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Sur le vif - Page 492

  • Ce cher M. Kouchner au Kosovo

     

    Sur le vif - Jeudi 22.08.19 - 16.14h

     

    "Administrateur de l'ONU pour le Kosovo" : derrière ce titre ronflant, prétentieux, laissant entendre que l'impuissance multilatérale pût exercer la moindre influence sur le destin des Balkans, qu'a fait Kouchner ?

    Réponse : il a laissé faire l'OTAN. Il a laissé faire les États-Unis, dont le but, dès le début des guerres balkaniques (1990), et à vrai dire bien avant, était d'avoir enfin une tête de pont dans l'ex-Yougoslavie. Il a laissé faire les services secrets allemands, qui ont soutenu les mouvements pan-albanais pour affaiblir les Serbes. N'y a-t-il vu que du feu ? Qu'a-t-il fait contre les règlements de comptes anti-Serbes, dans les villages ? Qu'a-t-il fait contre le trafic d'organes ?

    Avait-il seulement conscience de tout cela ? A-t-il, au fond de lui-même, alors qu'il était plongé dans les réalités viscérales des Balkans, vraiment cru, une seule seconde, à l'immensité fictive de son titre, à une mission "d'administrateur" qui ne pouvait conduire qu'au paroxysme de la naïveté, ou (plus grave) à une forme de complicité dans le silence ?

    Envoyer Kouchner au Kosovo ! Tant qu'on y était, on aurait pu y déléguer Cohn-Bendit, ou BHL. Envoyé un illuminé du messianisme universaliste français, arrogant et donneur de leçons à l'humanité entière, dans une région du monde dont l'extrême complexité exige de longues années de lectures et d'ascèse historique.

    L'Histoire, M. Kouchner ! L'étude, en profondeur, des faits, sans jugements moraux. L'étude des peuples et des nations, de leur identité construite à travers les siècles, de leurs mythes fondateurs, de leurs écrivains. L'étude de leurs guerres, de leurs traités, de leurs alliances, de leurs trahisons, de leurs contradictions internes. Comme vous aviez étudié la médecine, vous eussiez dû vous plonger dans l'Histoire des Balkans, pas dans la morale à deux dinars !

    Au moment où resurgit - il était temps - le passé de certains dirigeants du Kosovo, caricaturalement épargnés par les services de Mme Del Ponte, qui ne songeait qu'à étriller le Serbe, il est bon de se souvenir de l'épisode de ce cher M. Kouchner, le king de l'ingérence, dans cette région des Balkans dont il ne connaissait manifestement rien de l'Histoire. Juste se faire une pub mondiale, sur un titre totalement bidon.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le sociétâââl ? Non : le SOCIAL !

     

    Sur le vif - Jeudi 22.08.19 - 10.34h

     

    En fin de législature, Mme Fontanet, dont je pense le plus grand bien, ne sera pas jugée sur ses grandes déclarations, idéales pour lustrer le blason, sur les valeurs sociétâââles. Mais sur la mission qui est sienne : sa capacité à réduire la pression fiscale qui étouffe la classe moyenne à Genève.

    Si cette classe moyenne se trouve, au final, tondue pour compenser les cadeaux aux multinationales, alors ce ne sera plus le sociétâââl qui incendiera les esprits à Genève. Mais une authentique, une bonne vieille Révolution SOCIALE. Dont le parti de Mme Fontanet pourrait être, en passant, amené à souffrir considérablement.

    Dans nos sociétés bourgeoises, depuis 1789, ça n'est pas le prolétariat qui conduit les Révolutions. Mais les classes moyennes.

    Le societâââl, c'est le paravent des bobos pour simuler l'universalisme, et bien ignorer les souffrances locales. Les blessures SOCIALES d'ici et de maintenant. Hic et nunc.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le miraculeux paravent des bobos

     

    Sur le vif - Mercredi 21.08.19 - 15.57h

     

    Genève construit l'avenir de sa fiscalité sur une alliance objective entre la défense des assistés et celle des personnes très aisées. On l'a bien vu, ce petit jeu, autour de la réforme de la fiscalité des entreprises.

    Prise en tenaille entre ces deux extrêmes de l'échelle, il y a toute l'étendue de la classe moyenne. Laborieuse. Salariée ou indépendante. Soumise à une pression fiscale sans précédent. Ne parlons pas des primes maladie ! Ni des loyers !

    C'est cette classe moyenne qui est pressée, tondue. Elle ne fait que payer, payer, et encore payer.

    C'est cette classe moyenne, celle qui travaille dur et n'arrive pas à faire d'économies, dont le monde politique genevois doit sérieusement commencer à s'occuper. Peu importe que les bonnes idées viennent de gauche ou de droite. Mais elles doivent être jetées dans l'arène, dès cet automne électoral, même s'il s'agira de thèmes fédéraux.

    Le sort de cette classe moyenne, qui n'en peut plus, est sociologiquement beaucoup plus important que les thèmes d'Apocalypse ou "de société", ceux qui dévorent tout l'espace depuis le début de l'année.

    Et si ces thèmes, tout planétaires, bibliques, messianiques soient-ils, n'étaient qu'une fantastique diversion à la réalité concrète de la paupérisation des gens qui travaillent ? Le miraculeux paravent des bobos. On l'aurait cyniquement conçu ainsi, on ne s'y serait pas pris autrement.

    On veut nous faire croire que l'urgence est sociétâââle. Alors qu'elle est, plus simplement et plus prosaïquement, SOCIALE.

    En clair, parlons d'ici et de maintenant. Pour la fin du monde, on verra.

     

    Pascal Décaillet