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Sur le vif - Page 1053

  • Le Petit Trianon de notre Petit Conseil

     

    Sur le vif - Vendredi 03.12.10 - 18.29h

     

    C’est un lieu magique, l’un des plus beaux du canton, un havre de campagne à l’orée de la ville. On y marche, on y court, on s’y promène, on le mérite en gravissant, du Jardin botanique, le chemin de l’Impératrice, rappel de l’ultime passage à Genève de Sissi, avant qu’elle n’y mourût. Le Château de Penthes, qui culmine au domaine du même nom, est un petit chef-d’œuvre d’équilibre et d’harmonie, les arbres y sont séculaires, vieux chênes marmoréens, cèdres, charmilles, bouleaux, pins, et même quelques fruitiers, près de la route de Pregny. Surtout, ce domaine est ouvert à tous, il est un lieu public dans le plus noble sens du terme.

     

    Comme les mille feux d’une courtisane, trop de charme ne peut qu’attirer le pouvoir. Est-ce pour cela que le Conseil d’Etat genevois, tout heureux de faire de ce lieu enchanteur un Trianon de sa puissance et de sa majesté, a jugé bon d’en chasser le Musée des Suisses de l’étranger, qui est une part d’Histoire de Genève ? Pour ces quelques fiers lambeaux de tradition, l’exil. Et pour faire place à quoi ? A des cocktails. Dans lesquels nos seigneurs se pavaneraient en compagnie de la multitude du monde. La noblesse du passé, prise en otage par un miroir d’orgueil. Louis XV, la majesté en moins. Juste l’arrogance. Avec vue sur le lac.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Pardo s'empare du Mossad !

    After eight years as head of the Mossad, Meir Dagan will step down in the coming weeks after Prime Minister Binyamin Netanyahu on Monday announced the appointment of Tamir Pardo as the next head of the espionage agency.

    The announcement ended weeks of speculation as to who would succeed Dagan.

  • L’original, la copie

     

    Sur le vif - Dimanche 28.11.10 - 18.46h

     

    La victoire de l’initiative UDC sur le contreprojet est celle, classique en politique, de l’original sur la copie. Le thème de la criminalité étrangère a été empoigné dès les années 1990 par l’UDC, par l’UDC seule, par l’UDC contre tous. En ce temps-là, la gauche, déjà, criait au fascisme. Mais pire : les partis dits de « centre-droit », libéraux, radicaux et PDC, faisaient semblant de ne pas voir le problème. Ils savaient bien, pourtant, qu’il en existait un, mais ne voulaient pas salir leur costume trois-pièces de notables dans la fange de ce caniveau-là.

     

    Sur ce thème, comme sur pas mal d’autres, ce « centre-droit qui a fait la Suisse » est devenu, dans les quinze dernières années, le champion toutes catégories du contreprojet. Plus nuancé, à coup sûr, plus atténué, plus « présentable » dans un salon que les textes bruts de décoffrage du premier parti de Suisse. Le problème, c’est qu’un contreprojet, aussi achevé soit-il, c’est déjà le suivisme. C’est déjà la politique par le rattrapage. C’est la copie, face à l’original. Le peuple suisse n’est pas dupe : tant qu’à faire, il choisit l’original.

     

    La vérité, c’est que « le centre-droit qui a fait la Suisse » ne la fait plus du tout. Au Parlement, les alliances gauche/UDC se multiplient. Et l’addition, de toute manière, des forces des deux anciens ennemis du Sonderbund, n’arrive qu’à un tiers de l’électorat. Le deuxième tiers, c’est la gauche. Le troisième, c’est l’UDC. Il y a donc, ce soir, plus que jamais, trois Suisses.

     

    Le grand vainqueur de ce dimanche soir, c’est la vieille Suisse conservatrice que ne cesse de mépriser, depuis vingt ans, à vrai dire depuis la campagne du 6 décembre 1992, tout un monceau d’arrogance urbaine à prétention éclairée, internationaliste, délivrée de l’archaïque notion de frontière. Oui, il y a ce soir une revanche de la Vieille Suisse, et ceux qui ont étudié le Sonderbund, notamment en Valais, savent à quoi je fais allusion. Cette Suisse, profonde, ne cesse d’avaler des couleuvres, ronge son frein pendant qu’on la ravale au primitivisme. Mais, quatre fois par an, elle se rappelle à notre bon souvenir. Dans une liturgie qui s’appelle les votations.

     

    En octobre de l’an prochain, on la retrouvera, cette vieille dame-là. Dans un autre rite : les élections.

     

    Pascal Décaillet