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Sur le vif - Page 39

  • Ukraine : Macron a fumé la moquette ?

     
    Sur le vif - Mardi 27.02.24 - 15.14h
     
     
    Trois jours après un pataquès totalement inédit, pour un Président de la République, au Salon de l'Agriculture, voilà qu'Emmanuel Macron nous lâche une déclaration irresponsable sur l'Ukraine. Le locataire de l'Elysée envisage, comme scénario possible, l'envoi de troupes terrestres "occidentales" sur le théâtre d'opérations ukrainien. Donc, clairement, contre les Russes. Peut-être vient-il de relire Guerre et Paix, tomber amoureux de Natacha, et l'ombre de 1812 plane-t-elle sur ses désirs.
     
    Folie. Folie de le penser. Folie, encore plus, de le dire. Folie, au nom de "l'Occident", un mot qui camoufle l'obédience de la France macronienne aux Etats-Unis d'Amérique, d'en surajouter à la frénésie anti-russe qui saisit notre continent, sous dictée, sous pression, de Washington.
     
    La guerre en Ukraine n'a pas commencé le 24 février 2022. Ni même en 2014. Non, elle procède d'une lente, patiente, tenace stratégie du complexe militaro-industriel américain, depuis le 9 novembre 1989 (chute du Mur), de progresser vers l'Est, jusqu'à chatouiller sous son nez l'Ours russe.
     
    Après la chute du Mur, le Pacte de Varsovie, se dissout. L'Otan continue. Et n'en peut plus de s'étendre à l'Est. Dernier épisode en date : la Suède, qui sort de sa neutralité, fait allégeance à l'Oncle Sam, elle risque de le regretter.
     
    L'affaire ukrainienne doit être considérée en parfaite froideur analytique. Avec le cerveau, non avec la morale. Elle doit être inscrite dans la perspective de l'expansion des Etats-Unis d'Amérique à l'Est de l'Europe. Le rôle de l'Allemagne, dans les années qui viennent, doit nous interroger tout autant, car il s'agit là d'une puissance européenne, la première, et la quatrième mondiale, ayant quant à elle une équation de premier plan avec l'Ukraine. La question des denrées agricoles y est fondamentale. Le jour où les Etats-Unis, revenus à l'isolationnisme dans leur perpétuel mouvement de balancier, se lasseront du conflit entre Kiev et Moscou, une puissance européenne prendra le relais dans l'affaire ukrainienne : l'Allemagne.
     
    Dans ces conditions, qu'un commensal de bistrot, éméché par l'appel de l'Est, harponne ses copains de bar par des propos belliqueux du style "Envoyons des troupes terrestres en Ukraine !", eh hop au passage on meurt pour Dantzig, et on suspend son linge sur la Ligne Siegfried, pourquoi pas ?
     
    Mais il n'est pas certain que cette posture de matamore soit digne du Président de la République française.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Ecrire, c'est être seul

     
    Sur le vif - Samedi 24.02.24 - 17.25h
     
     
    Écrire, c'est être seul. On écrit pour soi, chacun en son nom individuel, non dans la lâcheté de textes ou manifestes "à plusieurs mains". Un homme, un texte. Une femme, un texte. Au bas du texte, une signature, avec un nom et un prénom. Les anonymes ne méritent ni égard, ni attention.
     
    Écrire, c'est être seul. Je ne parle pas ici de l'écriture littéraire, mais, beaucoup plus prosaïquement, de nos petits billets à tous, ici ou ailleurs, dans l'espace public.
     
    Être seul. Prendre position. En amont, maîtriser à fond un sujet, s'y être frotté quelques années, ou décennies. A tel moment, choisi par soi et nul autre, en fonction d'une actualité ou non, décider de le traiter. Lui donner un angle précis, si possible nouveau, tout au moins personnel, inédit. Et puis, chacun selon son artisanat, en découdre avec les mots.
     
    Je vomis les collectifs, et au fond tout groupe qui prétendrait parler d'une même voix. Je ne suis d'aucune chapelle, pas même de celle des anti-chapelles.
    Être seul, c'est être juste. Non au sens moral, quelle horreur, mais "juste", au sens de la précision géométrique. Chacun de nous est seul. Celui qui prend la plume l'assume, c'est tout. Sa solitude, il la situe dans l'espace. Écrire, c'est tenir le sextant.
     
    Varier les sujets. Se laisser surprendre soi-même par l'infinie richesse du monde, celle des mots, celles des langues, celle des musiques, celle des perspectives.
     
    Conjurer sa solitude foncière par cet étrange dialogue avec le réel. Un jour, parler politique. Le lendemain, poésie, musicologie, chacun selon son goût, les ouvertures de son âme.
     
    Je ne parle pas de l'écriture littéraire, je tiens absolument à n'en pas parler. Non, je parle de nos petits mots à tous, tiens pas exemple sur ce réseau social que j'apprécie, n'ayant choisi d'y prendre que le meilleur. Mais le meilleur est là, à notre portée, j'y découvre des talents, des humours, des tendresses, des passions révélées. Pas sûr que la bonne vieille presse officielle, avec ses rédactions, ses syndicats, ses séances, soit à ce point de nature, aujourd'hui, à me séduire, me surprendre.
     
    Alors ici, au milieu de vous, je me sens bien. Seul, parmi d'autres solitudes. En juxtaposition, parfois féconde. Mais en groupe, où régnerait la consigne d'une parole officielle, avec des chefs, des sous-chefs, des régents du convenable, jamais.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Ma droite à moi

     
    Sur le vif - Vendredi 23.02.24 - 17.02h
     
     
    Je suis un homme de droite, c'est certain, et je l'affiche depuis un demi-siècle. Mais ma droite à moi n'est pas la droite libérale. Et j'enrage à l'idée que les libéraux dans le pire sens, celui des ultras et des golden boys des trente dernières années, aient pu prétendre, et souvent hélas réussir, à capter pour eux la totalité de l'image de la droite dans les esprits. Piratage éhonté, qu'il convient de dénoncer avec la dernière énergie. Il existe, au moins depuis la Révolution, une autre droite que celle des flux financiers.
     
    Ma droite à moi est à la fois nationale et profondément sociale.
     
    Elle est nationale, parce que je tiens, depuis toujours, la nation, au sens où l'entend la Révolution française et nullement dans un sens antérieur, comme l'échelon ultime d'une communauté humaine politiquement organisée. Il y eut les temps féodaux, nous sommes depuis quelque 235 ans dans le temps national. Il y aura un jour un autre temps, mais il est loin d'être advenu. Lisez Fichte, les Reden an die Deutsche Nation, 1807, prononcés dans Berlin occupé par les troupes napoléoniennes, lisez-les en allemand.
     
    Ma droite est nationale, et elle est patriote. J'aime mon pays, donc j'aime la Suisse. Et je trouve parfaitement normal qu'un Français aime la France, un Italien l'Italie, un Allemand l'Allemagne, etc. Je n'accorde aucune espèce de crédit aux prétentions supranationales de mammouths administratifs. En clair, l'Union européenne ne tient pas lieu, à mes yeux, d'espace politique. Elle n'a ni l'adhésion des peuples, ni celle des cœurs, ni le feu des âmes. Elle n'a ni politique étrangère, ni Défense communes. Je milite pour que mon pays n'adhère pas à ce conglomérat, et qu'il demeure intransigeant dans toute négociation.
     
    Mais ma droite est aussi profondément sociale. Je veux l'Etat, non celui des technocrates, mais celui qui sert d'outil à un grand dessein républicain. Je veux un Etat solide, surtout pas tentaculaire, au service du peuple, surtout pas pour l'asservir. Un Etat qui s'occupe des assurances sociales, de la cohésion nationale, de la solidarité à l'interne, du respect des plus faibles, de l'accès de tous aux soins, de la dignité des retraites, de l'école, son fleuron.
     
    Moi, Pascal Décaillet, citoyen suisse, je suis farouchement national et patriote. Et je suis pour la cohésion et la solidarité sociales. Je suis pour ces deux choses-là en même temps, l'une ne va pas sans l'autre, elles sont membres d'un même corps.
     
    Alors voilà, j'affiche la couleur, je n'ai jamais rien fait d'autre de ma vie. Ca vous plaît ou non. Mais moi, je suis ainsi.
     
     
    Pascal Décaillet