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  • Pour une école enthousiaste et joyeuse !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.05.21

     

    L’école genevoise est à la peine. Elle ressemble à une immense machine, dans une gigantesque usine, avec des mouvements répétés, des milliers d’ouvriers qui s’affairent, la tyrannie de la mécanique, sans que personne ne sache exactement ce qu’on y fabrique, dans quels buts, pourquoi tous ces gens sont là, dans quel dessein. C’est impressionnant, mais un peu triste. Le Temps modernes, de Charlot, sans l’éclat de rire toutes les dix secondes, sans le scintillement du génie d’un Chaplin.

     

    Bien sûr, la crise sanitaire n’a rien arrangé. Ordres, contre-ordres, travail à distance, délitement des classes, perte de repères : l’école est sans doute l’une des institutions à avoir le plus souffert de la période Covid. Tous sont passés par un légitime mal-être : les élèves, les profs, les parents. A eux, notre sympathie : tous ces acteurs du monde scolaire ont été les victimes d’un épisode totalement dévastateur de lien social dans notre Histoire. Un virus, totalement imprévisible, a surgi dans leur destin, il a profondément nui au bon fonctionnement de l’institution. On pourrait presque, si l’affaire se prolongeait (ce que nul ne souhaite, bien sûr), parler de génération sacrifiée.

     

    Mais le virus n’explique pas tout. Disons qu’il joue un rôle de révélateur, en aggravant un état général qui, antérieurement à la crise sanitaire, multipliait déjà les signes de morosité. Il y a, dans la machinerie scolaire genevoise, des choses qui ne vont pas. Et le premier sentiment qui se dégage est celui d’une certaine tristesse. Oh bien sûr, vous pourrez me contredire avec d’excellents contre-exemples, me signaler tel prof génial, enthousiasmant, et j’espère bien en effet que cela existe. D’ailleurs, les profs ne sont pas ici en cause. Le métier est passionnant, mais difficile, ceux qui l’exercent méritent notre respect et notre reconnaissance. Mais il y a la machine, toujours recommencée, moins poétique hélas que la Mer, de Paul Valéry.

     

    Il ne faudrait tout de même pas que l’école genevoise, infestée de tristesse, se mettre à ressembler à un Cimetière marin. Alors qu’elle a besoin de sens. De passion. D’enthousiasme, dans la transmission des connaissances. De joie, partagée entre tous les acteurs de ce lien sacré : les profs, les élèves, tous ceux qui recréent ce lien de filiation si merveilleusement décrit par Charles Péguy dans « L’Argent », Cahiers de la Quinzaine, 1913. Oui, l’école a besoin de retrouver la joie. Certains, sans doute, la transmettent, hommage à eux. Mais l’impression générale est hélas celle de la tristesse. Comme si la machine – toujours elle – du Département, avec ses commissaires au fonctionnement, l’emportait sur l’émotion d’apprendre. Cela, nos élèves ne le méritent pas. Ils sont au début de leur vie, dans une phase d’appétit et d’ouverture. Le champ du possible leur est ouvert. Le rôle de l’école, c’est de satisfaire cette faim et cette soif de sens. Avec exigence, certes. Mais avec passion.

     

     

    Pascal Décaillet

  • D'abord les nôtres !

     
    Sur le vif - Vendredi 14 mai 2021 - 10.31h
     
     
    La situation économique extraordinairement difficile dans laquelle va s'installer la Suisse post-Covid va vous imposer des choix de survie.
     
    Au premier plan d'entre eux, s'imposera tout naturellement une régulation draconienne des flux migratoires. Le concept "D'abord les nôtres" sera de moins en moins contesté, l'idée s'imposera doucement, de même que la préférence cantonale, à Genève, a progressivement conquis les consciences, ces dix dernières années.
     
    Des secteurs comme l'hôtellerie-restauration, le transport aérien, sont exsangues, parmi hélas beaucoup d'autres. Il faudra une solidarité nationale. Les Suisses y sont prêts. Mais une majorité d'entre eux exigeront que l'aide parvienne en absolue priorité à ceux d'ici, ceux qui depuis des décennies ont fait ce pays, ceux qui ont travaillé toute leur vie pour sa prospérité. Avec une attention toute particulière au régime des retraites. Et à la diminution des charges sur les classes moyennes.
     
    Nulle relation internationale de la Suisse, nulle politique extérieure, notamment face à l'Union européenne, nulle cléricature de diplomates, ne pourra faire l'économie de cette exigence ascendante, puissante, tellurique, de l'opinion publique suisse : d'abord les nôtres.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Blanquer au DIP !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 12.05.21

     

    Ministre français de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer n’est pas un capitulard. Le 6 mai dernier, dans une circulaire au Bulletin officiel, le successeur de Jules Ferry a officiellement proscrit l’usage de l’écriture inclusive. Notamment ce fameux « point médian » qui brouille la lecture, enfume l’esprit, dissout l’entendement, obscurcit le sens.

    C’était donc possible ! Au milieu d’une France étouffée par la peur des courants dominants, un homme a osé. Il a pris la décision. Il a pris la plume. Il a dit : « On arrête les frais. On trace une ligne rouge ». Il a réagi à l’aplaventrisme généralisé. Et l’immense majorité des Français, ceux du pays profond, pas ceux des « collectifs », lui en seront infiniment reconnaissants. Parce qu’il a défendu la langue. Sa prodigieuse aptitude à la clarté, à la légèreté (dans le plus beau sens du mot, celui de Verlaine). Il a défendu la langue, contre ceux qui la polluent.

    En France, un homme a osé. Et à Genève ? Qui, parmi les gens de pouvoir, aura l’élémentaire audace de dire « Maintenant, ça suffit ». Les points médians, les lourdeurs de l’inclusif, empèsent et empoissent le discours officiel, jusqu’à être rendus obligatoires dans certaines administrations. Il faut maintenant qu’à Genève, une voix se lève. Et, très calmement, très fermement, sans haine, dise simplement non. Si la France le peut, Genève le peut. Nous sommes enfants de la même langue. Amoureux des mêmes syllabes. Lecteurs des mêmes poèmes. Nous dirons non. Nous ne céderons jamais.

     

    Pascal Décaillet