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  • Les survivants du Déluge

    Sur le vif - Mardi 26.01.21 - 23.43h
     
     
    Dans la Saxe de Haendel et la Thuringe de Bach, s'est produit, dans les premières décennies du dix-huitième siècle, comme un éblouissement de la conscience humaine. Une lumière supérieure à celle de la foudre, plus douce et plus intense.
     
    Ce miracle ne s'est pas forgé par la science, bien que nous fussions dans les prémisses de l'Aufklärung, mais par des notes de musique, posées sur des paroles.
     
    Cette parole, c'est, chez Bach, celle de la traduction de la Bible par Luther, deux siècles plus tôt (1522).
     
    De ces provinces paisibles et paysannes, avec leurs villages nichés aux creux des vallons, à l'orée de l'immense forêt, le Thüringer Wald, juste signalés par le surgissement d'un temple, a surgi cette jonction d'une parole, d'un rythme et d'une tonalité, qui ont traversé les siècles.
     
    Il faut savoir une chose. Les Allemagnes du jeune Bach, du jeune Haendel, tous deux natifs de 1685, reviennent littéralement du néant. Une génération plus tôt, en 1648, à la fin de la Guerre de Trente Ans, c'était la ruine totale. Comparable à ce que sera celle de 1945.
     
    Bach, Haendel, et, juste avant eux, le grand Buxtehude à Lübeck, ont pour mission de réinventer un monde. Ils sont, comme Noé et ses fils débarquant sur le Mont Ararat, les survivants du Déluge.
     
    Ils reviennent de l'Apocalypse. Ils doivent tout reprendre à zéro. Pour l'un, c'est la sublimation des Psaumes. Pour l'autre, la narration du monde en opéras et en oratorios.
     
    Et avec eux, le destin allemand qui redémarre. Par les syllabes et par les notes. Par la langue, et par la musique. Par la voix, par le souffle et par le corps. Par le verbe, par l'esprit et par le chant.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Maudites plumes !

     
    Sur le vif - Mardi 26.01.21 - 13.07h
     
     
    Dernière minute - Le peuple pakistanais se prononcera le 7 mars sur une initiative visant à ancrer dans la Constitution l'interdiction du costume tyrolien.
     
    La population locale semble avoir de plus en plus de peine à supporter l'omniprésence - bien connue - des chapeaux à plume et cuissettes de cuir dans les rues des quartiers populaires de Karachi.
     
    Le costume bavarois, quant à lui, style Oktoberfest, n'est pas concerné par le texte. "Nous avons voulu, affirment les initiants, concentrer notre texte sur un objet précis. Nous n'entendons en aucun cas amalgamer notre interdiction à l'ensemble des coutumes vestimentaires traditionnelles de l'Arc alpin germanophone".
     
    Philosophes et parlementaires se déclarent favorables à l'interdiction. Et le martèlent à l'envi sur les réseaux sociaux.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Cyril Aellen : une campagne qui commence bien

     
    Sur le vif - Lundi 25.01.21 - 13.59h
     
     
    Le début de campagne de Cyril Aellen est excellent. Parce qu'il nous surprend. Et a l'audace d'ouvrir des horizons.
     
    De ce spécialiste des Finances cantonales, avec qui, depuis une décennie, nous avons tant débattu de la dette et des déficits, on aurait pu craindre une campagne sur ce seul thème. Il n'en est rien : le candidat PLR défriche là où on ne l'attend pas. Et il a parfaitement raison.
     
    Il multiplie, par exemple, les interventions sur la Formation, au sens très large, incluant à juste titre la formation professionnelle et l'apprentissage. Et puis, ce matin, un autre thème, qui pointe une réalité en souffrance : il annonce intervenir au Grand Conseil pour une réouverture (dans le respect des normes sanitaires) des lieux culturels. C'est un vrai problème, il a raison de l'empoigner, il esquisse une solution, il ouvre une fenêtre, il nous donne un peu d'air, ça fait du bien par les temps qui courent.
     
    La Formation, la Culture. Deux domaines qui ne sont pas voués pour l'éternité à relever de la gauche. On rêve d'un DIP enthousiasmant, performant, passionné de culture et de transmission, sans pour autant charrier des armées d'apparatchiks. On rêve d'autre chose que d'un amas de décombres, un champ de ruines. On rêve d'une culture qui nous ébouriffe et nous élève, qui nous remue et nous soulève, sans pour autant verser dans le clientélisme. Une droite intelligente, éclairée, audacieuse, pourrait parfaitement gérer, à Genève, ces deux domaines.
     
    Une campagne qui commence bien. Ce qui, bien sûr, ne préjuge en rien de son résultat final. Nul d'entre nous, pour l'heure, ne peut prédire qui sera élu. Et c'est très bien ainsi : la démocratie est faite pour nous surprendre, elle est une affaire du peuple face au peuple, à des milliers de lieues des intermédiaires, des états-majors et des petits calculs des partis.
     
     
    Pascal Décaillet