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Commentaires GHI - Page 153

  • La citoyenneté, ça commence à l'école !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 13.02.19

     

    Dans notre démocratie suisse, le personnage principal, ça n’est ni le Président de la Confédération, ni celui de l’Assemblée fédérale, ni celui du Conseil d’Etat, ou du Grand Conseil, de votre canton. Non, le personnage no 1, c’est le citoyen, ou la citoyenne. Chacun d’entre nous, non en tant qu’individu, mais comme partie prenante, quatre fois par an, à la grande liturgie profane du suffrage universel. Chaque citoyenne, chaque citoyen constitue, lorsqu’il participe à un processus de vote, une part certes infime, mais indivisible, inaliénable, du pouvoir suprême de décision sur le destin suisse. C’est cette part sacrée que des millions de Français, relayés par le mouvement des gilets jaunes, veulent obtenir, pour se prononcer désormais, comme en Suisse, directement sur les thèmes de la politique. Et non se contenter, tous les cinq ans, de choisir des « représentants », qui feraient la politique à leur place. Parce que cette part réclamée est sacrée, Macron la leur refuse, ou rechigne en tentant de gagner du temps : l’ordre du sacré, dans son esprit, est réservé au monarque.

     

    En Suisse, nous devenons citoyens à l’âge de 18 ans, celui du droit de vote. Mais pour être immédiatement opérationnel, à ce moment de la vie, dans le champ politique, il est absolument nécessaire d’y avoir été, avec patience et pendant de longues années, formé par le système scolaire. Formé à la citoyenneté, et non formaté pour se fondre dans un parti ou un autre ! Formé aux actes citoyens, à la mécanique de décision dans notre pays. Informé, dès l’école primaire, de façon aiguisée, appétissante, plaisante, pourquoi pas ludique, sur notre système. Initié, surtout, à l’Histoire politique. Celle de l’Europe, celle du monde, celle de la Suisse, celle du canton. Initié, par des profs d’Histoire qui aient la niaque ! On n’a pas le droit, sur des sujets aussi capitaux, de se montrer ennuyeux, grisâtre, poussiéreux : le prof d’Histoire doit être le hussard noir de la République, celui qui éveille, excite, secoue le sens, affûte la curiosité, dégage des lignes de crête, éclaircit les horizons.

     

    Quant à l’éducation citoyenne, elle peut afficher mille visages. Débats, jeux de rôles, visionnements d’émissions TV, écoutes de moments de radio, initiation à l’usage des sites internet, et même à une utilisation citoyenne des réseaux sociaux. Il est urgent, en Suisse, que près d’un siècle d’archives SSR (radio dès les années vingt, TV dès les années cinquante) soient totalement et gratuitement mises en ligne. Et que les écoles puissent les utiliser, les mettre en contexte, en perspective. On ne laisse pas dormir un tel trésor ! Avant tout, il faut que l’Ecole de la République se pénètre bien de sa mission de mise en appétit citoyen. Elle n’est pas là pour regarder passer les trains, ni pour se réfugier dans une tour d’ivoire. Elle est une part très importante de la vie citoyenne, tout court. La formation, à Genève, est maintenant obligatoire jusqu’à 18 ans. Eh bien formons des citoyens, c’est essentiel !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Pêche interdite

     

    Commentaire publié dans GHI - 06.02.19

     

    Il paraît que certains petits marquis, autour de M. Macron, émettent des doutes sur la démocratie directe suisse. Grand bien leur fasse. Tout au plus devrait-on leur faire parvenir le communiqué de presse du Conseil d’Etat genevois, en date du vendredi 1er février 2019, énumérant les votations, fédérales et cantonales, qui nous attendent le dimanche 19 mai. Ce jour-là, interdiction d’aller à la pêche !

     

    Ce communiqué, sobre et factuel, constitue en lui seul la plus remarquable défense et illustration de notre système suisse. Voilà, dans un canton suisse réputé (à tort) pour sa légèreté politique, ses fameuses Genfereien, des citoyennes et citoyens qui vont, le même jour, se prononcer, en vrac, sur la réforme de l’imposition des entreprises, l’avenir des retraites des fonctionnaires (CPEG), le plafonnement des primes maladie à 10% du revenu du ménage, et la politique culturelle. Tout cela, au seul échelon cantonal !

     

    Côté fédéral, le volet suisse de RFFA (imposition des entreprises), mais aussi la votation très sensible sur les armes. Montrez ce document à un ami français, favorable ou non aux gilets jaunes. Montrez-lui juste ce texte, expliquez-lui les enjeux. Il verra un pays où le corps électoral des citoyens s’exprime sur le fond. Sur des sujets difficiles, austères. Le rôle des médias responsables (comme ici, dans ce journal, ou à Léman Bleu, ou d’autres journaux ou antennes, à Genève), étant d’en présenter les enjeux avec la passion de l’explication, et celle de la clarté. Vive notre démocratie directe !

     

    Pascal Décaillet

     

  • La politique, sans les partis !

     

    Commentaire publié dans GHI - 30.01.19

     

    La politique vous passionne ? Surtout, ne vous inscrivez pas dans un parti ! Vivez votre passion en vous concentrant sur des thèmes, en ciblant vos objectifs sur des buts précis. Lancez des idées, qui viennent de vous, et non copiées sur d’autres, refusez tout aîné, toute allégeance : rien de plus insupportable que ces grappes de groupies, autour d’un leader charismatique. On se bat pour des idées, pas pour servir l’écurie personnelle d’un ambitieux.

     

    Vous aimez la politique ? Faites-en ! Pour cela, nul besoin de s’insérer dans l’appareil lourdingue d’un parti, avec ses structures héritées du dix-neuvième siècle, de la Révolution industrielle, de la lutte des classes. Avec ses comités, ses Assemblées générales, ses commissions internes, son président, ses vice-présidents, ses rivalités de chapelle, ses clans. Ne vous embarrassez pas de toute cette dérisoire gravité ! Battez-vous pour des thèmes, engagez-vous dans des comités d’initiatives, produisez-nous des idées, comme les Jeunes Verts avec le mitage, comme le Parti du Travail, avec les soins dentaires.

     

    La démocratie directe suisse a besoin de jeunesse, d’énergie, de forces vives. Elle a besoin de nous tous. Regardez les partis, toutes tendances confondues : ils vous font envie, avec leurs luttes intestines, leurs combats de coqs, leurs machines à se coopter dans les conseils d’administration des grandes régies ? Vous aimez la politique ? Engagez-vous ! Au service des idées !

     

    Pascal Décaillet