Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 1061

  • Le parti de l’étranger

     

    Sur le vif - Dimanche 31.10.10 - 15.39h

     

    Ce week-end à Lausanne, le parti socialiste suisse est officiellement devenu ce qu’il était déjà, dans les faits, depuis longtemps : le parti de l’étranger. Définitivement, un parti hors-sol, totalement déconnecté des préoccupations du peuple suisse. Un parti qui renoue avec le pire de son idéologie : un pacifisme béat, un européanisme mouton.

     

    Il ne s’agit pas ici de défendre l’armée de grand-papa, ni celle des chars, ni celle des colonels membres de conseils d’administration, ni celle, à tout prix, de la conscription obligatoire. Mais la Suisse a besoin d’une armée, certes réformée de fond en comble, moins nombreuse, plus efficace. Mais une armée quand même ! Tous les pays de cette terre en ont une. Tous ont le droit – et le devoir, s’ils veulent survivre – d’assurer eux-mêmes leur sécurité. La déléguer à un tiers, c’est le renoncement, le déclin, la satellisation. Cela, à peu près tout le monde en convient, à commencer par la quasi-totalité des partis socialistes ou sociaux-démocrates du monde. Tous, sauf les socialistes suisses.

     

    En acceptant par 253 voix contre 159, au Congrès de Lausanne, l’amendement du PS St-Gall Ville demandant l’abolition de l’armée, en inscrivant cette aberration à leur programme, les socialistes cessent de facto d’être un parti gouvernemental, ils rompent avec un socle commun fondamental – l’un des rares – du collège exécutif fédéral. Ils se laissent emporter par la grande tentation – et la funeste erreur – du Jaurès d’avant 1914, celle du pacifisme à tout prix. Oh certes, Dieu merci, la Suisse de 1910 n’est pas la France de ces années-là, nous n’avons ni Alsace, ni Lorraine à récupérer, ni contentieux territorial avec nos voisins, et c’est tant mieux. Mais d’autres formes de menaces existent, plus diffuses, par exemple le danger terroriste. Ne pas s’en rendre compte serait criminel.

     

    Ainsi donc, les régiments d’honneur, sur les tarmacs, devront désormais saluer, lorsque Mmes Calmy-Rey ou Sommaruga s’y rendront pour accueillir des hôtes étrangers, des ministres émanant d’un parti qui veut détruire l’armée. Non, cela n’est plus possible, en assumant une telle position, les socialistes ne peuvent plus rester au Conseil fédéral. Les trois autres partis qui y sont représentés auront-ils le courage de s’unir pour les pousser dehors ? Les éditorialistes, si prompts à dénoncer le double jeu gouvernement-opposition de l’UDC, auront-ils la cohérence d’appliquer la même condamnation aux socialistes ?

     

    Avec ses incessantes courbettes, dans le récent contentieux fiscal, à nos chers voisins européens qui ne voulaient que récupérer des milliards venus chez nous à cause de leur politique confiscatoire, avec son exigence (au même Congrès de Lausanne) de lancer sans tarder des négociations d’adhésion à l’UE (cadet des soucis des Suisses), avec l’adieu officiel à des armes dont la Suisse n’a pas à rougir, le parti socialiste est devenu le parti de l’étranger. Le parti de la défaite et du renoncement. Il n’a absolument plus sa place au Conseil fédéral.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Faites l’amour, avec Olga ou Romain !

     

    Sur le vif - Jeudi 28.10.10 - 16.22h

     

    Ils arborent le sourire, aiment la vie, la rue, l’action, l’événement. Ils ne siègent pas, ils sont debout. Les murs, ils les font voler en éclats. Les radiateurs, ils les fuient, parce que la chaleur, ça engourdit. La politique, ils vont la vivre dehors, comme on court la gueuse, ils fondent vers les gens, leur parlent, les touchent. Et même, ce matin, place du Molard, ils leur faisaient des câlins et leur distribuaient des préservatifs !

     

    Ils s’appellent Romain de Sainte Marie (quelle puissance, dans ce nom) et Olga Baranova, ils sont un peu cinglés, débordent d’imagination. Ils sont jeunes socialistes. Oui, vous m’avez bien entendu : ils sont socialistes et ne donnent pas envie de se pendre, ni d’écouter la prière aux agonisants. Ils donnent juste envie de vivre, de rire, ils transmettent de l’affect et pas seulement des idées. On dira que ce sont des populistes de gauche, eh bien va pour ce populisme-là, pour ma part je prends !

     

    Des câlins ! Ils vont vers les gens, et les embrassent ! Tout cela, pour militer contre l’ouverture prolongée des commerces (votation cantonale du 28 novembre). « Faites l’amour, pas les magasins ! ». C’est simple, clair, antinomique comme la glace et le feu, tout le monde comprend, nul besoin de principales, de subordonnées, d’enchevêtrement démonstratif, nul besoin de regrets, de tristesse, de pleureuses. Juste prendre la vie, là où elle est. Et la vivre.

     

    Bravo, les jeunes socialistes ! Vous ne siégez pas, vous êtes debout. Restez, toute votre vie, dans cette position. C’est la seule qui vaille.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • François Longchamp plus libyen que la Libye !

     

    Sur le vif - Mardi 26.10.10 - 13.56h

     

    Comme nous le pressentions dès le début, le président du Conseil d’Etat genevois, dans l’affaire de l’affiche MCG, s’est montré plus royaliste que le roi, plus libyen que la Libye, plus kadhafiste que le dictateur de Tripoli lui-même.

     

    Dans un courrier recommandé adressé hier, 25 octobre 2010, à l’attention de M. Thomas Harnischberg, chef du service droit, inspection et tâches spéciales au Département fédéral de justice et police, le Ministère public de la Confédération, sous la signature de Laurence Boillat, procureure fédérale suppléante (cf notre dernière contribution), écrit ceci : « Il convient de rappeler que, dans les cas d’outrages aux Etats étrangers selon l’article 296 CP, le Conseil fédéral n’ordonne la poursuite que si la demande en est faite par le gouvernement de l’Etat étranger. A la connaissance du MPC, l’Etat libyen n’a, à ce jour, formulé aucune demande en ce sens ».

     

    Donc, François Longchamp aura, dans cette affaire, agité unilatéralement, et par angoisse anticipée, une demande de censure sans que l’Etat libyen ne se soit officiellement manifesté. Le peuple genevois, le peuple suisse, humiliés pendant des mois par les caprices du dictateur, apprécieront.

     

    Pascal Décaillet