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Commentaires GHI - Page 220

  • Conseil d'Etat : déjà fatigué !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 10.09.14


     
    Le programme de législature refusé par le Parlement, des majorités de soutien de plus en plus difficiles à trouver, un collège sans cohérence et sans stratégie claire, des caisses de l’Etat vides, voilà à quoi ressemble le gouvernement genevois, moins d’un an après son élection. Sans compter les désaveux en votations populaires. Chaque magistrat, certes, fait ce qu’il peut pour le bien public. Mais on peine, pour l’heure, à entrevoir la moindre dynamique d’ensemble. Bref, le Conseil d’Etat 2013-2018, premier issu de la nouvelle Constitution, apparaît tout aussi fatigué que les collèges précédents. Pire : ces derniers montraient des signes d’usure en fin de législature, alors que celui-ci les affiche au début déjà de son mandat.
     


    Dix mois seulement après les élections, il faut déchanter : cette fameuse nouvelle équipe qu’on nous avait promise tout l’automne 2013, à coup de grands discours et de promesses, ce vent nouveau, cette cohérence, rien de cela n’est au rendez-vous. Il ne s’agit pas ici de mettre en cause le travail individuel de tel ou tel magistrat, dans son ministère. Mais de juger les signaux donnés par l’ensemble. Car enfin, si on élit sept conseillers d’Etat, on élit avant tout un gouvernement, qui doit briller par son énergie, son courage, son inventivité, sa résistance aux modes et aux pressions, et surtout sa vision stratégique. Ils ont beau se mettre au vert, se réunir extra muros, prendre du recul en des lieux ombragés, rien n’y fait : la lisibilité de l’action n’apparaît pas.


     
    Les causes sont multiples. Elles tiennent beaucoup au système électoral, fruit d’une nouvelle Constitution qui n’a pas poussé la logique réformatrice jusqu’au bout. Sans aller jusqu’à tisser des tapisseries de Bayeux, pour faire référence à l’éblouissant discours tenu en cette ville par Charles de Gaulle en 1946, qui jetait, avec douze ans d’avance, les bases d’une République nouvelle, il faut bien admettre qu’à Genève, les constituants se sont contentés, en termes de réforme gouvernementale, de cosmétique. On ne révolutionne pas un exécutif en ajoutant un an à la législature, ni en déléguant une seule personne à l’inauguration des chrysanthèmes. Résultat : le vrai visage politique du canton, tel que sorti des urnes dans l’élection législative, n’apparaît pas au gouvernement, où l’Entente (quatre magistrats sur sept, alors qu’elle ne représente qu’un gros tiers de l’électorat) est surreprésentée.


     
    Ces quatre Messieurs de l’Entente (deux PLR et deux PDC) vont donc passer la législature à encaisser des désaveux au Grand Conseil, et de plus en plus souvent devant le peuple. Ils y sont comme d’avance condamnés, victimes expiatoires d’un mauvais système. Ils s’en consoleront en multipliant les présences entre eux, dans les cocktails et les congratulations mutuelles de l’horizontalité genevoise du pouvoir. Cela leur fera peut-être du bien dans leur sentiment d’éternité au pouvoir, mais ne fera pas avancer le canton d’un millimètre. Triste début, en vérité, pour ce qui devait être la première équipe d’une nouvelle ère, rafraîchie et réinventée, et qui donne déjà l’impression de courir derrière son ombre. Sans jamais la rattraper.
     


    Pascal Décaillet

     

  • La bataille du Trient, connaissez ?

     

    GHI - Page spéciale Rhône - Mercredi 02.07.14


     
    Il y a quelque part, en aval de Martigny, un lieu de magie où le confluent du Rhône avec la Dranse d’Entremont (elle-même issue de celles de Bagnes et de Ferret) côtoie de quelques centaines de mètres l’endroit où le fleuve est rejoint par le Trient, après la course folle de ce dernier au plus profond des Gorges. Il vaut la peine d’y passer autrement que par l’autoroute, tant sont lourdes de sens les richesses de ces jonctions. Non loin de là se déroula, le 21 mai 1844, la bataille du Trient, où les troupes radicales de la Jeune Suisse, celles de Maurice Barman, furent défaites par les conservateurs de la Vieille Suisse, conduits par Guillaume de Kalbermatten. Chaque fois que j’y passe, je pense à eux, aux vaincus comme aux vainqueurs. Et à la vie, pourtant si belle, qui déjà nous échappe.


     
    Pascal Décaillet

     

  • Journal des Bains : superbe numéro !

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    GHI - Page spéciale Rhône - Mercredi 02.07.14


     
    Avant d’inspirer votre serviteur, le Rhône a littéralement baigné de son génie l’équipe de rédaction du Journal des Bains, édité par l’AUBP, Association d’usagers des Bains des Pâquis. Le tiré à part numéro 11, été 2014, consacré au fleuve, est tout simplement superbe. Dès la première page, on y voit le village de Gletsch, sur une forme d’aquarelle aux tons pastel, il y a quelque chose comme un siècle, au pied d’un glacier qui n’a plus aujourd’hui le quart de ces dimensions-là. D’emblée, le baigneur-lecteur pâquisard est rafraîchi.


     
    S’ensuivent d’éloquentes photos d’Histoire, ici la crue de 1935 à Conthey, là les travaux des bisses ou de la Dixence, ailleurs ceux de la deuxième correction du Rhône. En page 9, un remarquable texte de Lionel Fontannaz sur le brouillard. Mais aussi, les découvertes archéologiques dans le lit du fleuve, une étonnante photographie panoramique d’Eddy Mottaz, "Chasses du Rhône, Peney, juin 2012", la descente du fleuve en partant de Genève, l’histoire du Pont Butin, dont l’une des arches s’était écroulée il y a juste 90 ans, lors de l’orage des 5 et 6 juillet 1924.
     


    Enfin, pour ne prendre que quelques exemples, un papier de Gérald Herrmann sur la Jonction, et un autre, de Philippe Constantin, sur la piste des truites. Il y a tout dans ce numéro spécial, de la vie et de la joie, de l’irruption et de la surprise. Tout cela, autour du fleuve qui nous charrie. A tous, excellent été !


     
    Pascal Décaillet