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Sur le vif - Page 1057

  • Affiche MCG : le Conseil d’Etat genevois perd les pédales

     

    Sur le vif - Jeudi 21.10.10 - 15.42h

     

    Hallucinante et incompréhensible, la décision de censure que vient d’annoncer le Conseil d’Etat genevois, par un communiqué sec de François Longchamp renvoyant à son secrétaire général adjoint, sur l’affiche du MCG concernant la votation fédérale du 28 novembre prochain. En plus de vingt ans de journalisme politique, et en vingt-cinq ans de journalisme, je n’ai jamais vu un gouvernement cantonal perdre ses nerfs d’une telle manière.

     

    De quoi s’agit-il ? Sur son affiche soutenant l’initiative pour le renvoi des étrangers criminels, au demeurant un record de fouillis et de bric-à-brac dans la mise en page, le MCG fait apparaître, entre autres, le dictateur libyen Kadhafi. Avec la légende : « Il veut détruire la Suisse ». Référence à la volonté de l’homme fort de Tripoli de dépecer notre pays, les Romands avec la France, les Tessinois avec l’Italie, etc. Bref, une rhétorique d'affiche parfaitement au diapason de ce peut être, parfois, une campagne politique.

     

    Et là, que fait le Conseil d’Etat ? Il ordonne la suppression de cette photo, au motif « d’outrage aux Etats étrangers ». Il ajoute que cette photographie est sans rapport avec le sujet de la votation, comme si un exécutif était garant d’une quelconque unité de matière ou cohérence sémantique dans la libre expression des partis politiques.

     

    C’est un acte de censure, rien d’autre. Aggravé par l’incroyable codicille de bas de page du Conseil d’Etat, rappelant les plus belles heures d’Anastasie : « Le Conseil d’Etat tient à préciser à l’attention des médias et des personnes que la reproduction de l’image incriminée est passible des mêmes poursuites pénales, quel que soit le support de diffusion ».

     

    Moralité : le gouvernement genevois accorde plus d’importance à ne pas vexer un potentat qui n’a cessé d’humilier notre pays dans l’affaire des otages, qu’à respecter la libre expression – quel que soit son bon goût – d’un parti politique représentant 17% de l’électorat cantonal.

     

    Monsieur Longchamp, vous venez de commettre une nouvelle faute politique. A quand la prochaine ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Saint François et l’esprit de Soral

     

    Sur le vif - Lundi 19.10.10 - 17.11h

     

    Populaire et pragmatique, John Dupraz fait partie de ces radicaux qui n’ont jamais eu leur langue dans leur poche et s’intéressent parfois à d’autres sujets que le monothème de la laïcité. Chez Dupraz, le caractère est âpre, la saillie menaçante, la saute d’humeur omniprésente. Mais la sincérité est là.

     

    Entendu aujourd’hui comme témoin dans le procès BCGe, l’extatique défenseur des régions céréalières en a sorti une toute belle, qui risque de jeter un froid dans la clique si urbaine, si policée, si centriste des radicaux genevois millésime 2010. « Ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu, les accusés n’ont pas volé un centime ! ». Bref, le contrepied exact de la philippique si soigneusement préparée de François Longchamp, membre de son parti, il y a quelques jours.

     

    John Dupraz n’est pas le seul. Au sein même du Conseil d’Etat, évidemment hors antenne, le show justicier de Saint François n’a été que moyennement goûté. Mais là, c’est la goutte de chasselas qui fait déborder le tonneau. Car, ici bas, amis lecteur, plus dévastateur que l’esprit de vin, et même que le Saint Esprit : l’esprit de Soral.

     

    Pascal Décaillet