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Commentaires GHI - Page 223

  • Succession DIP : l'excellence s'impose

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 17.04.13


     
    De Calvin à Starobinski, en passant par Rousseau, Genève se doit d’être un lieu où souffle l’esprit. Par ses grandes figures culturelles, mais aussi par un système d’éducation qui soit exemplaire. Pas seulement les Hautes Ecoles,  mais la qualité de l’instruction de base, celle à laquelle tous sont astreints. Cela exige la puissance d’une volonté politique, celle aussi d’une vision. Avec, à la tête de l’Instruction publique, une personnalité républicaine, ancrée dans la connaissance de l’Histoire, ayant une équation personnelle avec la transmission des connaissances. Je le dis et le répète depuis des années : le DIP est, de loin, le plus important de tous nos Départements. Il n’est pas question, après le départ de Charles Beer, de le laisser, pour cinq ans, aux mains de n’importe qui.
     


    En d’autres termes et pour être clair, message aux partis politiques : veuillez considérer cet enjeu comme amiral, ce qui ne semble pas du tout, pour l’heure, dans votre champ de priorités. Veuillez vous en occuper dès ce printemps, avec une stratégie, et déjà des papables en tête. Veuillez faire de l’école un thème de campagne, et pas seulement sécurité, logement, mobilité. Veuillez exiger de vos candidats qu’ils développent une vision et des projets précis, pour l’avenir de l’école genevoise. Folie, je dis bien folie serait de laisser le DIP, après le 10 novembre, au petit dernier, ou à celui qui se ferait plumer par les autres, ou qu’on ne saurait pas où mettre.


     
    C’est, au contraire, le meilleur de tous, le plus expérimenté, qui doit reprendre ce Département. Cela doit être, aussi, le membre d’un parti républicain, qui croit en l’Etat. Cela doit être une personne d’une certaine culture, un être concerné personnellement par le savoir et la formation. Cela exclut les passants du hasard, arrivés juste parce qu’il y avait de la lumière, ou qui, toute leur vie, n’auraient que surfé sur le jeunisme et sur le flot des modes. A partir de là, faites vos choix. Le mien, radicalement, est fait. J’y reviendrai.


     
    Pascal Décaillet

  • Caesar pontem fecit


    Commentaire publié dans le GHI - 10 et 11 avril 2013


     
    Il m’a toujours semblé, mais c’est sans doute une immense naïveté, que la finalité d’un pont, depuis César, consistait à pouvoir passer d’une rive à l’autre. Du Rhône au Rhin, du Pont d’Arcole aux limons du Mékong, des eaux du Nil à celles de la Vistule, cette loi élémentaire du génie me semblait avérée. Las ! C’était avant Madame Künzler et ses puissants réseaux de l’immobilité. Oui, comme en physique, il y a le temps du mouvement et celui de l’arrêt : nos autorités ont clairement tranché en faveur du second. A Genève, il convient que rien ne bouge.


     
    Ainsi, grâce à une Fondation et à un illustre horloger, nous bénéficions depuis peu, sur l’Arve, entre le Quai Ansermet et les Vernets, de l’une des plus belles passerelles d’Europe. La nuit, illuminée de rouge, elle rend jalouse la Voie lactée. La chaussée est large, la circulation aisée. Pour nos extatiques de l’immobilité, c’en était trop : il convenait d’agir. Entendez, de bloquer tout ça.


     
    Chose dite, chose faite. Dégorgeant Plainpalais, la rue de l’Ecole de Médecine était, à vitesse convenable en milieu urbain, la voie de transit idéale pour accéder au pont. Elle ne l’est plus. Cette rue, et sa perpendiculaire de Carl-Vogt, sont désormais promises aux délices du bouchon. Le bruit que, peut-être, les autos feront moins, les fêtards des lieux auront tout loisir de le compenser. Merci, qui ?

     
     
    Pascal Décaillet

     

  • Flibuste, suite

     

    Coup de Griffe - GHI - 02.11.11


    Il y a quelques jours, dans le « Matin », l'avocat Charles Poncet attaquait sans ménagement, et avec le talent pamphlétaire qui est le sien, le président 2010 du Conseil d'Etat genevois. Ce dernier, à la TSR, l'avait qualifié de « traître à son pays », parce qu'il avait défendu les intérêts libyens dans l'affaire Kadhafi. Il s'agit là, véritablement, d'une affaire personnelle, entre deux hommes. D'où une certaine stupeur lorsque le secrétaire général adjoint du magistrat, un homme payé par les deniers de la République, déclare à la presse que son conseiller d'Etat « laisse Monsieur Poncet à ses fonds de corbeilles ». Depuis quand un commis administratif de l'Etat peut-il, en fonction, porter des jugements de valeur sur des citoyens ? Est-il payé pour servir la République ? Ou le blason personnel de son patron ?

     

    Pascal Décaillet