Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Commentaires GHI - Page 157

  • Soins dentaires : voilà du concret !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 23.01.19

     

    Une initiative cantonale pour le remboursement des soins dentaires : voilà un sujet qui nous concerne tous ! Un sujet concret, sensible, qui touche la vie quotidienne des gens, à commencer par les moins favorisés. Les Genevois voteront oui ou non, le 10 février, à ce texte, mais une chose est sûre : en lançant cette initiative, qui a récolté 18'500 signatures (impressionnant !), le Parti du Travail a vu juste. Il parle aux gens de leur vie, leur corps, leur santé : n’est-ce pas là l’un de nos biens les plus précieux ?

     

    Bien sûr, 18'500 signatures, ça ne signifie pas encore la victoire en votation. Dans le texte de l’initiative, il est question des « soins dentaires de base », mais nul catalogue de prestations n’est précisé. Dans le débat du Grand Genève à chaud consacré à ce sujet, le dimanche 20 janvier, les partisans ont reconnu qu’il appartiendrait, en cas de oui le 10 février, au Parlement de se montrer plus précis, lors de la loi d’application. Et puis surtout, la question du financement, qui passe par un prélèvement sur les salaires, ne manquera pas de susciter de vives oppositions.

     

    Mais enfin, qu’on soit pour ou contre, on doit féliciter le Parti du Travail (comme les Jeunes Verts, pour le mitage) d’empoigner un sujet vif et infiniment concernant. Ça nous change de la politique des abstractions, de la querelle sur le sexe des anges, ou… sur l’opportunité même de parler des anges !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Les thèmes l'emportent sur les personnes !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 23.01.19

     

    Dans notre politique suisse, nous intervenons, comme dans les autres démocraties qui nous entourent, sur le choix des personnes : ce sont les élections. Exemple : les élections fédérales du dimanche 20 octobre 2019, pour lesquelles les partis aiguisent déjà leurs armes. Mais notre démocratie directe nous permet également de nous prononcer directement, nous les citoyennes et citoyens, sur les thèmes de la politique. Elle nous permet soit de contester une loi votée par le Parlement (référendum), soit, beaucoup mieux, de lancer nous-mêmes, d’en-bas, un grand débat national, avec votation à l’appui, un beau dimanche : cette possibilité, unique au monde, que les Français nous envient tant, est le doit d’initiative.

     

    Exemple : nous votons, le dimanche 10 février 2019, sur l’initiative des Jeunes Verts contre le mitage du territoire. Un débat passionnant, incroyablement concernant pour chacun de nous, pour les générations futures, pour le rapport que nous entendons entretenir à la ville et à la campagne, aux espaces verts, à l’agriculture. Et, finalement, au paysage. Les Jeunes Verts demandent que chaque nouvelle zone à bâtir, dans le pays, soit compensée par l’équivalent (en surface) en retour à la nature. Il s’agit que la ville soit la ville (densifiée, s’il le faut), et que des espaces de campagne soit clairement préservés. Qui d’entre nous n’a jamais pris le train Genève-Lausanne ? Regardons par la fenêtre : le voilà, ce fameux « mitage » du territoire, avec des zones semi-citadines, semi-champêtres, un habitat étalé, dispersé, beaucoup de gaspillage.

     

    Le mois qu’on puisse dire est que l’enjeu est de taille. Eh bien nous n’aurions jamais voté, le 10 février prochain, si à l’origine, un tout petit groupe d’hommes et de femmes motivés, citoyens dans l’âme, en l’occurrence les Jeunes Verts, n’avait décidé de se lancer un jour dans l’aventure – ô combien difficile et périlleuse – de l’initiative populaire fédérale. Grâce à eux, nous allons voter sur un thème majeur pour l’avenir de l’habitat, dans notre pays. Un exemple, parmi des dizaines d’autres depuis 1891 (début de l’initiative populaire fédérale), de la chance que nous avons de nous prononcer directement sur les sujets de la politique. En France (en attendant que les gilets jaunes obtiennent gain de cause sur leurs demandes de nouveaux droits populaires), en Italie, en Allemagne, nos voisins de ces grandes démocraties ne vont aux urnes, sauf rares exceptions, que pour élire des personnes. Du coup, l’engagement citoyen se résume à soutenir ou rejeter des candidats. On les élit pour quatre ou cinq ans, dans des Parlements, et entre deux élections, on leur délègue tout pouvoir de décision.

     

    Eh bien disons-le clairement : nous avons, nous en Suisse, la chance d’avoir un meilleur système. Loin d’être parfait, mais plus ouvert, et plus directement démocratique. Le citoyen n’est pas juste un électeur. Il est un acteur de la vie politique. Saisissons cette chance, et privilégions à fond les thèmes sur les choix des personnes. Vive notre démocratie directe ! Elle est notre grande chance, face à l’Histoire.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Image et vérité

     

     Commentaire publié dans GHI - Mercredi 16.01.19

     

    Un moment de surréalisme, ce samedi 12 janvier, en pleines manifestations des gilets jaunes : sur le plateau parisien d’une chaîne continue, un ineffable beau parleur nous dit que tout va bien, et que Macron reprend la main. Pendant qu’il parle, en total décalage avec ses propos, l’image qui s’offre aux spectateurs est celle d’un incroyable bordel, avec fumigènes et lances à eau, devant l’Hôtel-de-Ville de Bordeaux, cette ville illustre de Gironde qui eut pour Maire, à la fin du seizième siècle, un certain Montaigne.

     

    Le parisien, en plateau, pérore. Simultanément, l’image bordelaise dit exactement le contraire. De fait, il faut s’interroger sur le rôle de la police, ce samedi 12, dans des villes comme Toulouse ou Bordeaux. Elles ont eu, assurément, la main fort lourde : était-ce toujours justifié ?

     

    Surtout, se pose la question de l’image. Entre les images dûment choisies, mises en scène, montées et commentées par les TV proches du pouvoir, et les dizaines de milliers de vidéos privées circulant sur les réseaux sociaux, il y a lieu de prendre sérieusement en considération cette seconde catégorie. Des bribes de vie, brutes, certes parcellaires (donc à remettre dans leur contexte), mais autrement plus porteuses de vérité que ce que veulent bien nous balancer les stations pro-Macron.

     

    Sauf dans de très rares cas : par exemple lorsque l’image en direct, celle de Bordeaux, vient contredire sans filet les propos hallucinants du petit marquis bavard d’un régime qui s’effondre.

     

    Pascal Décaillet