Sur le vif - Samedi 23.04.22 - 09.52h
Nous, les citoyennes et citoyens, pouvons faire la politique nous-mêmes, directement. Nous disposons, en Suisse, des armes pour cela. La démocratie directe est une chance inouïe. Elle est une grâce. Elle est faite pour qu’on s’en serve, non pour qu’on la laisse dormir.
Le peuple qui vote (démos) n’est pas une masse de rue, qui braille derrière des pancartes. Il est une institution de notre système politique. Comme les parlements. Comme les gouvernements. Mieux : il est celle qui prime sur les autres. Le peuple n’a pas « raison », comme on le dit faussement. Mais il tranche. Il décide, en ultime instance. Il est le souverain.
Nous attachons beaucoup trop d’importance aux partis, à leur cuisine, à la vie interne des parlements, aux corps intermédiaires, aux milliers de féodalités associatives qui fragmentent l’unité de notre pays. Notre Suisse est multiple, certes, c’est son secret et c’est son charme, mais il n’est écrit nulle part qu’il faille ajouter à cette diversité naturelle des strates infinies de complexité. La Suisse a besoin de simplifier ses équations : des domaines comme la gestion de l’asile, la politique de santé, sont devenus illisibles, par surabondance d’acteurs, de baronnies.
Les partis, les corps intermédiaires, la toile associative alourdissent l’équation. Le peuple simplifie. Le Nœud Gordien, il le tranche. L’initiative populaire modifie la Constitution, les parlements font des lois d’application (ils le doivent, et trahissent s’ils s’y dérobent, comme pour le 9 février 2014), et l’affaire est réglée.
Nous avons besoin du peuple, pour élaguer le foisonnement d’herbes inutiles. Pour voir clair. Pour voir loin. Les droits populaires doivent être défendus de toutes nos forces. Le meilleur moyen de leur rendre hommage, c’est, tout simplement, de les utiliser.
Pascal Décaillet