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Commentaires GHI - Page 119

  • L'immigration, c'est notre affaire !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.06.20

     

    Insupportable, la manière dont d’Office fédéral de la statistique nous présentait, fin mai, les prévisions démographiques pour la Suisse ! Il nous annonçait que notre pays, doté aujourd’hui de 8,5 millions d’habitants, passerait à 9,4 en 2030, puis 10,4 en 2050. Trois quarts de cette croissance provenant de l’immigration ! L’OFS nous balance ces chiffres, comme un fait accompli. Les médias les reproduisent tels quels, sans le moindre discours critique sur ce qu’ils représentent, en termes notamment de pression migratoire benoîtement acceptée. Comme si cette dernière était inéluctable. Comme si le peuple suisse, autorité suprême de notre pays, n’y pouvait rien. Comme s’il devait rester là, sur le bord de la route, à voir débarquer les flux de la migration. Comme si l’explosion des chiffres relevait d’une obligation de destin, que nous, citoyennes et citoyens libres d’un pays souverain, devrions accepter, tête basse, les yeux fixés vers le sol, échine courbée. Comme si nous étions des sujets, alors que nous sommes le souverain !

     

    Alors, il est temps de rappeler une chose : nous ne sommes pas des sujets ! Nous ne sommes pas des jouets du destin. Nous sommes des hommes et des femmes libres. Citoyens, nous façonnons nous-mêmes, par le suffrage universel, l’avenir de notre pays. Les grandes orientations, c’est le peuple, en Suisse, qui les détermine. Le peuple, et certainement pas les seuls élus, encore moins les fonctionnaires de l’Office fédéral de la statistique. Il en va ainsi de tous les domaines de notre politique, et la question de l’immigration ne fait pas exception. La Suisse est un pays souverain. C’est elle qui gère ses flux migratoires. Elle qui fixe les quotas de ce que nous voulons accepter. Au plus haut niveau, comme arbitre ultime de ces décisions, c’est le peuple. Entendez par ce mot, « peuple », les citoyennes et citoyens suisses âgés de 18 ans et plus, ce qui fait quand même pas mal de monde.

     

    Les flux migratoires ne doivent en aucun cas nous être présentés comme une fatalité, comme le fait l’OFS, en nous plaçant devant un fait accompli. Ils doivent être, au contraire, le résultat d’une politique, donc d’un choix citoyen, démocratique, opéré par le suffrage universel, au terme d’un vaste débat, dans tout le pays, où chacun peut s’exprimer. Au final, le peuple souverain vote, et c’est cela, la voix de la Suisse. Car c’est lui, le patron. La démocratie, ça n’est pas l’absence de décision, loin de là. Ce sont, au contraire, des décisions fermes et précises, simplement elles sont celles du peuple, et non celles d’une nomenclature. C’est plutôt génial, non ? Alors, faisons-le vivre, ce système, donnons-lui corps et âme ! Car il dépend de nous, de nos énergies citoyennes, de notre passion pour la politique et pour notre pays. Ainsi, sur la question migratoire, évidemment essentielle, c’est le peuple qui décide. Nous aurons, par exemple, l’occasion de le faire le 27 septembre prochain. Nous y reviendrons bientôt. Excellente semaine à tous !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le vélo oui, la pensée unique non !

     

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 27.05.20

     

    Je suis le premier à le reconnaître : le vélo, c’est sympa. Un mode de locomotion doux, silencieux, accessible à tous, absolument pas polluant. Les cyclistes doivent se déplacer en milieu urbain en toute sécurité, en se mélangeant le moins possible (voire pas du tout) à la circulation automobile. D’où les pistes cyclables, dont je reconnais qu’elles pourraient être plus nombreuses, et surtout plus sûres, sans ces ruptures de continuité qui constituent un danger inouï.

     

    Seulement voilà : le vélo, c’est un mode de locomotion, et ça n’est que cela. Comme le scooter, comme la moto, comme la voiture. Un moyen, parmi d’autres, de se mouvoir ! Le problème, c’est qu’il est devenu une idéologie. Il y a, parmi les cyclistes en milieu urbain, certains Croisés qui nous assomment avec leur prosélytisme. Sous prétexte qu’ils ont choisi ce mode-là, qui semble avoir transfiguré leur vie (les pires étant comme souvent les néo-convertis), il faudrait que le monde entier s’y mette. Ces extrémistes n’ont qu’un but : à petits pas, quartier par quartier, rue par rue, ils veulent éradiquer tout trafic motorisé privé de l’espace urbain. Ils poursuivent cet objectif depuis de longues années, font la morale à la terre entière, insultent scootéristes, motards et automobilistes, qualifient de ringarde toute personne ne partageant pas leur folie extatique de la petite reine.

     

    A ces ultras, qui rendent en passant un bien mauvais service à leur propre cause, il faut dire non. Ce sont eux – et nul autre – qui ont déclenché la guerre des transports à Genève, eux qui ont participé à la manifestation totalement illégale du lundi 18 mai, eux qui vomissent sur les automobilistes, eux qui les prennent à partie en les insultant, et cela – bel exemple de courage – dès qu’ils manifestent en groupe. A eux, nous devons dire non. D’ailleurs, qui sont-ils ? De quel droit, de quelle légitimité, se camouflant derrière d’improbables « collectifs » ou « associations », revendiquent-ils la posture de parler au nom de tous les cyclistes ? Dans ce domaine comme dans d’autres (oh, oui j’ai des exemples !), toute discussion respectueuse entre humains, où la seule force réside dans la qualité des arguments, a laissé la place à une liturgie des imprécations : on s’abrite derrière le groupe, on s’invente la raison sociale d’un « collectif » bidon, et on tente de flanquer la trouille à toute la République.

     

    Le plus fou, c’est que ça marche ! Ils étaient deux mille (estimations maximales) à la manif illégale du 18 mai, nous sommes un demi-million à Genève, leur proportion est donc fort minoritaire, mais l’imprécation, ça marche ! Jusqu’à faire peur au ministre de la Mobilité, qui est passé avec armes et bagages dans leur camp, comme d’autres passent à l’Est, dans les romans d’espionnage de la Guerre froide. A ces quelques idéologues extrémistes, il faut dire non. Oui au vélo, oui à des pistes cyclables. Oui au respect mutuel sur la chaussée. Mais non au prosélytisme furibard des ayatollahs.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le règne sans partage de la barbichette !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 20.05.20

     

    A quoi sert un Parlement ? A deux choses : faire des lois, et contrôler l’activité du gouvernement. La seconde tâche n’est absolument pas une option, comme un allume-cigare quand on achète une voiture. Non, elle est fondamentale, tout autant que la première. Elle est inhérente à la nature même de l’institution parlementaire. Elle est chargée d’Histoire, depuis les premiers Parlements britanniques jusqu’à nos jours, en passant par Montesquieu et son Esprit des lois (publié à Genève en 1748), par les épisodes successifs de la Révolution française, par le Printemps des peuples de 1848, par notre admirable démocratie suisse, constituée d’équilibres, où aucune institution (peuple, Parlement, gouvernement) ne doit écraser les autres. C’est l’une des clefs de notre réussite.

     

    Hélas, à Genève, cette mission de contrôle ne fonctionne pas comme elle devrait. Il y a bien quelques députés teigneux, des Thomas Bläsi, des Cyril Aellen, des Jean Burgermeister, des Jocelyne Haller, et d’autres qui me pardonneront de ne pas les citer. Oui, quelques-uns à ne pas s’en laisser conter, à exiger des réponses précises du Conseil d’Etat lorsqu’ils l’interpellent. Mais à côté, combien de dociles, de gentils, de tout inféodés aux conseillers d’Etat de leur parti, de surtout pas contrariants dès que vient poindre l’odeur de la poudre. Des députés de consensus, tiens par exemple ceux qui rêvent d’une carrière au Perchoir, en passant par cette ineffable couveuse à ambitions qui s’appelle le Bureau. On se tutoie, on est copains, on mange ensemble, on se retrouve en Commission, tu m’épargnes mon magistrat, je t’épargne le tien, je te tiens, tu me tiens, par la barbichette. Désolé, mais c’est cela, l’institution législative. Peut-être pas celle dont rêvaient Montesquieu ou Mirabeau, mais celle qui EST.

     

    Un exemple ? La session du Grand Conseil genevois, les 11 et 12 mai derniers. A l’ordre du jour, il s’agissait d’analyser sans concessions la gestion de la crise sanitaire par le Conseil d’Etat, ces deux derniers mois. Il y aurait eu tant à dire : foules à l’aéroport dans les premiers temps de la crise, impéritie dans la planification, navigation à vue concernant la fermeture des chantiers. Bien pire : mise en avant d’un expert, certes compétent (nous ne saurions envisager l’hypothèse contraire), mais tout-puissant, et donnant l’impression d’agir en roue libre, sans contrôle politique. Ces choses-là, pour le moins, méritaient un débriefing solide au Parlement. Hélas, elles tombaient le même jour que l’élection d’un nouveau Président, ainsi que d’un nouveau Bureau, missions consensuelles par excellence. Hélas, on a laissé les magistrats exécutifs se trouver finalement fort bons. Hélas, on s’est assoupi dans sa vigueur de contrôle. Hélas, on a laissé faire. Hélas, la catharsis, faute de crainte et faute de pitié, s’est achevée en queue de poisson. Notre démocratie a vécu de plus glorieux moments. Excellente semaine à tous !

     

    Pascal Décaillet