Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 5

  • Capitole : le Bal des Revenants

     
    Sur le vif - Jeudi 21.01.21 - 15.50h
     
     
    On les croyait sur l'Aventin, les voici au Capitole. Tous, ceux de la Garde et ceux de l'Arrière-Garde, vétérans de toutes les guerres, à commencer par celles qu'en bon Démocrates, ils ont eu soin de déclencher. Quel casting : les époux Obama, les époux Clinton, le Ban et l'Arrière-Ban de l'Amérique qui pense si juste, si bien, que tous nos médias, en Europe, reprennent à l'unisson leurs couplets.
     
    Une investiture ? Non, Sire, une Restauration ! Il nous manquait juste, sur le parvis militarisé du Capitole, les Comtes de Provence et d'Artois, frères du Roi guillotiné il y a aujourd'hui 228 ans, devenus Louis XVIII et Charles X. Après la Révolution, le Consulat et l'Empire, ça fait rêver, non, le retour des perruques et des bas de soie ?
     
    Une investiture ? Non, tout au plus un Bal des Revenants. L'Amérique du New York Times et du Washington Post. L'Amérique qui a réussi, en août 1974, à avoir la peau de Richard Nixon. L'Amérique des flux cosmopolites et des déclarations de guerre au monde entier. Les consciences immaculées de la Pax Americana.
     
    Hier, devant le Capitole, sous une protection policière et militaire sans précédent, la Cérémonie de la Restauration. Le grand retour de l'Ancien Régime. Pendant quatre ans, ils vont nous dire que tout est rentré dans l'ordre. Quel ordre ? Mais le leur, pardi !
     
    Pendant quatre ans, ils vont totalement noircir le mandat de Trump. Occulter son absence de guerre, les remarquables résultats en économie et contre le chômage. Nous dire que ces quatre ans furent une anomalie de l'Histoire, une parenthèse. Mais que l'ordre juste, le cosmos qui est aussi beauté, en ce 20 janvier 2021 fut rétabli.
     
    Pendant quatre ans, tous nos médias européens vont, bien docilement, reprendre le refrain.
     
    Pendant quatre ans, ceux qui défendront le legs de Trump, et surtout sa doctrine politique, protectionnisme, priorité à l'économie intérieure, lutte contre le chômage, régulation des flux migratoires, se feront insulter. Pour délit d'opinion.
     
    Hier au Capitole, ce fut le Bal des Vampires, sans Polanski, surtout pas lui, vous pensez ! Et les vampires, politiquement incorrects avec leurs dents trop longues, juste remplacés par la diaphane tiédeur des Revenants.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Anti-Trump, défoulez-vous, c'est votre jour !

     
    Sur le vif - Mercredi 20.01.21 - 12.34h
     
     
    Comment le 1230h RSR ose-t-il qualifier Donald Trump, dans ses titres, de "Président déchu" ?
     
    Donald Trump, comme Jimmy Carter en 1980 (face à Ronald Reagan), n'a pas été réélu. Comme George Bush Senior, en 1992, face à Bill Clinton. Ces trois Présidents ont intégralement accompli leur mandat. Il n'ont fait l'objet d'aucune "déchéance".
     
    C'est ma première remarque - il y en aura d'autres - sur l'hystérie contre un Président sortant qui n'a (contrairement à tous ses prédécesseurs) mené aucune guerre pendant son mandat, qui a relevé (jusqu'à la crise Covid) l'économie de son pays, fait baisser le taux de chômage.
     
    Hystérie, également, en faveur d'un Joe Biden qui n'a encore rien prouvé, si ce n'est sa précipitation à nous ramener au premier plan les poulains de l'écurie Obama. Cela porte un nom, comme en 1814, 1815 : cela s'appelle une Restauration.
     
    Mais vous ne restaurerez rien du tout, mes pauvres amis ! Trump s'en va, mais le trumpisme, comme doctrine politique, est plus vivant que jamais. 75 millions d'électeurs, et c'est un record, on voté pour le Président sortant : près d'un Américain sur deux !
     
    Les États-Unis sont coupés en deux. Les valeurs portées par Trump, protectionnisme, bilatéralisme, régulation des flux migratoires, sont plus vivaces que jamais. Peut-être davantage, encore, que lors de son élection, il y a quatre ans.
     
    Alors, médiateurs, éditorialistes, chroniqueurs bien pensants, perroquets des Démocrates, allez-y, défoulez-vous bien aujourd'hui, vomissez tout votre fiel sur le Président sortant. Profitez, c'est votre jour ! Et rendez-vous dans quatre ans, pour juger du bilan de Biden. Et de la santé des États-Unis d'Amérique.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Les réseaux oui, la censure non !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 20.01.21

     

    Je suis, vous le savez, un partisan acharné des réseaux sociaux. Ils ont changé ma vie, je l’assume totalement, comme celle de centaines de millions de gens sur la planète. Grâce à eux, toute personne peut, si elle le souhaite, créer un espace d’expression où elle sera souveraine. Vous y écrivez ce que vous voulez, vous choisissez les thèmes, le fond, la forme, les angles d’attaque, les titres : bref, vous êtes votre propre éditeur. Ainsi, le privilège que j’ai dans ce journal, celui de m’exprimer librement sur un sujet de mon choix, les réseaux sociaux nous l’offrent à tous. Pour peu que nous sachions à peu près nous tenir : respect de la loi, pas de diffamation, pas d’atteinte à la sphère privée, etc.

     

    Donc oui, vivent les réseaux sociaux ! On n’y sent peut-être pas l’intimité d’une rédaction, comme dans le journal que vous tenez entre les mains. Mais tout de même : vous y découvrirez l’infinie diversité de l’humanité, avec parfois de très belles plumes, vives, surprenantes, venant de parfaits inconnus : sans les réseaux, comment des talents insoupçonnés auraient-ils pu partager leurs enthousiasmes, leurs connaissances, leurs vibrations face à la vie ? De quel droit des « esprits supérieurs » pourraient-ils se permettre de prendre de haut cet accès de tous à l’expression ? Les puristes du style littéraire n’ont d’ailleurs pas de souci à se faire : les qualités de plume se voient, quel que soit le support, les déficiences aussi.

     

    Les réseaux ont fait irruption, et ils vivront. Leur accessibilité à tous, leur immédiateté, leur simultanéité face à l’événement (qui les rapproche beaucoup de mon média préféré, celui auquel j’ai le plus donné dans ma vie, la radio), tout cela donne un vertigineux coup de vieux au bon vieux monde des éditeurs, de livres ou de journaux, des intermédiaires, et même des « rédactions », avec leurs séances lourdingues, leurs pesanteurs, leurs hiérarchies, leurs rivalités internes. Face à ce marécage des ambitions, le réseau est vif, direct, il fuse, il pulvérise les codes.

     

    Bref, un espace de liberté. D’où notre stupeur à tous, lorsque nous avons vu un grand réseau mondial couper le sifflet, d’un coup, à un Président américain, comme par hasard au moment où tout le monde le quitte : les courageux censeurs de la vingt-cinquième heure ! Quoi qu’on pense de Trump, cette initiative catastrophique jette une ombre. D’autant plus avec la chasse aux sorcières qui a suivi : des milliers de fermetures de comptes, non pour atteinte à la loi, mais pour délit d’opinion.

     

    Aujourd’hui, Trump et les siens. Demain, qui ? Demain, nous tous ! Chacun de nous peut, à tout moment, déplaire, c’est même éminemment souhaitable dans une démocratie ! Alors, quoi ? Une instance supérieure (je ne parle pas ici de la loi) viendrait nous couper la chique, sous prétexte que nous ne serions pas dans le sillage du convenable ? Et ce sillage, qui le trace ? Une oligarchie ? Si nous allons à cela, alors toute l’expérience des réseaux, si libératrice dans un premier temps, se transformerait en une pitoyable machine à épouser la pensée dominante. Vous avez envie de ça, vous ?

     

    Pascal Décaillet