique sur le choix des variantes, l'Histoire de ce qui a été retenu et écarté, les indications d'origine en hébreu et en grec. Ce livre immense - indépendamment des options spirituelles de chaque lecteur - vaut mieux que certains brouets actuels.

    Les nouveaux outils de communication, comme évidemment la numérisation, permettent de proposer un texte et ses variantes, l'Histoire des choix d'édition, les correspondances en grec ou en hébreu, le jeu étincelant de renvois du Nouveau à l'Ancien Testament, tout cela accessible sur l'écran. Il faut faire travailler le lecteur, miser sur les lumières de son intelligence, son appétit d'apprendre. Il faut tout lui dire sur ce texte, de la Genèse à l'Apocalypse, tout ce qu'il a d'historique, de politique, de rapports aux pouvoirs d'un moment.

    Et puis, surtout, il faut cesser de se le représenter sous la forme exclusive d'un Codex, ou livre relié. Nous sommes en 2019, d'autres moyens d'édition sont nés ! Martin Luther, revenez !

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Pour une Suisse, un jour, sans multinationales

     

    Sur le vif - Dimanche 02.06.19 - 13.34h

     

    Dans la droite libérale, ils sont tous à cirer les pompes aux multinationales. Mannes divines, générant du profit qui, par le miracle du "ruissellement", nous inonderait tous de prospérité. C'est leur discours, leur mantra. Pendant toute l'interminable campagne sur la fiscalité des entreprises, il nous ont produit cet argument-là, associé au danger biblique de l'Exode, et pas grand-chose d'autre.

    Je vais tenir ici un discours un peu plus radical. Depuis toujours, je m'interroge sur l'existence même de ces monstres sans frontières, allant quérir tel siège social, quelque part dans le monde, là où on serait moins fiscalisé qu'ailleurs. En Afrique, en Amérique latine, on se sert à bon prix, en Europe on revend à prix d'or. On délocalise, on licencie, sans états d'âme. On ne se sent nulle appartenance géographique, historique, nul ancrage, nulle communauté d'âmes.

    Cela n'est pas exactement ma conception de l'économie. Je crois profondément à la notion d'économie nationale. Cela ne veut pas dire "nationalisée". Non, simplement, un tissu local, ardent, inventif, imaginatif, concurrentiel, mais placé au service prioritaire de l'immédiate communauté humaine qui entoure le lieu de production. C'est valable pour l'agriculture, pour l'industrie, pour les services. Pour la Suisse, pays dynamique dans son économie, je demande depuis toujours une absolue priorité de la production pour élever le niveau de vie des habitants du pays, en commençant par les plus défavorisés : les chômeurs, les travailleurs pauvres, les personnes âgées aux ressources limitées, les jeunes à la recherche d'un emploi, etc.

    Pour vous dire le fond de ma pensée, je suis contre les multinationales, contre le principe même ! A terme, il faut impérativement, dans les décennies qui viennent, que notre économie se recentre sur les entreprises d'intérêt national. Au service des hommes et des femmes de ce pays. Au service de l'humain ! A terme, car cela prend du temps, la Suisse a tout intérêt à se dégager progressivement de cette humiliante dépendance (par la manne fiscale représentée), de notre communauté nationale face à des monstres générateurs de profit planétaire, dans des conditions qui parfois déshonorent l'humain, regardez l'Afrique et vous comprendrez mon propos.

    J'aimerais tant que la Suisse puisse avoir, dans quelques décennies, des débats sur la fiscalité (il y en aura toujours, et c'est très bien), sans que pèse sur les âmes cette épée de Damoclès : garder le monstre, parce qu'il nous nourrit. On pourrait dire aussi, hélas, qu'en nous nourrissant nous, il en affame d'autres, ailleurs. Mais comme nous sommes ici entre gens convenables, nous ne le dirons pas. Du moins, par pour l'heure.

     

    Pascal Décaillet