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Commentaires GHI - Page 121

  • La jouissance du contremaître

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 29.04.20

     

    Le télétravail ? Voilà des années qu’il était déjà possible ! Des années perdues, pour les entreprises, pour la société surtout, par conformisme, par ronron, par paresse du changement. Et plus que tout, pour maintenir, dans les boîtes et dans la fonction publique, le bon vieux contrôle physique du petit chef, version bureautique du contremaître industriel, celui qui vient vérifier, derrière votre dos, si vous faites bien votre boulot. Il aura fallu une toute petite bête, maligne et virale, pour souligner la vanité de ces rapports hiérarchiques, où la sournoiserie de la domination le dispute au génie de la tracasserie.

     

    Il y a des métiers où il faut être là physiquement. Mais il existe de nombreuses fonctions, dans une activité professionnelle, qui peuvent s’exercer derrière n’importe quel écran d’ordinateur, là où on est. Dans ce second cas, le télétravail, qui valorise la confiance et la compétence (au final, il faut bien que le boulot soit accompli), vaut mille fois mieux que venir compter ses heures dans les locaux de son employeur.

     

    La notion même de « bureau », création de la seconde moitié du dix-neuvième siècle, et surtout du vingtième, est de plus en plus caduque. Pourquoi continue-t-on à construire des surfaces commerciales à Genève, alors qu’une quantité d’entre elles, aujourd’hui, sont vides ? Moins de déplacements, moins de jouissance dominatrice chez les petits chefs, moins de pollution, et le boulot qui sera quand même fait ! C’est le moment d’être révolutionnaire. Ou alors, c’est à désespérer.

     

    Pascal Décaillet

  • Surchauffe : bien sûr !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.04.20

     

    Bien sûr qu’il y a eu surchauffe ! Bien sûr qu’avant la crise, avant ce ralentissement bienvenu à tant d’égards, la planète donnait, par endroits, l’impression de ne plus pouvoir respirer ! Regardez nos villes, regardez Genève : tout le monde convient d’un point positif (un, au moins !), c’est la pureté de l’air, la qualité des parfums du printemps qui parviennent jusqu’à nos narines, le calme dans les rues. Pour quelques semaines, on a mis sur « pause », et ça fait du bien.

     

    Bien sûr, il faut que l’économie redémarre, je ne cesse de plaider dans ce sens. Parce que sans l’économie, sans notre travail à tous, il n’y a rien : ni social, ni culture subventionnée, ni systèmes de santé, ni éducation, ni recherche. Mais beaucoup d’entre nous tombent d’accord sur un point : repartir comme avant, comme en l’an quarante, sur le modèle économique antérieur, serait la pire des folies.

     

    L’être humain doit travailler. Il doit produire un effort pour vivre. Mais le travail doit être au service de l’humain, non l’inverse. Au service de toute la communauté ! Et la préservation de l’environnement doit être l’une de nos priorités. Il y a d’autres modèles de loisirs que de griller du kérosène pour aller passer des week-ends à Berlin ou Barcelone. Il faut aussi s’interroger sur la récupération commerciale des grands rassemblements. Pour ma part, je vis parfaitement bien loin des foules. Et j’écoute mes concerts le soir, sur Mezzo. De l’air, de la musique, quelques livres ! Le bonheur est là, à portée de main.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Pour une Suisse libre et souveraine !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.04.20

     

    La crise que nous traversons depuis des semaines a beau être planétaire, elle n’en est pas moins nationale dans les réponses que chaque pays, séparément, tente de lui donner. Chaque nation, au mieux, fait ce qu’elle peut ! Mais chacune le fait pour elle-même, avec le souci prioritaire de ses citoyennes et citoyens. On sait bien que les autres, à côté, livrent la même bataille, on pense à eux, en amis. On les admire même, comme cette magnifique Italie qui chante le « Va pensiero » de Verdi sur ses balcons. Oui mais au fond, chaque pays est seul. De la toile multilatérale, celle dont la « Genève internationale » est si fière, tissée depuis 1945, que reste-t-il ?

     

    Dans cette épreuve majeure, ces conglomérats de discours et d’intentions se sont purement et simplement évaporés. L’ONU, aux fraises. L’OMS, fragilisée comme jamais par la défection américaine. L’OMC, aux abonnés absents. L’Union européenne, incapable d’exister. Le château de cartes s’effondre, et avec lui toute une idéologie mondialiste, née de l’après-guerre, ayant joué le rôle de paravent présentable, ou de feuille de vigne, à la volonté dominatrice d’un impérialisme bien précis : celui des Etats-Unis d’Amérique.

     

    Le coronavirus est un révélateur. Il jette la lumière, sans la moindre ambiguïté, sur la permanence et la primauté demeurée des nations. Oui, ces mêmes nations que toutes ces dernières décennies ont cherché à gommer, décrire comme ringardes, dépassées. Que survienne une souffrance, et les voilà qui resurgissent ! La nation italienne livre son combat, à elle, avec son génie propre. La nation française. Et notre Suisse, aussi. Toutes sont respectables. Mais chacune est seule, ne peut compter que sur son peuple. Dans la réalité vécue de l’épreuve, les bavardages mondialistes, ça ne marche plus. Moment de vérité !

     

    Alors, plus que jamais, la Suisse, notre pays, doit mettre toutes ses énergies à construire sa souveraineté. Qu’elle le fasse avec détermination, sans se laisser impressionner une seule seconde par l’image qu’elle pourrait donner d’elle-même. Souveraineté sanitaire, ça va de soi, à une époque où tant de masques, de gants, de tests de détection ont fait défaut. Souveraineté énergétique. Souveraineté alimentaire : notre population, de tout son cœur, la réclame, elle qui retrouve le bonheur d’aller s’approvisionner à la ferme. Souveraineté économique. Souveraineté monétaire, en remerciant le ciel d’avoir encore le franc. Souveraineté sécuritaire : eh oui, la bonne vieille indépendance militaire, vilipendée depuis des décennies par les pacifistes. Souveraineté politique, la clef de tout, en demeurant un pays maître de ses décisions, de son destin. Il ne s’agit pas de construire un bunker, ni un Réduit national : il s’agit simplement, tout en cultivant avec les autres l’amitié et l’échange, de demeurer une nation libre. Paisible, ouverte, souriante. Mais libre !

     

    Pascal Décaillet