Sur le vif - Lundi 09.05.11 - 16.10h
Je n’ai aucune sympathie pour la production industrielle de chanvre, ni pour le foin qu’a fait Bernard Rappaz, récemment, avec sa grève de la faim. Mais le nouveau procès qu’on lui intente, devant le Tribunal de district de Martigny, est le procès de trop. Cet homme purge déjà une peine de 5 ans et 8 mois de prison, ce qui est hallucinant par rapport à ce qu’il a commis, une peine à laquelle bien des criminels de sang échappent, ne parlons pas des grands escrocs bancaires. Cette sentence a été confirmée, nous sommes dans un Etat de droit, il doit donc la purger, c’est entendu, mais les 28 mois supplémentaires requis par le procureur de Martigny, c’est purement et simplement du délire. Il y a un moment où il faut commencer à parler d’acharnement judiciaire.
La grève de la faim, oui, était une tentative de camouflet à l’Etat de droit. Oui, Bernard Rappaz doit accomplir sa peine. Il a maintenant tout perdu, il est ruiné, sa ferme a été vendue aux enchères. Alors, de grâce, qu’on lui foute la paix. Ces 28 mois supplémentaires, réclamés par le procureur, sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La justice valaisanne a mieux à faire que de s’acharner sur un homme.
Pascal Décaillet