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Sur le vif - Page 431

  • Pitoyable Nancy Pelosi !

     

    Sur le vif - Mercredi 05.02.20 - 13.07h

     

    Pitoyable Nancy Pelosi, qui, de son perchoir, dans le dos de Donald Trump, déchire publiquement le discours du Président ! Geste totalement indigne de sa haute fonction de Présidente de la Chambre ! Indigne de son intelligence, à elle, indigne de sa classe !

    Geste qui affaiblit la dignité parlementaire, au lieu de l'affirmer.

    Pitoyables Démocrates, qui auront tout entrepris, sans répit, avec une hargne vengeresse sans comparaison, depuis le jour de son élection, pour avoir la peau de Trump. Et qui ne font, à mesure qu'ils s'agitent et gesticulent, que creuser leur propre tombe politique.

    Le spectacle donné, depuis 2016, par cette grande famille politique américaine, qui fut celle de Roosevelt, est l'un des plus lamentables de l'après-guerre. Il faut bien que, d'ici, quelqu'un le dise, puisque 99% des médias de Suisse romande sont, depuis des décennies, alignés couverts derrière les Démocrates.

    En 1974, j'avais seize ans, je suivais passionnément le Watergate, c'était déjà le même alignement, docile et moutonnier, derrière les deux grands journaux de la Côte-Est qui, pour des raisons très précises, voulaient à tout prix la peau de Nixon.

    A moins d'une énorme bêtise (qui n'est pas à exclure) sur le théâtre du Proche-Orient, Trump sera réélu, début novembre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Pas la Lune. Juste un Etat !

     

    Sur le vif -Lundi 03.02.20 - 09.41h

     

    Les adversaires d'un Etat palestinien s'imaginent nous convaincre en nous rabâchant une vieille antienne : "La Palestine n'existe pas". D'autres vont même jusqu'à dire : "Les Palestiniens n'existent pas". Cette attitude, visant à annihiler l'adversaire, le réduire au néant dans son Histoire et son identité, est simplement odieuse.

    Il est vrai qu'il n'y a jamais eu d'Etat de Palestine. Et c'est bien pour cela qu'il en faut un ! Il est vrai que la solidarité arabe fait défaut, et cela depuis 1948. Et c'est bien pour cela qu'il faut un Etat palestinien ! Pour que l’Égypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie aient comme interlocuteur et comme voisin, au Levant, non un amoncellement disparate de "populations", les unes en Cisjordanie, les autres à Jérusalem-Est, d'autres encore sous blocus à Gaza, mais des hommes et des femmes libres, citoyens et citoyennes de ce cadre de dignité, cet échelon de reconnaissance, qui s'appelle un Etat.

    Un Etat, pas une "Autorité" paillasson, statut indigne, intermédiaire, inachevé, prétexte à la continuation de l'occupation et des annexions. Politique coloniale à laquelle Trump vient de donner un épouvantable blanc-seing.

    Il est tout de même inimaginable que ceux qui, en 1948, se sont tant battus pour la dignité d'un Etat, refusent à d'autres, leurs voisins, leurs frères humains entremêlés sur la même terre, le seul statut qui vaille : celui d'une communauté humaine organisée, avec ses lois, son Parlement, son gouvernement, son drapeau.

    Sans doute l'idée palestinienne était-elle fort vague en 1948. Mais 72 ans d'humiliation auront plus fait pour la forger que tous les discours. Lisez, je vous prie, chez Lacouture, l'Histoire de l'idée d'indépendance algérienne depuis 1830, oui depuis cet homme immense qu'était l'émir Abdelkader (1808-1883), jusqu'à 1962. Plus la France colonise, plus la Résistance monte, plus mûrit, chez des hommes comme Messali Hadj et Fehrat Abbas, l'idée d'un Etat algérien.

    Les Palestiniens ne demandent pas la Lune. Juste un Etat. C'est si compliqué à comprendre ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Palestine : un Etat, et rien d'autre !

     

    Sur le vif - Dimanche 02.02.20 - 14.49h

     

    Je ne cesse de suivre, depuis un demi-siècle, la politique au Proche-Orient, région du monde où je me suis souvent rendu depuis 1966, soit en privé soit pour des reportages. Je me considère comme un ami de tous les peuples de la région, je dis bien tous. Je dis que tous y ont leur place.

    La question centrale, entre Israéliens et Palestiniens, celle qui doit primer sur toute chose, est celle de l'Etat. Il existe un Etat d'Israël, depuis 1948. Il n'existe pas d'Etat de Palestine. C'est aussi simple que cela.

    Bien avant la question humanitaire (Gaza, notamment), bien avant la question linguistique, religieuse ou confessionnelle, l'enjeu central est celui de l'Etat. Israël en a un, il n'est pas question de revenir sur cette réalité historique. Les Palestiniens n'en ont pas, il n'est pas question de se voiler la face sur l'immensité de ce déséquilibre, de cette injustice.

    J'avais neuf ans en juin 1967, lors de la Guerre des Six Jours, c'était déjà un an après mon premier voyage. Sur le moment, je n'y ai vu que du feu. Israël bénéficiait d'un fort capital de sympathie, on vantait le génie stratégique de Moshe Dayan, on applaudissait la progression des chars israéliens, dans le désert. Une guerre-éclair, un cessez-le-feu après moins d'une semaine, on n'en revenait pas.

    Ce n'est qu'après (à partir de 1969, me semble-t-il) que j'ai commencé à comprendre la politique des annexions sur ce qu'on appelle, aujourd'hui, les "territoires". Pour la saisir en détail, j'ai dû beaucoup lire, me renseigner, aller plusieurs fois sur le terrain, voir ce qu'est un check-point, découvrir la vie à Jérusalem-Est ou Ramallah. Et j'affirme ici que la question première n'est ni humanitaire, ni religieuse : elle est POLITIQUE. Tant que les Palestiniens ne disposeront pas d'un Etat, de même qu'Israël en a un, aucune solution viable ne sera possible.

    Il y a eu, en un demi-siècle, quelques percées de lumière. On peut penser à Camp-David (1978), ou aux Accords d'Oslo (1993). Mais la question palestinienne, depuis 72 ans, contient en elle la désespérance de Sisyphe : on croit avancer, et tout s'effondre. Cette impossibilité ne tombe pas du ciel : elle est dûment voulue, et entretenue, par ceux qui ne veulent pas d'Etat palestinien : les États-Unis et, à l'intérieur d'Israël, le clan des faucons. Voyez, je ne mets pas en cause ici le peuple d'Israël dans son intégralité, une grande partie de ceux qui le composent veulent la paix.

    Or, Trump, que vient-il de faire, avec son chiffon de papier ? Il vient démolir, pour une ou deux générations, tout espoir, pour les Palestiniens, de parvenir à la dignité d'un Etat. Il vient d'entériner la politique israélienne d'annexions. Il vient de donner raison à 120% au colon, et de jeter le colonisé dans les oubliettes de l'Histoire.

    Dans ces conditions, Mahmoud Abbas, successeur de Yasser Arafat à la tête de l'Autorité palestinienne, que pouvait-il faire d'autre que couper tous les ponts avec le colon et son puissant allié d'Outre-Atlantique ? Car à ce Jean-sans-Terre, il ne reste pas plus de pouvoir réel qu'à Charles de Gaulle, après l'échec de sa catastrophique tentative de débarquement à Dakar, en septembre 1940. Il ne lui reste rien.

    Rien, si ce n'est la dignité de sa posture. Rien, si ce n'est son regard sur l'horizon. Rien, si ce n'est la politique. C'est justement lorsque tout semble perdu qu'il faut garder la tête haute. Citoyen suisse, j'aimerais que mon pays ait un mot pour la Palestine. En attendant cette improbable officialité, et puisqu'il faut un mot, voici le mien.

     

    Pascal Décaillet