Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 116

  • Youp'la'Boum !

     
    Sur le vif - Dimanche 27.11.22 - 10.23h
     
     
    Les maçons de nos chantiers, les manœuvres, les grutiers, les spécialistes du marteau-piqueur, les conducteurs de pelles mécaniques, les artisans du gros-oeuvre, les tunneliers, les foreurs, les préposés à la barre à mine, les goudronneurs de nos routes, seront sans doute enchantés d’apprendre qu’une partie de leurs cotisations syndicales sera affectée à l’organisation, par les apparatchiks idéologisés de l’USS, d’une « grève féministe » en Suisse.
     
    Oui, sans nul doute, ce glissement du social vers le sociétal les ravira.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Non, l'USS n'a pas à annoncer de "grève féministe" !

     
    Sur le vif - Samedi 26.11.22 - 16.20h
     
     
    L'Union Syndicale Suisse annonce une grève féministe. Inadmissible dérive sociétale de cette grande centrale syndicale de notre pays, qui a pour mission de s'occuper du niveau de vie de TOUS LES TRAVAILLEURS, et n'a pas à les fragmenter en fonction de leur appartenance à un genre ou à un autre. Qu'elle laisse cela aux "collectifs" de toutes sortes, et à l'amicale des chercheurs en sciences sociales de l'Université de Lausanne.
     
    L'affaire est beaucoup plus grave qu'elle ne paraît. Le syndicalisme suisse, né des grands combats de la fin du 19ème siècle, a traversé tout le 20ème comme partenaire crédible pour le patronat. La Paix du Travail, en 1937, a consacré la solidité de cette collaboration. Nous avons, dans notre pays, très peu de grèves, surtout en comparaison de la folie syndicale française, et c'est tant mieux. Nous n'avons qu'un modèle à avoir : l'Allemagne. Oui, la vieille Allemagne bismarckienne, qui a consacré, il y a plus de 130 ans, le partenariat social, et constitue un modèle d'efficacité économique.
     
    Mais ce crédit porté au monde syndical, en Suisse, n'a de valeur que si ce dernier demeure un défenseur des travailleurs, TOUS LES TRAVAILLEURS. En demeurant pragmatique. Et surtout pas en s'imprégnant d'idéologies.
     
    Or, l'idée de "grève féministe" est une idéologie. Bonne ou mauvaise, à chacun de juger. Mais c'est une idéologie. Cette "grève féministe", qui tente de s'incruster dans notre calendrier comme une liturgie incontournable, une sorte de Fête-Dieu de la mi-juin, est un choix idéologique. Un acte de combat et de pression. Une mise devant le fait accompli qui ne relève en aucune manière du partenariat social.
     
    Le voici, le vrai visage de Pierre-Yves Maillard, naguère le meilleur de tous, j'avais été le premier à l'écrire, il y a plus de vingt ans. Un homme politique hors-normes. Mais hélas, dans sa fonction de premier syndicaliste du pays, un homme doucement en train de devenir l'otage de combats sociétaux idéologiques.
     
    Ces derniers n'ont rien à voir avec le partenariat social. Rien à voir avec la tradition syndicale suisse, qui est de défendre le travail et les travailleurs, TOUS LES TRAVAILLEURS, dans leur unité indivisible.
     
    Ce que j'écris là déplaît ? Ne correspond pas aux modes ? Eh bien, déplaisons ! Jetons les modes aux orties ! Et disons enfin tout haut ce que ressent la majorité silencieuse de notre pays.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Avec ma plume, je fais de la radio

     
    Sur le vif - Vendredi 25.11.22 - 18.38h
     
     
    La plupart des angles de commentaires que vous trouvez dans vos journaux papier, vous les avez la veille, voire plusieurs jours avant, sous ma plume.
     
    Non que mes choix de sujets soient meilleurs. Ils ne le sont pas.
     
    Non que mes angles d'approche soient meilleurs. Ils ne le sont pas.
     
    Simplement, je fais partie des analystes très rapides. Je suis un instinctif.
     
    Quand je sens un commentaire surgir en moi, je ne le retiens pas. Je l'écris. Je le publie. Vous aimez ou non, vous partagez ou non mes idées, vous aimez ou vous haïssez ma plume, c'est une autre affaire.
     
    Mais moi, je suis fait ainsi. Je ne rumine pas, je rugis. Je ne laisse pas macérer, je fonce. Je ne retiens pas, je laisse sortir.
     
    Ce mode d'action, qui me vient de mes très longues années de radio, le média le plus taillé à ma mesure, est assurément à l'antithèse de tout ce que vous racontent les puissants spécialistes du journalisme, la plupart du temps des penseurs non-pratiquants.
     
    Il vous disent quoi, ces grands clercs ? Que le journalisme doit avoir absolument besoin de plus de moyens. C'est faux. L'argent ne fait strictement rien à l'affaire.
     
    Ils vous disent que le journaliste doit absolument avoir du temps, beaucoup de temps, pour "creuser", "enquêter", procéder à de très longues "investigations", "vérifier les sources", etc. etc. etc. C'est sans doute vrai. Mais moi, je pratique le métier depuis bientôt quarante ans. Et j'affirme, en diamétrale contradiction de ces éternelles pleureuses, que le temps, l'argent, ne font rien à l'affaire.
     
    Quand on se passionne pour un domaine (la politique, par exemple), on est saisi dès la fin de l'enfance, en tout cas dès l'adolescence. Toutes ses lectures, on les dirige dans ce sens. Les livres qu'il faudrait lire, on ne les lit pas. En lieu en place, on en lit d'autres.
     
    Mme Bovary à quinze ans, chez un garçon, ça ne passe pas. L'Histoire de la Seconde Guerre mondiale, ça passe ! Dès l'âge de onze ans. Alors oui, on passe sa jeunesse à fuir les lectures obligatoires, et on se crée un monde à part. Le sien. Celui de ses passions.
     
    Et puis, toute la vie, comme ça. Toujours en décalage. Sauf avec le chemin profond de sa propre passion. Le sillon.
     
    Bien sûr que je respecte mes confrères qui préfèrent la lenteur de "l'investigation". Et qui ruminent des semaines, parfois des mois, avant de dégoupiller leur petite bombe. Pleine de révélations.
     
    Mais leur chemin, par les grands clercs non-pratiquants, est exagérément présenté comme le seul possible. Accompagné des traditionnelles jérémiades sur le "manque de moyens". Il faut voir leurs grands airs, pénétrés d'importance : "Sans les médias, pas de démocratie". Et puis quoi, encore ?
     
    Il existe une autre approche du métier. Tout aussi sérieuse que la leur, sur le fond, et l'absolue nécessité de maîtriser la matière. Mais plus instinctive. Plus réactive. Plus immédiate. Plus passionnée.
     
    Cette autre approche, c'est la mienne.
     
    Les instruments, les supports dont j'ai besoin, sont ceux qui me permettent, comme ici, de réagir immédiatement. De commenter instantanément. De mettre en perspective (historique, notamment) sans attendre.
     
    L'évolution des supports, depuis quinze ans, va donc totalement dans mon sens. Rapidité. Instantanéité. Jeu de cache-cache avec le temps qui passe.
     
    Avec ma plume, je fais de la radio.
     
    La plume, la voix. L'une, pour remplacer l'autre. L'une, pour tenter de faire oublier l'autre. L'une, pour se consoler d'être orphelin de l'autre. L'une, pour tenter, avec ses moyens périssables, de restituer l'incomparable pulsion de vie de l'autre.
     
    Sans l'immensité d'une nostalgie, pas d'accès à ce qui reste de la vie.
     
     
    Pascal Décaillet