Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Commentaires GHI - Page 227

  • La tentation de ne rien comprendre

     

    Commentaire publié dans GHI - 20.11.13

     

    Le seul signal qui vaille, en cet automne électoral, a été donné le 6 octobre. Le peuple a voulu un déplacement du curseur sur la droite protectionniste, une progression du MCG et de l’UDC, une régression sans appel du PLR et des Verts, et le retour d’Ensemble à Gauche. Cinq semaines plus tard, le même corps électoral a envoyé au Conseil d’Etat un nombre surfait de magistrats de l’Entente par rapport à la représentation parlementaire. Mais c’est ainsi, c’est le jeu, chaque élection a sa logique, tous sont bien sûr légitimes.

     

    Mais il faudra qu’ils fassent très attention, ces quatre Messieurs de l’Entente au Conseil d’Etat. S’ils s’imaginent, sous prétexte qu’ils sont majoritaires, qu’ils vont pouvoir mener exactement la même politique que pendant les deux dernières législatures, avec leur libre circulation à tout crin, leur obédience au patronat, leur mythologie incantatoire du « Grand Genève », sans la moindre prise en compte du déplacement du curseur au Parlement, alors ils fonceront droit dans le mur.

     

    Ont-ils seulement compris que l’idéologie transfrontalière avait pris, le 6 octobre, un sérieux coup dans l’aile ? Qu’une part montante de la population exigeait davantage de contrôles aux frontières et sur le marché du travail ? Espérons que oui. Sinon, il appartiendra à l’opposition de le leur signaler. Poliment, mais fermement.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Eric et Pierre : la mythologie des contraires

     

    Publié dans GHI - 06.11.13


     
    A première vue, Eric Stauffer et Pierre Maudet surgissent de deux univers totalement différents. Eric, des entrailles de la terre, plus noires que chez Jules Verne, avec l’imprévisible fusion des matières, le feu. Bref Vulcain. Pierre, céleste, aérien, l’aigle qui vole et qui se montre, Jupiter. Celui qui vient d’en bas, celui qui survole. Vulcain, Jupiter. Ou, si vous préférez, Héphaïstos et Zeus.

     

    D’un côté, le mauvais garçon, mais qui a tant appris en roulant sa bosse, de l’autre l’élève modèle. Allez, disons Dany Wilde et Brett Sinclair : Tony Curtis et Roger Moore. Celui qui lance l’eau, celui qui demeure de glace. Celui qui porte le feu, celui qui répand les Lumières. Celui qui craque, celui qui se contrôle. Celui qui va à Lugano, négocier le prix du vent. Celui qui, d’ici, souffle le chaud et le froid.

     

    Celui qui rêve de l’Olympe, celui qui entend y demeurer. Celui qui annonce la chute de Troie, celui qui joue de mille tours, tiens le Cheval par exemple, pour y parvenir. Celui qu’une seule flèche au talon peut détruire, et celui qui achèvera le Cyclope. Et si ces deux-là, malgré l’infini de leurs dissemblances, étaient faits pour s’entendre ?


     
    Pascal Décaillet

     

  • Parkings P&R : n'ayons pas peur du peuple !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 23.10.13

     

    Pas question de cofinancer les parkings P&R en France voisine : c’est l’avis de 8340 Genevois, qui ont signé le référendum du MCG contre ce crédit, approuvé fin août par le Grand Conseil, et voulu par une grande majorité de la classe politique. Un beau dimanche donc, le corps électoral du canton tranchera, et ce sera très bien ainsi : cela s’appelle la démocratie.

     

    Et c’est là que le bât blesse : on dirait qu’elle fait peur, cette démocratie. A qui ? A cette fameuse majorité de la classe politique, justement, celle du Grand Conseil sortant qui avait voté ce crédit, comme tant d’autres, sans trop prendre la température de la population. Ces gens-là, disons les perdants du 6 octobre, le jour où le MCG annonçait son nombre important de signatures (lundi 21 octobre), n’ont immédiatement eu qu’un réflexe : hurler à quel point ce référendum était nul, le MCG nul, tous des nuls.

     

    Auraient-ils peur du peuple, ces gens-là ? Faut-il leur rappeler que l’exercice de la démocratie directe (initiatives, référendums) ne relève en aucune manière d’une tare, mais qu’il est au contraire l’essence même, la vitalité d’un système suisse que tant de nos voisins nous envient ? Et puis, ces 8340 signataires, ils n’auraient rien compris ? Allons, Messieurs, réveillez-vous, faites campagne, combattez le référendum avec des arguments, et, le jour venu, acceptons tous le résultat. Soyons démocrates, c’est ce qui nous réunit.

     

    Pascal Décaillet