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  • Les Verts : tous les pouvoirs !

     

    Commentaire publié dans GHI - 05.05.21

     

    Les Verts ? Ils ont maintenant, à Genève, d'innombrables leviers du pouvoir. Au Conseil d'Etat. Au Parlement. Dans une quantité de commissions. Au sein des régies publiques. Ils ont pour eux la presse, en pâmoison. L'air du temps. Le vent des modes. La doxa climatique, irréfutable.

     Ils nous imposent leur langage : "urgence climatique", "bilan carbone", "transition énergétique". Et les autres partis, bien penauds, bravaches, reprennent en chœur. Terrorisés par l’idée de déplaire aux Verts.

     Les Verts ne sont plus l'opposition, pour peu qu'ils l'aient jamais été. Ils sont le pouvoir. A Genève, ce dernier s'exerce dans la transversalité, l'horizontalité, l'infiltration. Et puis, ils recasent leurs anciens magistrats : quand vous cessez d'être Conseiller d'Etat Vert, vous continuez d'exercer le pouvoir, autrement.

    Les Verts sont partout. Fort bien. A nous de les considérer comme le parti du pouvoir à Genève, un peu comparables à ce que furent les bons vieux radicaux vaudois dans les décennies d’après-guerre. Ils détiennent les manettes, tant mieux pour eux. A nous de les toiser, les critiquer, les juger. A nous de nous montrer particulièrement attentifs aux éventuels abus de ce pouvoir, là où il opère. Non parce qu’ils sont les Verts. Mais parce qu’ils sont le pouvoir. Et que tout pouvoir, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, doit nous inspirer lucidité, courage de nous opposer, et viscérale méfiance.

     

    Pascal Décaillet

  • L'amour partagé du sens et de la langue

     
    Sur le vif - Mercredi 05.05.21 - 16.06h
     
     
    J'ai toujours été opposé à l'idée de coller des images sur des mots. Comme dans certaines méthodes scolaires d'enseignement des langues, niaises et méprisantes pour la capacité d'abstraction de l'élève.
     
    Un mot est un mot. A lui-même, il se suffit. Par son simple énoncé, sonore ou écrit, il porte le sens. Si j'écris "éléphant", vous voyez immédiatement l'animal, dans votre cerveau. Nul besoin pour moi, à moins de vous prendre pour de parfaits demeurés, d'en dessiner un, juste en face du mot, pour être sûr que vous ayez saisi.
     
    De même, j'ai toujours méprisé l'usage des rétroprojecteurs. J'ignore s'il en existe encore, mais il fut un temps, années 80, 90, où tout locuteur, devant une assistance, se croyait obligé de soutenir son discours par le plan de ce dernier, doucement dévoilé au fil des mots, parce qu'on tient caché ce qui va suivre. Ca s'appelle prendre les gens pour des cons.
     
    Or, les gens ne sont pas cons. Si vous les regardez en face, dans les yeux, en vous tenant debout, si vous parlez d'une belle voix, claire et posée, avec des syllabes articulées, du rythme, des silences, de la conviction, rassurez-vous : le message passera. Et vous n'aurez besoin de nul autre support que celui de votre éloquence.
     
    Il ne s'agit pas d'effets d'orateurs. Non. Juste parler. Vouloir convaincre, ou expliquer. Utiliser sa voix, ses cordes, son sourire, son humour, créer une complicité avec l'auditeur. Rien de plus. Ni Démosthène, ni Cicéron, ni Bossuet. Non, juste un humain qui s'adresse à d'autres humains. Dans l'amour partagé du sens et de la langue.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Loi CO2 : le Conseil d'Etat est pour. Et alors ?

     
    Sur le vif - Mercredi 05.05.21 - 15.21h
     
     
    "Le canton apporte pleinement son soutien à la loi sur le CO2 dans la perspective de la votation populaire du 13 juin 2021". A quoi rime cette prise de position, publiée à l'instant dans le communiqué hebdomadaire du gouvernement ?
     
    La loi CO2 est une affaire fédérale. Les citoyennes et citoyens du Canton de Genève s'exprimeront sur cet objet à hauteur des intérêts supérieurs de l'ensemble du pays. Ils voteront oui. Ou ils voteront non. Chacun est libre. Nul besoin que le Canton où ils résident vienne en rajouter une couche, en tentant d'influencer leur vote.
     
    Citoyen, je n'aime pas ces procédés. Où on se camoufle sous l'officialité d'un communiqué pour balancer une propagande idéologique.
     
     
    Pascal Décaillet