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Commentaires GHI - Page 123

  • Toulon, novembre 42

     

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.04.20

     

    Résumons. Nous avions, il y a encore un mois, l’une des meilleures économies du monde. Nos autorités, pour des raisons que nous ne jugerons pas ici, ont décidé de la foutre en l’air, purement et simplement, et envoyant tout le monde à la maison. Elles vident les caisses des entreprises, laissent fondre les épargnes des individus, mais multiplient les conférences de presse pour nous promettre que tout cela sera compensé, au mieux.

     

    Nous assistons, sans rien pouvoir faire, à un sabordage qui n’est pas sans rappeler celui de la Flotte française à Toulon, en novembre 1942 : pour la bonne cause, on bazarde l’outil du combat, les armes du salut. On le laisse couler, mais on vient aussitôt nous échafauder mille plans, sur mille comètes, pour que tout s’arrange peu ou prou. En attendant, les navires coulés gisent dans les sables, en fond de mer.

     

    Économiquement, la Suisse procède à l’opération la plus surréaliste de son Histoire. Elle appauvrit le peuple, pour mieux venir lui faire l’aumône. Elle paralyse un système incroyablement performant, mais nous tient déjà des discours sur le retour au mouvement. Elle tue, puis nous annonce la résurrection.

     

    La perversité de ce double mouvement, détruire puis panser les plaies, fera l’objet, plus tard, d’une foule de thèses de doctorats, d’études et d’ouvrages. L’Histoire jugera, il est possible qu’elle se montre sévère. Pour l’heure, serrons les coudes. Et surtout, gardons notre esprit critique. Cela, aucun expert de Berne ne pourra nous l’ôter.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

  • Ne sabordons pas l'économie suisse !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.04.20

     

    Je m’exprime ici comme citoyen, mais aussi comme petit entrepreneur. Sensible à la fragilité de l’économie, à l’interdépendance entre les secteurs, à la chance que nous avons, en Suisse, d’avoir hérité de nos parents, de nos grands-parents, un pays solide et prospère. Nous sommes un peuple travailleur. Nous sommes des gens fiables. Nous ne comptons pas nos heures. Nous sommes ponctuels. Nous respectons les délais. Nous sommes des citoyens responsables : lorsqu’on nous demande s’il faut une hausse d’impôts, nous sommes capables de répondre oui ! Et nous disons non à une sixième semaine de vacances ! Lorsque je dis « nous », ce ne sont pas seulement les Suisses, mais aussi nos amis étrangers qui vivent et travaillent dans notre pays. Notre pays est respecté, dans le monde, pour son sérieux, la qualité de son travail, son souci de la finition, son respect des horaires, sa qualité d’intendance.

     

    Ces valeurs, qui peuvent faire sourire par beau temps, et même faire le bonheur des chansonniers, avec le bon vieux Suisse maniaque et ponctuel à l’extrême, prennent soudain du relief lorsque nous sommes en crise. Nous nous rendons compte que l’une des causes de notre prospérité, ce sont les qualités individuelles de chaque travailleur, chaque travailleuse de notre pays. Nous ne sommes pas des approximatifs : lorsque tout va bien, ça fait un peu ennuyeux, mais lorsque tout se déglingue, notre souci de précision fait du bien. La qualité d’une économie, c’est avant tout le pacte de confiance entre ses acteurs.

     

    Voilà pourquoi j’enrage. Et nous enrageons tous ! Tout cet édifice de qualité, sabordé en quelques jours par les décisions que nous savons. Elles sont dictées par un impératif sanitaire, que je ne juge pas ici. Je ne suis pas virologue, pas plus que climatologue ; je suis juste un petit entrepreneur, et un citoyen. J’enrage, parce que l’immobilisation de toute une économie, la paralysie dictée d’en haut, par des gens à Berne, de centaines de milliers de personnes qui ne demandaient qu’à travailler, est en train de saborder, sous nos yeux impuissants, l’une des économies les plus compétitives du monde. Saborder le travail de nos pères, de nos mères, de nos ancêtres. Il nous faudra des années pour nous relever ! Quand on a consacré toute sa vie à travailler, je peux vous dire qu’on a les boules : des centaines de milliers d’entre nous ont la rage au cœur !

     

    La priorité est évidemment, aujourd’hui, à la lutte contre le virus. Elle est à la solidarité, à la compassion avec les malades, à l’immense reconnaissance pour le personnel soignant. Mais très vite, il faudra se retrousser les manches. Nous aurons, tous ensemble, à reconstruire l’économie suisse. Puissions-nous le faire sur des bases de justice sociale, de partage, en mettant l’économie au service de l’humain, et non le contraire. Pour ma part, ce travail commence déjà maintenant, en pleine crise. En multipliant les bourses aux idées, en donnant la parole à toutes les bonnes volontés. Nous aurons raison de la crise. Nous reconstruirons l’économie suisse.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Deuxième tour : oui !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.03.20

     

    Bien sûr qu’en pleine crise sanitaire, le second tour (prévu le 5 avril) des élections dans nos Mairies n’est pas la préoccupation no 1 de la population ! Les gens sont confinés. Ils doivent contempler le printemps de chez eux, voir de loin les arbres fleurir, ronger leur frein, nettoyer leurs parquets pour la centième fois, alors ne venez pas trop leur parler de conseillers administratifs, ils savent à peine ce que c’est.

     

    Et pourtant ! La crise, un jour (le plus tôt possible, nous l’espérons tous !), passera. Mais les élus dans nos 45 exécutifs communaux seront en place, dès le 1er juin 2020, pour cinq ans. Aussi dérisoire cette élection puisse-t-elle paraître, en comparaison de ce que nous vivons actuellement, elle doit tout de même avoir lieu, et le Conseil d’Etat a eu raison de la maintenir.

     

    Plus largement, et n’en déplaise à ceux qui ont toujours détesté la politique, les institutions, les lois, la vie de la Cité ne doit en aucun cas s’arrêter. Ralentir, oui. Remettre à plus tard les enjeux moins importants, privilégier l’essentiel. Mais il serait catastrophique de la voir disparaître des radars.

     

    A cet égard, la mise en congé, aux allures d’auto-dissolution temporaire, de nos législatifs, aux trois échelons de notre vie politique suisse (fédéral, cantonal, communal), n’était pas la solution à choisir. Vous allez voir comme les exécutifs vont très vite s’y habituer, multiplier les décisions par ordonnances ou arrêtés, bref se passer des Parlements. Malgré toutes les impulsions prétoriennes qui, parfois, me traversent, je ne pense pas que cela soit conforme aux intérêts supérieurs de notre pays.

     

    Pascal Décaillet