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  • Prends la plume, et exprime-toi !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 05.05.21

     

    Dans cette page, depuis une dizaine d’années, j’écris des textes, qui sont des commentaires politiques, et je les signe. On aime, on n’aime pas, on est d’accord, on s’oppose, peu importe ! C’est mon avis à moi, je l’assume, et c’est ainsi. Et chacun d’entre nous peut, notamment grâce au système des réseaux sociaux, publier un texte, sur ce qu’il veut, l’éditer, le titrer, le signer. N’importe lequel d’entre nous peut exprimer son opinion, et avoir un sacré nombre de lecteurs. Il y a encore vingt ans, une telle démocratisation de l’expression n’était pas possible : tout au plus certains lecteurs de journaux, motivés et studieux, devaient-ils prendre la peine d’adresser une lettre au courrier des lecteurs, sans garantie d’être publié, ni d’échapper aux coupes dans leur texte. Ce préambule, juste pour dire que non, tout n’était pas mieux avant. Oui, la modernité a du bon !

     

    J’ai souvent dit, ici, le plus grand bien des réseaux sociaux, et je l’assume. Ne vous laissez pas trop enfumer par les appels à la méfiance des intellectuels, des universitaires, des éditeurs, des journalistes, des professeurs : à la vérité, tout ce petit monde sent le sol se dérober sous ses pieds. D’autres qu’eux transmettent le savoir, les connaissances. D’autres donnent des informations originales, exactes, vérifiées, d’intérêt public, toutes vertus qui ne sont pas l’apanage des seuls journalistes. D’autres font vivre le débat. D’autres creusent des sujets, avec la même rigueur que ceux qui écrivent des livres. D’autres savent capter leur public, lui raconter des histoires, le faire rire, le détendre. Bref, la vie, sous toutes ses facettes. Pourquoi faudrait-il s’en plaindre ?

     

    Bref, pour ceux d’entre nous qui ont des choses à dire, et souhaitent les partager, il n’y a strictement plus aucune excuse, en mai 2021, pour y renoncer, sous prétexte qu’on ne connaît pas d’éditeur. Il faut se lancer là où les gens aujourd’hui s’expriment, échangent, s’engueulent : cela s’appelle les réseaux sociaux. Vous pouvez les bouder tant que vous voulez, les prendre de haut, rien n’y fera : ils sont là, ils sont le lieu d’expression du plus grand nombre. Maintenant, si votre fantasme absolu est d’être publié, dès votre premier texte, dans la Nouvelle Revue Française, et de décrocher immédiatement le Goncourt, libre à vous. Chacun ses choix, chacun son chemin. Pour ma part, j’écris pour tous. Enfin, tous ceux qui veulent bien me faire l’amitié de me lire.

     

    J’ajoute une chose, importante : si le démon d’écrire vous tarabuste, ne perdez pas votre temps, comme beaucoup trop le font, à vous répandre dans des commentaires, ni dans d’interminables débats, sous le texte principal rédigé par un tiers. Au contraire, soyez le tiers ! Soyez, vous, l’auteur du texte principal ! Soyez celui par qui le mal arrive, ou peut-être le bien suprême, soyez l’initiateur de la querelle ! Chacun de nous en a le droit. Il n’y a pas d’un côté l’élite des auteurs, de l’autre la troupe des lecteurs. Chacun de nous peut être auteur. A vos plumes, et excellente semaine !

     

    Pascal Décaillet

  • Ecole genevoise : rétablir la confiance, rétablir la passion !

     
    Sur le vif - Mardi 04.05.21 - 14.07h
     
     
    Natacha Buffet-Desfayes, Diane Barbier-Mueller, Pierre Nicollier : il existe, au Parlement, une véritable relève dans la manière de concevoir les questions de formation à Genève. Une génération de députés qui ne s'en laissent pas conter par les discours du DIP, les mantras de la cheffe du Département sur l'école inclusive, les rengaines sur la prétendue impossibilité de diminuer la voilure, l'allégeance des apparatchiks face aux sujets à la mode, autour du climat et des questions de genre, notamment.
     
    J'ai mentionné ici trois noms. Il faut évidemment ajouter l'expérience d'un Jean Romain, sa capacité à refuser les dogmes grégaires, sa combativité intellectuelle sur le long terme. Il importe qu'un député de cette qualité demeure un repère, une référence, dans le combat pour la connaissance partagée.
     
    La nouvelle génération parlementaire ne se contente pas d'exiger du DIP des explications, là où c'est absolument nécessaire au nom des citoyens, comme par exemple sur la fronde des directeurs du post-obligatoire. A noter que, sur ce dossier, la réponse adressée à la légitime et pertinente question de la députée Natacha Buffet-Desfayes est au-dessous de tout, en termes de langue de bois. Au lieu de reconnaître ce qui fut - et demeure sans doute - une souffrance, on tient un discours logistique, totalement hors du corps du sujet.
     
    La nouvelle génération de députés ne se contente pas de lancer des piques. De l'une à l'autre des personnes nommées ici, auxquelles j'ajoute Ana Roch sur les questions d'apprentissage, et d'autres encore qui me pardonneront de ne pas les citer, on sent une cohérence d'ensemble. Non une idéologie, justement ! Mais une cohésion, dans l'ordre de l'humanisme, de l'exigence de transmission, de la volonté de rétablir une école simple et passionnée, donc passionnante, centrée sur le savoir, non sur l'appareil.
     
    Pour l'heure, cette génération intervient ponctuellement, sur des sujets apparemment séparés les uns des autres. Le jour pourrait venir où elle serait en mesure de se déployer d'une façon qu'on espère plus systémique. Moins d'usine à gaz. Moins de contrôles internes. Moins de services de recherches. Moins de secrétaires généraux adjoints. Et rétablir, enfin, dans l'école genevoise, la joie de l'essentiel : transmettre des connaissances, dans la passion du sujet, l'amour des valeurs humaines, la confiance si belle entre celui qui enseigne et celui qui reçoit.
     
    Si belle, oui, qu'elle ressemble, comme l'a si bien montré Péguy (Cahiers de la Quinzaine, L'Argent, 1913), au rapport de filiation.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Neirynck, Béglé : amitié et reconnaissance

     
    Sur le vif - Lundi 03.05.21 - 18.58h
     
     
    Je ne suis ni PDC, ni Vaudois, mais il se trouve que Jacques Neirynck et Claude Béglé sont deux personnalités politiques que j'apprécie au plus haut point. Le premier, par sa culture, sa vision, sa détermination. Le second, par sa puissance d'action, son énergie, sa vitalité. Je ne partage pas toujours leurs points de vue, mais cela n'a aucune importance. Nous sommes tous des citoyennes et des citoyens libres. Notre magnifique démocratie suisse nous permet à tous de nous exprimer, nous engueuler fraternellement, dans l'amour partagé du pays.
     
    Les affaires internes au PDC vaudois, ci-devant rebaptisé "Le Centre", ne m'intéressent pas. Mais je vois les hommes et les femmes, ceux qui font la politique, tous partis confondus. Je les scrute depuis quatre décennies, leur donne la parole, certains d'entre eux m'apprécient, d'autres me détestent, et c'est très bien ainsi. Mais enfin, disons qu'il existe, entre eux les acteurs et moi le commentateur, comme une invisible communauté d'appartenance, dans l'ordre de la passion républicaine.
     
    Ce sentiment de la chose partagée m'amène, très simplement, à dire ici mon rejet total de la manière dont ces deux personnes ont été traitées par leur formation politique. On ne jette pas ainsi des humains ayant passé des années à défendre le parti, ses idées, dans l'arène politique. On ne met pas au panier, comme un vieux kleenex, des hommes de courage et d'engagement, de haut niveau intellectuel au surplus, ayant tant apporté à leur famille de pensée.
     
    Voilà, je dis cela, c'est tout. J'ajoute une chose : à mes yeux, l'âge, le statut social, le degré de performance, n'ont aucune espèce d'importance. Il y a des gens qui peuvent compter sur mon amitié. Jacques Neirynck et Claude Béglé en font partie.
     
     
    Pascal Décaillet