Sur le vif - Vendredi 14.02.25 - 19.36h
Quoi qu’on puisse penser du fond, il n’appartient en aucune manière à un vice-président américain de venir tenir, à Munich, capitale de la Bavière, fleuron de l’Allemagne, ville qui incarne la culture et l’Histoire européenne, les propos qui viennent d’être ceux de M. Vance.
Il était à Munich. Il était en Allemagne. Il était au cœur de l’Europe. Il était venu pour parler Ukraine, pas pour s’ingérer comme il l’a fait dans nos problèmes continentaux européens. Je dis « nos », parce que là, il n’est pas question d’Union européenne. Il est question de cette vieille Europe, deux fois millénaire, que nous aimons, et dont la Suisse est le cœur battant.
Monsieur le Yankee, même si sur le fond vous n’avez pas tort, notamment sur le contrôle de l'immigration, vous n’avez pas à venir chez nous, au cœur de l’Europe, nous faire la leçon. Il nous appartient à nous, continentaux européens, de nous bagarrer entre nous, y compris pour ma part en partageant vos arguments. Mais c’est notre affaire, pas la vôtre !
En écoutant le compte-rendu de votre hallucinante ingérence dans nos affaires continentales, je me suis senti puissamment européen. Pas de l’Union européenne, surtout pas ! Mais européen, par la culture, par les langues que je pratique, par l’Histoire. Et jusqu’à ma passion totale, viscérale, pour le plus célèbre natif de Munich, un certain Richard Strauss. L’auteur du Rosenkavalier.
Écoutez cet opéra, M. Vance ! Écoutez-le mille fois. Écoutez cet air inoubliable, directement inspiré de celui de la Comtesse, dans les Noces de Mozart. Écoutez-le, et vous verrez ce que la Vieille Europe, ce que l’Allemagne, ce que Munich sont capables de produire.
Informez-vous sur les trésors de la culture allemande, si puissants dans la capitale du Freistaat Bayern, l’Etat libre de Bavière. Et ne venez plus jamais à Munich avec cette insupportable arrogance d’un shérif qui se croit en tournée d'inspection, dans un dominion.
Pascal Décaillet