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Commentaires GHI - Page 226

  • La politique, c'est l'affaire des citoyens

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.01.14

     

    A Genève, depuis quelques jours, un groupe de citoyens a décidé, via une page Facebook, de recenser les appartements vides dans le canton. Le succès de l’opération est saisissant, preuve qu’on a visé juste, et qu’on touche à un vrai problème. Créateur du groupe, le metteur en scène Stéphane Guex-Pierre, plus connu sous le nom de Marcel Chombier, est lui-même impressionné par l’ampleur que prend le mouvement.

     

    On peut discuter du risque de délation d’une telle opération, et les responsables semblent vouloir s’en prévenir. Mais à part cet écueil, l’initiative nous prouve une chose, excellente : la politique, ça n’est de loin pas l’affaire des seuls élus, mais celle de tous les citoyens. Les élus, nous les envoyons au Parlement pour qu’ils fassent des lois, et contrôlent l’activité du gouvernement et de l’administration. Pas pour qu’ils confisquent toute initiative politique à la base.

     

    La base, c’est nous. Les citoyens, c’est nous. Et il y a mille autres manières de se saisir des enjeux politiques que de se contenter d’élire des gens, et attendre qu’ils fassent tout le travail à notre place. En cela, l’opération « appartements vides » est salutaire. Elle est un signal de prise en charge citoyenne. Là où les élus ne font pas leur boulot, faisons-le à leur place. Et la démocratie vivra.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Mobilité : du changement, vite !

     

    Commentaire publié dans GHI - 11.12.13


     
    Routes engorgées, voies d’accès à la ville constamment bouchées, nuisances liée aux chantiers du CEVA, gestion calamiteuse des lignes TPG, absence totale d’écoute en haut lieu, autorité politique ne s’imposant pas sur une clique de fonctionnaires : la mobilité a été le grand échec de la législature précédente. La dix-septième place de la ministre sortante, le 6 octobre, en a été la sanction.


     
    Dès lors, que faire ? Un impératif : rétablir la confiance. Montrer que l’autorité écoute les citoyens, est sensible à leurs doléances, capable de débloquer des situations par des mesures rapides, immédiatement exécutées par les fonctionnaires qui en ont la charge. Il n’est plus question que la Direction générale de la Mobilité fonctionne en vase clos, imposant ses théories à une population qui non seulement n’en veut pas, mais vient de le dire, le 6 octobre, avec fracas.
     


    Imposer l’autorité du politique, ce sera le défi numéro un du nouveau conseiller d’Etat, Luc Barthassat. Dans un secteur empesé par les théoriciens et les idéologues, on attend beaucoup du « bon sens » revendiqué par le nouveau ministre. Il faudra, très vite, donner les premiers signaux. Et tant mieux s’ils peuvent rompre avec le diktat des années Cramer et Künzler. Les Genevois n’ont envie que d’une chose : que ça circule ! Alors de grâce, circulons.


     
    Pascal Décaillet

     

  • Plaidoyer pour une école forte

     

    Publié dans GHI - 04.12.13

     

    L’Instruction publique. Le plus beau Département, le plus noble défi. Querelle centrale, celle qui sur tout devrait primer, puisqu’il s’agit de l’être humain, son accès à la connaissance, l’éveil de sa lucidité. Si un jour j’étais entré en politique, c’est pour ce ministère, et nul autre, que je me serais battu. Dans une autre vie, je le ferai. Et maintenant, je peux vous le dire : il m’est arrivé, ces dernières semaines, d’avoir peur. Oui, j’ai craint que le dicastère qui fut celui de Chavanne ne tombât en d’improbables mains. Au final, avec Mme Emery-Torracinta, ce ne sera pas le cas, et de loin. Il faut s’en féliciter : non seulement le pire est évité, mais nous ne sommes pas loin du meilleur.

     

    Le meilleur ? J’eusse aimé que ce fût un radical, M. Longchamp ou M, Maudet. Mais le choix d’une socialiste, autre parti d’Etat et de mémoire, régalien, structurant, me convient parfaitement. Pour croire en l’Ecole de la République, il faut commencer par croire en l’Etat, non celui de la Providence, des guichets ni des tentacules, mais celui du projet commun que définit une société, dans sa dimension historique et mémorielle. Les radicaux et les socialistes y croient. Je perçois moins cela dans des partis de souche libertaire, de gauche comme de droite d’ailleurs, ou dans d’autres, si extatiques de la famille, ou de la communauté, que leur horizon semble s’y figer.

     

    Nous avons tous, chacun du demi-million de Genevois, chacun des huit millions de Suisses, une idée de l’école idéale. La mienne serait à ce point tissée d’Histoire, de poésie, de littérature et de musique, qu’elle serait adulée par les uns, rejetée pas d’autres, donc illusoire pour n’être pas assez rassembleuse. Laissons donc le détail des programmes, et contemplons l’ensemble. Aspirons, je vous prie, à une école simple et claire. Lisible. Avec des objectifs identifiables. Au primaire, au Cycle, au Post-obligatoire, et dans l’apprentissage. Plaidons, avec Jean Romain et une majorité de la Commission de l’enseignement, pour une Maturité qui soit moins une jungle d’options. Battons-nous pour une absolue priorité des affectations budgétaires au front de l’enseignement, et tant pis s’il faut dégraisser les états-majors.

     

    Respectons, valorisons autour de nous le métier d’enseignant. Donnons à nos jeunes l’envie de l’exercer. Car enfin, point n’est besoin d’avoir lu Péguy, Notre Jeunesse, Cahiers de la Quinzaine, pour se convaincre que ce métier est le plus beau du monde. Finissons-en avec une formation des maîtres qui, sous prétexte de science pédagogique, formate et nivelle plutôt que l’élever. Donnons au Post-obligatoire davantage de moyens, pour affronter la hausse des effectifs. Valorisons enfin les filières d’apprentissage. Replaçons, du moins quelques heures par semaine, les directeurs du primaire face à leurs élèves. En un mot, rétablissons la confiance.

     

    Cela, bien sûr, ne se décrète pas, mais se gagne et se mérite sur le terrain. Ce que doit faire le politique, c’est montrer son soutien. Donner des signaux de très grande attention à la chose scolaire, en prouvant bien qu’il la place au centre de ses attentions. Il s’agit de nos enfants. Et du destin de notre société.

     

    Pascal Décaillet