Sur le vif - Samedi 27.04.24 - 09.41h
Sous le titre : "Droit de vote : les Suisses, et eux-seuls !", je publiais dans GHI, ce mercredi 24 avril 2024, mon opposition absolue au projet d'étendre ce droit aux étrangers, au plan cantonal, à Genève, sur lequel nous votons le 9 juin. J'y précisais qu'il fallait ne voir là nulle espèce de prévention contre les étrangers qui sont dans notre pays, loin de là, mais qu'il en allait de l'essence même de toute nation que de connecter la citoyenneté à la nationalité. C'est une vision qui m'habite depuis l'adolescence.
Ce matin, en lisant la Tribune de Genève, ma satisfaction est immense : trois Conseillères d'Etat en exercice, Mme Fontanet, Bachmann et Hiltpold, membres du PLR et du Centre, commettent le plus magnifique rapport de minorité, ou rupture de collégialité, de la législature : elles disent, très clairement, NON à ce projet, pourtant accepté par la majorité du Conseil d'Etat. Pour la droite, elles remettent les pendules à l'heure. C'est clair, sec, sans appel : je leur dis bravo.
Quant aux quatre autres ? Au trois de gauche, je n'ai aucun grief à adresser. Ils sont dans la logique de leur famille politique, c'est le jeu. Mais M. Maudet ? Comment cet esprit républicain, pétri d'Histoire, juriste (donc connaissant la précision géométrique de délimitation que doivent revêtir des "droits"), peut-il se rallier à ce projet ? Depuis sa jeunesse où il agitait déjà de telles bannières, aux côtés de tel ineffable Vert, imprécis, marécageux, tellement loin de la rigueur républicaine, Pierre Maudet n'a donc rien appris ? Revenu aux affaires comme on remonte vers Paris, de Golfe-Juan, de clocher en clocher, en mars 1815, n'y est-il que pour s'assoupir, cultiver le flou, monter des coups, style Papyrus, heurter de front la philosophie de droite, qui fut sienne ? Il va passer encore quatre ans à jouer ce petit jeu puéril, se distinguer à tout prix, faire jeune, jouir dans les chausse-trappes de l'imprévisible, ce serait là tout son horizon politique ?
Le 9 juin, il faut rejeter catégoriquement le droit de vote aux étrangers. Appeler ces derniers à se faire naturaliser, s'ils souhaitent exercer ce droit. A la seconde même où ils le seront, nous les reconnaîtrons comme nos compatriotes et nos concitoyens, sans faire la moindre différence entre eux et ceux d'entre nous qui sont Suisses depuis des générations. Mais déconnecter la citoyenneté de la nationalité, c'est entrer dans la perdition molle de la pensée politique. C'est s'aventurer dans l'humidité moite du Marais. La République a besoin de précision. De délimitation. De cadastre. Mmes Fontanet, Bachmann, Hiltpold, bravo, oui mille fois bravo !
Pascal Décaillet