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Sur le vif - Page 115

  • Crise des dépenses, pas des recettes !

     
     
    Sur le vif - Jeudi 01.12.22 - 16.22h
     
     
     
    Pas un seul centime du contribuable ne doit aller à des "aides", ou des "allocations", ou des "subventions" hasardeuses, aveugles, automatiques, non-ciblées, non-remises en question tous les ans, non-soumises à la critique de leur utilité foncière.
     
    Genève n'est en aucun cas en crise de recettes : on pompe les classes moyennes comme jamais ! Mais elle est en crise de dépenses. En Ville de Genève, c'est une honte absolue, depuis que la gauche est aux affaires, et pratique un clientélisme tous azimuts avec les ineffables "associations". Au Canton, il reste une marge immense d'économies possibles. Sans compter l'indispensable redimensionnement de l'Etat. Moins d'échelons. Moins de contrôles internes. Moins de fonctionnaires. De l'efficacité, SVP !
     
    Et nous pourrons enfin recommencer à respirer.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Heimat

     
    Sur le vif - Mercredi 30.11.22 - 16.58h
     
     
     
    Regardez l'Histoire de l'Allemagne, avec un peu de connaissance et de références, depuis Frédéric II (1740-1786). Son problème numéro 1, depuis trois siècles, c'est la démographie.
     
    Ce que l'Allemagne cherche à résoudre, en ouvrant ses portes à une immigration heureusement choisie et qualifiée, ça n'est pas un problème "d'ouverture à l'autre".
     
    Non. C'est un vieux, un très vieux problème de démographie.
     
    1945, Année zéro. Sept millions d'Allemands morts à la guerre. Douze millions d'Européens de l'Est, de souche allemande, poussés vers l'Ouest par l'avalanche de l'Armée Rouge, qui reviennent au "pays". Heimat. En 45, 46, 47. J'ai déjà écrit sur ce sujet, c'était même le volet no 24 de ma Série Allemagne. https://pascaldecaillet.blog.tdg.ch/.../serie-allemagne...
     
    Ils "reviennent". Ou plutôt ils viennent, pour la première fois de leur vie, dans une patrie en ruines. Mais qui leur ouvre les bras. Et les accueille.
     
    Vous commencez à comprendre ?
     
    J'y reviendrai.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Bernard Crettaz, la nécessité de l'intense

     
    Sur le vif - Mardi 29.11.22 - 14.32h
     
     
    Avec son éternel pull rouge et ses cheveux en bataille, la clarté de sa voix, ses accents de gravité qui surgissaient comme d'un glacier, avec son regard de chasseur dans les minutes juste avant l'aube, Bernard Crettaz, citoyen d'Anniviers et du monde, vous signifiait par sa présence la nécessité de l'intense.
     
    Je vais être clair. Avant Bernard Crettaz, l'ethnographie, dans nos têtes, c'étaient des expositions colorées sur des peuplades très lointaines. Une promenade du dimanche après-midi, pour enfants et familles, au pays des Jivaros et de l'Oreille cassée. Couleurs, totems, tabous, assez fascinant. Mais c'était toujours l'Autre.
     
    Avec Crettaz, l'ethnographie, c'était nous. Magie absolue de cette Annexe du Musée d'ethnographie, dans une vieille maison de Conches, avec jardin donnant sur l'Arve, vue plongeante sur le Salève, odeurs de bois et de greniers, "galetas", comme on dit en Valais. Certains de mes plus beaux dimanches, je les ai passés là. En présence des morts.
     
    Car ces expos de Crettaz nous parlaient de la mort. En Valais, dans les vallées. Dont il se trouve que ma mère et mon père étaient l'un et l'autre natifs, dans la même année 1920, l'une à Orsières, l'autre au Châtelard. Alors, aller visiter une expo sur les rituels de la mort, du transit, du passage, le bout de fromage et la bouteille comme viatique, dans les montagnes valaisannes, c'était quand même autre chose que se colorer l'âme avec le parfum d'exotisme de Java ou de l'Orénoque. Parce que là, Crettaz me donnait à voir la liturgie funéraire de mes propres ancêtres, par exemple celle de ces quatre grands-parents que je n'ai, hélas, jamais eu la chance de connaître. On n'est plus chez le Général Alcazar. On est chez soi.
     
    Bernard Crettaz nous parlait de la mort, comme son épouse Yvonne Preiswerk, mais il était un homme de vie et de lumière, de soleil et de neige, de la chaleur d'ici et de la glace d'en-haut. Il y avait en lui le vin des montagnes, celui du glacier, et puis le viatique de toujours. La nourriture terrestre, pour nous accompagner au-delà du rivage. A ses proches, toutes mes pensées. A lui, je dis "Bon voyage !". Et toute ma reconnaissance : vous m'avez fait comprendre que nulle recherche de l'Autre ne pouvait s'offrir l'économie de la connaissance de soi.
     
     
    Pascal Décaillet