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Sur le vif - Page 169

  • Ah non, c'est un peu court, Mme Sommaruga !

     
    Sur le vif - Vendredi 29.07.22 - 05.42h
     
     
    S’aligner sur l’Union européenne, pour réduire la consommation suisse de gaz de 15%. C’est tout ce qu’a réussi à nous trouver Mme Sommaruga, après avoir « renoncé à ses vacances » pour plancher en urgence sur le dossier énergétique ! Une mesure timorée, sans vision d’ensemble, sans la moindre affirmation de notre souveraineté nationale. Juste saisir l’idée des autres, se calquer, ne surtout pas déranger. Et ensuite, quoi ? On va se coucher ?
     
    Mme Sommaruga n’a rien anticipé, ces dernières années, en matière de crise énergétique possible. Elle a, comme sur les toiles impressionnistes, caboté, par temps radieux, sur un étang calme. Survient la tempête, et la voilà, comme M. Cassis pour les « sanctions », qui se contente, pour tout programme, de dire « On fait comme Bruxelles ».
     
    Mme Sommaruga n’est pas un capitaine de guerre. Elle n’a rien vu venir, rien anticipé, elle n’a pas l’énergie révolutionnaire pour nous sortir du pétrin. Elle ne peut continuer de gérer seule un dossier aussi stratégiquement brûlant. Il faut, en Suisse, un Comité de Salut public, pour agir en urgence extrême sur le dossier énergie.
     
    D’abord, hiérarchiser les sujets.
     
    Approvisionnement en énergie, dossier no 1, tous les autres loin derrière.
     
    Point 2, unité de commandement.
     
    Point 3, coordination entre Cantons, Confédération, fournisseurs, distributeurs.
     
    Point 4, subordination immédiate de la politique étrangère suisse aux intérêts supérieurs de notre population : en cas de pénurie l’hiver prochain, les plus précaires grelotteront, c’est dégueulasse, notre cohésion sociale serait en danger, elle est le ciment de notre pays.
     
    Point 5, en application du point 4 : interdiction immédiate de toute « sanction », juste décidée pour satisfaire la morale émotionnelle du Café du Commerce.
     
    Point 6, mise à la retraite immédiate de tous ceux, à Berne et dans les Cantons, qui nous ont, ces dernières années, précipités dans cette crise. On remontera sur le dernier quart de siècle. Démarches judiciaires, pour impéritie. Atteinte à la sécurité de l’Etat.
     
    Pont 7, qui aurait pu être le point 1, retour immédiat au nucléaire, en se tournant vers les centrales de la toute nouvelle génération.
     
    Point 8, changement radical de l’enseignement de l’Histoire dans les écoles, dès le plus jeune âge. Le monde est tragique. La nature humaine, aussi. Chaque nation se bat pour sa survie. La « communauté internationale » n’existe pas. La résurgence du pire est possible à tout moment. La vision universelle est un leurre.
     
    Point 9, contre-attaque intellectuelle des nationaux face aux cosmopolites. Émergence d’une nouvelle génération intellectuelle et spirituelle, en Suisse, avec qui on puisse parler Histoire, en connaissance de cause. Mais aussi, intérêt supérieur des nations. Primauté du stratégique sur les idées. Combat pour la survie de nos communautés humaines organisées, soudées sur des valeurs de cohésion interne, et non sur des rêves de communauté d’appartenance planétaire. C’est, assurément, un changement diamétral par rapport à l’idéologie de Mai 68.
     
    Voilà, en quelques mots, Madame Sommaruga, ce qu’à peu près vous auriez pu nous dire. Si vous aviez, de la politique, quelque vision. Et, pour notre pays, une autre ambition que celle de se calquer sur Bruxelles, où tout est plat. Comme l’ennui. Comme la mort.
     
     
    Pascal Décaillet

     
     
     
     
     
  • Le prodigieux goût de terre de la République

     
    Sur le vif - Jeudi 28.07.22 - 08.38h
     
     
    08.38h - Une majorité écrasante de Français souhaite "une réduction considérable de l'immigration" dans le pays. Plus de sept sur dix. Pour Emmanuel Macron, le champ est libre. Il peut, avec notamment l'appui du RN, déposer à l'Assemblée un projet dans ce sens. Le texte passera. Il aura le sceau des élus du peuple, et non le relent orléaniste des ordonnances.
     
    Macron le peut, mais le voudra-t-il ? En aura-t-il le courage ? Osera-t-il enfin, premier Président à le faire, s'attaquer à ce sujet totalement tabou chez les élites politiques, alors qu'il bouillonne d'une colère rentrée dans le tréfonds du peuple français ?
     
    Ni de Gaulle, ni Pompidou (Glorieuses migratoires, immigration tabou), ni Giscard (peur pour son image, immigration tabou), ni Mitterrand (gauche, immigration tabou), ni Chirac (audacieux comme opposant, timoré une fois à l’Élysée, immigration tabou), ni Sarkozy (matamore à l'Intérieur, prudent au pouvoir, immigration tabou), ni Hollande (gauche bobo, immigration tabou), n'ont osé lever le petit doigt pour enfin s'attaquer à l'une des préoccupations premières des Français.
     
    Emmanuel Macron est devant un choix capital. Soit il choisit son image auprès des élites bobo, dont il s'est tant soucié pendant son premier mandat, et il ne fait rien. Soit il ose. Là, il prendra des coups. Il aura contre lui la doxa de gauche, celle qui tient les grands hebdomadaires, les grands médias audiovisuels, publics ou privés, à de rares exceptions près. Celle qui tient le pavé depuis Mai 68, peut-être même depuis la très parisienne et très bourgeoise opposition à la guerre d'Algérie. Il aura contre lui la rue, les gueulards mélenchoniens, les profs de droit caviar et droits-de-l’hommistes.
     
    Oui. Mais il aura avec lui l'écrasante majorité du peuple français. Ceux qu'on ne voit jamais sur les chaînes parisiennes. Ceux qu'on ne lit jamais dans les colonnes de l'Obs. Ceux qui, en leur for, ruminent en silence, macèrent leurs colères. Il serait intéressant, comme un certain 30 mai 68, que ce peuple-là, un jour, se montre aussi dans la rue. Dans la fierté de sa masse nationale. Dans la piété républicaine de sa simplicité.
     
    Ce jour-là, nous rouvrirons Péguy, Notre Jeunesse, Cahiers de la Quinzaine, 1913, Pléiade. Et nous retrouverons le prodigieux goût de terre de la République.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Manu et Marine : l'idylle commence

     
    Sur le vif - Mercredi 27.07.22 - 10.31h
     
     
    La France est sur la bonne voie. A l'Assemblée, la droite européiste et libérale s'entend, ma foi, fort bien, avec la droite souverainiste et sociale. Ces deux courants, qui ne se parlaient pas depuis des décennies, commencent à travailler ensemble. Ils ont compris que, sur des enjeux essentiels (l'Europe, le mondialisme, le multilatéralisme), tout les séparait. Mais ils ont, en douceur, commencer à isoler, préciser, définir les quelques domaines où ils pouvaient collaborer. Au premier plan d'entre eux, le pouvoir d'achat, l'énergie. Alors, calmement, ils commencent par ces domaines. Et à l'Assemblée, ils gagnent ! Ca tombe bien : ce sont, comme par hasard, les deux enjeux qui préoccupent le plus les Français.
     
    Il y en a un troisième, à égalité : l'immigration. Une majorité de Français veut contrôler drastiquement les flux migratoires. Renvoyer les délinquants étrangers. Exactement les objets sur lesquels, en Suisse, nous avons voté ces dernières années. Et nous les avons acceptés ! Il n'y a plus guère que chez les bobos Verts et les gueulards mélanchoniens qu'on continue, benoîtement, de sanctifier les miracles de l'altérité, les bienfaits de l'immigration. La France nationale, souverainiste et sociale, a toujours réclamé une régulation draconienne. La droite gentille commence à adhérer à cette nécessité.
     
    Emmanuel Macron est un homme intelligent. Politiquement, il est habile. Il sait que, sur les retraites, chantier majeur, il aura beaucoup de peine, dans les cinq ans qui viennent, à faire émerger une solution de cette Chambre introuvable. Alors, il va construire ses deux ou trois succès sur la construction de majorités pragmatiques à l'Assemblée. Dans ce domino délicat, les feux de Jupiter ne seront d'aucune utilité. Il faudra la ductilité de quelques aguerris aux pratiques parlementaires. Sur quelques objets, c'est jouable, La preuve vient d'être donnée sur le pouvoir d'achat et l'énergie. Prochaine étape : tester la capacité des élus à accepter une politique beaucoup plus sévère sur les flux migratoires.
     
    Manu et Marine, ces prochaines années, auront beaucoup à faire ensemble. A eux de savoir s'ils veulent vivre leur idylle au grand jour, ou simplement laisser faire le champ fécond du réalisme.
     
     
    Pascal Décaillet