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Commentaires GHI - Page 37

  • Marre des manifs !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 06.03.24

     

    Les beaux jours arrivent, et avec eux les innombrables samedis de manifs, à Genève. Presque plus un week-end sans un rassemblement, un défilé, dans les rues de la ville. Et ces communiqués, deux jours avant, pour nous avertir que tel quartier sera « totalement fermé à la circulation ». Comme si c’était une fatalité ! Comme si les autorités n’avaient aucune marge de manœuvre pour décider du lieu, du tracé. Comme s’il était acquis que des dizaines de milliers de Genevois se fassent proprement emmerder par des militants, derrière des banderoles.

     

    On nous dit « Le droit de manifester est constitutionnel ». Je veux bien. Mais pas le droit au tracé ! Pas le droit au trajet ! Pas le droit de boucher systématiquement les mêmes rues, week-end après week-end ! L’écrasante majorité des gens, à Genève, ne manifestent jamais. La semaine, ils se lèvent tôt, pour aller bosser. Le samedi, ils sont heureux d’aller faire leurs courses, et ils ont le droit absolu, sans avoir à se sentir un seul instant coupables, de les faire en voiture. A Genève, le libre choix du mode de transport est constitutionnel, tiens justement.

     

    Pourquoi les autorités se laissent-elles toujours imposer les tracés par les éternels collectifs, toujours les mêmes ? Ont-elles peur, pour leur popularité ? Eh bien leur trouille, elle s’exerce au détriment des braves gens, qui n’ont qu’une envie, sur la chaussée qu’ils financent : circuler !

     

    Pascal Décaillet

  • Le printemps des peuples, c'est maintenant !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 06.03.24

     

    Le printemps des peuples : quelle belle expression ! Elle désigne, notamment, l’extraordinaire année que fut en Europe 1848. Chute de Louis-Philippe en France, de Metternich en Autriche, effervescence dans les Allemagnes pas encore unifiées, réveil en Italie. Partout, les têtes couronnées tombent, c’est la continuation de 1793. Dans ce maelstrom, un petit pays, tout au centre de l’Europe, quatre langues, deux grandes religions, se dote d’un Etat fédéral. Ce petit pays, c’est la Suisse, minuscule par sa taille, immense par ce que deviendront, au fil des années, ses institutions.

     

    Depuis 1848, la Suisse moderne se dote du droit de référendum facultatif (1874), puis d’initiative (1891), puis d’un système proportionnel (1919). Elle intègre toutes les grandes forces politiques dans son gouvernement fédéral, et dans les exécutifs cantonaux. Surtout, elle se dote progressivement d’un tissu d’assurances sociales que le monde peut lui envier. A commencer par l’AVS, en 1947. Cette Suisse des 175 dernières années, nous avons à en être fiers ! Elle a transformé une Confédération d’Etats en un Etat fédéral. Pour ma part, c’est cette Suisse-là, récente au fond, dont l’Histoire me passionne.

     

    La Suisse n’est pas membre de l’Union européenne. Elle discute, négocie, avec les Vingt-Sept, c’est difficile, laborieux, parfois chaotique. C’est le dialogue de David avec Goliath. Elle n’est pas membre, mais elle aime profondément les peuples d’Europe. Elle aime les langues de notre continent, le grec, l’italien, l’allemand. Elle aime l’Histoire de l’Europe, dont elle a partagé toutes les grandes secousses : Empire romain, Féodalité, Réforme, Contre-Réforme, Guerre de Trente Ans, Traités de Westphalie (1648), Lumières, Révolution française, Restauration, Réveil des Peuples (1848), Kulturkampf, aventure industrielle. La Suisse n’est pas dans la machinerie de l’Union, mais elle, est, jusqu’au fond des entrailles, un peuple d’Europe, ami des autres peuples européens.

     

    Le 9 juin prochain, nos amis des 27 pays de l’Union voteront. Formellement, ils enverront des députés à Strasbourg, mais l’essentiel n’est pas là. Ce que tout le monde attend, c’est le réveil des peuples contre la pesanteur des technocraties. S’affranchir de la machine. Laisser poindre les voix. Prendre en mains son destin. Je n’appelle pas mes voisins à copier le modèle suisse de démocratie directe : à chaque peuple, son Histoire, ses mécanismes, ses rapports avec le pouvoir. Copier, non, mais peut-être, s’ils le souhaitent, s’en inspirer, chacun selon son génie propre. Depuis le temps que nos voisins français articulent leur expression de « référendum d’initiative populaire », en gros quelque chose qui ressemblerait au modèle suisse, on a envie de leur dire « Mais allez-y, faites-le, arrêtez de vous triturer les méninges, foncez ! Refaites-la, votre Révolution ! Reprenez-les, vos Bastilles ! ».

     

    Mais nous ne le leur dirons pas. Car chaque nation est libre, souveraine. Et nul prosélytisme n’est bienvenu. Excellente semaine à tous !

     

    Pascal Décaillet

  • Le fantôme de Bruxelles

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 28.02.24

     

    Pas un seul jour sans que les médias ne nous parlent des faits et gestes de M. Josep Borrell, qui porte le titre fabuleusement ronflant de « Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité ». M. Borrell, qui fit une carrière politique en Espagne, est sans doute quelqu’un de très bien. Mais, désolé de le dire aussi sèchement, ses fonctions actuelles sont une pure et simple fiction.

     

    Il ne saurait exister de ministre européen des Affaires étrangères. Et cela, pour une simple raison : l’Union européenne, politiquement, n’existe pas. Et, s’il est un domaine où son existence dépasse le néant, c’est bien celui de la politique étrangère, domaine régalien des nations, tout comme d’ailleurs la Défense. Il existe une politique étrangère française. Il existe (ou devrait exister, si l’actuel Chancelier n’était pas si faible) une politique étrangère allemande. Etc.

     

    Politiquement, l’Europe n’existe pas. Seules existent les nations. Dès que le vent se lève, la chose est flagrante : il a suffi d’un virus, pendant la crise Covid, pour que chaque nation défende avec rage ses intérêts propres. C’était prodigieusement révélateur : on a vu où allaient les cœurs, les intérêts supérieurs, les appartenances profondes des peuples. L’Europe est un merveilleux continent : aimons-le, aimons ses langues, ses peuples. Mais M. Borrell est un fantôme.

     

    Pascal Décaillet