Sur le vif - Mercredi 25.05.11 - 11.23h
La « race des seigneurs » : c’est le terme employé hier, à Troinex, par Jacques-Simon Eggly pour saluer Cyril Aellen, président sortant du parti libéral genevois, le dernier président que les libéraux auront connus. A coup sûr, l’un des meilleurs.
Là où d’autres, en certain parti cousin, se sont contentés, sous l’étiquette et l’apparence présidentielles, d’assumer la conciergerie du parti, les vraies décisions étant prises ailleurs (ce que tout le monde sait, et nul ne dit), Cyril Aellen, lui, s’est comporté en chef et en responsable. Président, il a défini une stratégie, d’ailleurs toujours plébiscitée par les assemblées, il a opéré des choix, défini une vision à long terme, mené combat, jamais trahi sa parole, tenu le cap. Exactement ce qu’on attend d’un capitaine. Ces stratégies, on peut bien sûr les contester (pour ma part, je les considère comme justes, et seules porteuses de long terme), mais au moins elles impliquent le courage d’un choix. « Gouverner, c’est choisir » : oui, il y a quelque chose de la rigueur mendésienne dans le comportement politique de cet homme qui n’a même pas encore quarante ans.
Lundi prochain, le nouveau parti, unifié, désignera un président. Qui ? Le pire serait, pour ménager les tensions, de porter son choix, par défaut ou par annulation, sur un concierge. Un intendant. Un Mister Nobody. Un bailli. De nos jours, le président incarne le parti, il est dans les médias, sous les projecteurs. Il faut une personnalité forte. Indépendante. Libre de ses actes. Frondeuse. Dérangeante. En avance sur tous les autres. Exactement ce qu’aura été Cyril Aellen.
L’homme, dans les temps qui viennent, va devoir traverser le désert. Aujourd’hui, le petit clan de l’ombre qui le poignardait, par spadassins interposés, dans le Matin dimanche, s’imagine qu’il a gagné. Il aura vite fait de déchanter. Si la force de nuisance de ce pronunciamiento permanent réussit à imposer son venin dans le futur parti, alors le PLR genevois est mort-né.
Cyril Aellen est, à Genève, l’un de nos meilleurs espoirs politiques. Il a du courage, de la vision, de la fidélité. Je suis persuadé qu’un jour ou l’autre, on le retrouvera dans des fonctions signalées. Au service de la République.
Pascal Décaillet