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Sur le vif - Page 30

  • La Cité, pas le bavardage !

     
     
    Sur le vif - Vendredi 14.03.25 - 11.15h
     
     
    La couverture, depuis le 6 janvier, des Municipales 2025 représente mon effort électoral le plus massif, tous partis et toutes Communes confondus, en quarante ans de journalisme. Je suis aussi lessivé qu’un candidat ! Tout le monde, dans cette campagne, est crevé, dont moi.
     
    Je suis heureux et fier d’inviter infatigablement des politiques, pour confronter leurs idées. Sur les chaînes privées françaises, ils s’invitent entre eux, et pérorent en cercle fermé sur l’état du monde. Toujours les mêmes cénacles. Darius et ses généraux, Praud et son brass band, etc. Ils ne s’embarrassent même plus d’invités politiques ! On est tellement mieux entre soi, à tenir salon.
     
    Des émissions politiques, il y en a de moins en moins. En quarante ans, pour ma part, je me suis battu pour un objectif : placer les enjeux citoyens, les intérêts collectifs, la réflexion historique sur les chaînes de causes et conséquences, au cœur de la Cité.
     
    Je pourrais, moi aussi, me constituer une chapelle de cinq « chroniqueurs », toujours les mêmes. On lance l’émission, on fait défiler les sujets polémiques du jour, chacun ramène sa fraise, on s’engueule pour faire le buzz, et puis on va (se) coucher.
     
    Et cette étreinte recommencée, comme la Mer de Paul Valéry, ravirait la galerie.
     
    Pour l’heure, je préfère confronter les antagonismes citoyens. En donnant la parole à des politiques. DES MILLIERS DE POLITIQUES ! Je le fais au nom du seul but que je poursuis, depuis quatre décennies : faire connaître au grand nombre les enjeux de la Cité.
     
     
    Pascal Décaillet

     
  • A Vincent Mangeat, quelques mots, pour la route

     
     
    Sur le vif - Jeudi 13.03.25 - 18.28h
     
     
     
    Mon tout premier commentaire, à la RSR, il y a 35 ans (j'étais correspondant parlementaire à Berne), n'a pas porté sur un sujet politique. Il a consisté à dire le plus grand bien de l'architecte Vincent Mangeat. Au sujet, je crois, de son projet pour l'Exposition universelle de Séville. On m'avait confié, pour la toute première fois, la grande case éditoriale de la Matinale, qu'on appelait à l'époque "le billet d'actualité", à 07.20h. L'entrée dans la cour des grands !
     
    Le grand architecte m'en avait remercié, dans un style qui m'était apparu à la fois simple, exquis, d'une humanité vraie, profonde, sans fard. Pour être franc, on m'avait rarement écrit quelque chose d'aussi beau, tout au moins dans le registre demeurant profane aux choses de l'amour.
     
    En 35 ans, plusieurs fois, Vincent Mangeat m'a écrit. Toujours cette bouleversante simplicité de la vie qui va, nulle emphase, la précision des mots justes. Je ne lui ai pas toujours répondu, foutu métier, foutue passion journalistique, toujours à 100 à l'heure, toujours à remettre l'essentiel à demain. Dire, ce soir, que je m'en veux, relève de l'euphémisme.
     
    Dans ce correspondant dont les missives surgissaient, hors du temps, j'ai trouvé la plénitude d'un âme humaine. La délicatesse du monde sensible. Dans son sens le plus fort, l'humanité.
     
    Aujourd'hui que le grand architecte nous a quittés, je veux dire mon immense sympathie à l'ensemble de sa famille, ses proches, ses amis. Grégoire, Alia, et tous les autres, sans exception. Il me semble qu'une âme est passée, furtivement, s'adressant parfois à moi, sur le chemin. Là où se trouve aujourd'hui cette âme, je veux juste lui dire merci.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Un ordre du monde se meurt : il n'appartient pas à Genève de le ressusciter !

     
     
    Sur le vif - Lundi 10.03.25 - 15.43h
     
     
     
    La "Genève internationale" n'est pas un but en soi. Elle est l'instrument d'une éventuelle volonté des nations du monde d'avoir chez nous des instances de discussion.
     
    Nous entrons dans une ère - on peut s'en réjouir ou le déplorer - où cette volonté faiblit. La toile multilatérale, ce vieux rêve wilsonien de 1919, s'était déjà fracassé sur la montée des nationalismes dans les années trente. Il a repris du poil de la bête dès 1946, sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, il s'essouffle.
     
    Il n'appartient en aucune manière à nos autorités cantonales genevoises, encore moins municipales (dans ce second cas, ça tutoie le ridicule), de se donner comme mission sacrée d'inverser la vapeur.
     
    Que Genève accueille des lieux de rencontres internationales, c'est fort bien. Mais notre Canton, encore moins la Ville, n'ont pas à s'activer pour condamner le retour aux relations bilatérales, ni tenter de rétablir un ordre du monde qui n'a plus lieu d'être aujourd'hui.
     
    On notera, en passant, le nombre hallucinant de guerres, dans le monde, depuis 1945. On s'échinera vainement à en trouver une seule - je dis bien une - que le ballet des diplomates multilatéraux, à Genève ou ailleurs, ait réussi à empêcher.
     
     
    Pascal Décaillet