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Sur le vif - Page 1054

  • Annie Girardot

     

    Elle était une comédienne populaire. Parlait droit au cœur des gens. Elle vous faisait pleurer, et parfois rire, c’était selon. Les salles, elle les remplissait. Certains films, par sa seule présence, elle les sauvait du néant. Les dernières années, elle souffrait d’Alzheimer. Ne se souvenait plus d’avoir été actrice.

     

    Elle avait pleuré, lors d’une célèbre remise de Césars. Nous avait bouleversés. Elle avait parlé du manque, de ce vide sidéral de la comédienne à qui on « oublie », quelques années, de proposer des rôles. Elle n’avait pas évoqué la plénitude d’un personnage, mais l’horrible vacance de l’intermittence. On ne vous connaît plus, on ne vous reconnaît plus.

     

    Mais ce désert-là, elle l’avait traversé. Avant d’en connaître un autre. Ca n’est plus le monde qui t’oublie, mais toi, doucement, tu oublies ton propre monde.

     

    Je souhaite que cette grande dame repose en paix. Le cinéma français, cette fois, ne l’oubliera plus jamais.

     

    Nous non plus.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Tu ne tueras point, Emmanuel

     

    Sur le vif - Dimanche 27.02.11 - 11.39h

     

    J’ai déjà, il y a quelques semaines, ici même, parlé d’Emmanuel Kilchenmann. Je l’ai reçu à « Genève à chaud », mais aussi, avec Alexis Favre, au « Grand Oral ». 30 ans, président des Jeunes démocrates-chrétiens fribourgeois, un être issu de Stendhal, de l’époque où existaient encore les grands ordres : l’Eglise, l’armée. Une armature idéologique hors du commun sur les fondements de la démocratie chrétienne européenne. Certains parlent de Léon XIII et de Rerum Novarum (1891) : lui, clairement, les a lus, il les a placés dans un contexte historique, il estime que la Doctrine sociale peut encore avoir des résonances, 120 ans après.

     

    Mais Kilchenmann est également capitaine à l’armée. Est-ce, il y a une vingtaine de minutes, l’impétuosité du grenadier qui s’est réveillée en lui ? Invité de La Soupe, répondant à une question d’Anne Baecher sur la  responsabilité morale de l’ancien syndic de Fribourg, l’actuel conseiller national Dominique de Buman, numéro 2 du PDC suisse, dans l’affaire de la caisse de pension de la Ville, c’est sans une once d’hésitation que le jeune ambitieux a déclaré coupable son cher camarade de parti.

     

    Cela s’appelle un meurtre en direct. Cela rappelle une constante de la politique : l’ennemi est toujours à l’intérieur du camp, les dagues sont chez les « amis ». Chaban, en avril 1974, en a su quelque chose de la part de Chirac. Mark Muller, à Genève, l’éprouve à ses dépens. L’assassinat en politique, est chose courante. Presque un passage obligé. Mais, avec un tel sang-froid, comme à la Soupe sur le coup de 11.15h, c’est de la belle ouvrage. Il est possible que Dominique de Buman n’apprécie que très moyennement cet homicide dépourvu de toute négligence.

     

    Pascal Décaillet

     

  • A quoi sert le Conseil des droits de l’homme ?

     

    Sur le vif - Vendredi 25.02.11 - 19.23h

     

    Au moment où coule, en Libye, le sang de la répression, et au milieu d’horreurs que seule l’Histoire nous restituera, voilà une nouvelle qui va changer la face du monde : le Conseil des droits de l’homme, à Genève, vient « d’adopter une résolution qui demande l’expulsion de la Libye du… Conseil des droits de l’homme » !

     

    Il est bien, le Conseil des droits de l’homme. Il est gentil. Il tombe à point nommé. Expulser la Libye d’un cénacle où elle n’avait, depuis le début, strictement rien à faire, c’est le moins du moins du minimum vital de la décence, et en fait bien en-deçà encore.

     

    Pendant des années, sur la Libye, on ne l’a pas beaucoup entendu, le Conseil des droits de l’homme. Les hommes de Kadhafi s’y pavanaient. Aujourd’hui que le régime chancelle, mitraille les opposants, le Conseil des droits de l’homme se réveille.

     

    A quoi sert le Conseil des droits de l’homme ?

     

    Pascal Décaillet