Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Courageux Jeunes PLR

     
    Sur le vif - Jeudi 28.01.21 - 08.33h
     
    À juste titre, les Jeunes PLR suisses rappellent ce matin l'absolue nécessité d'indépendance de la BNS. Il fallait, dans l'hystérie actuelle, avoir le courage de le dire. Comme il en avait fallu pour attaquer frontalement Billag. Des positions claires, qui tranchent avec la tiédeur du Marais.
     
    Hier après-midi, pour rappel, les sections romandes du PLR défendaient l'idée d'aller allègrement piocher quelques milliards dans notre Banque centrale. Voilà qui arrangerait bien les humeurs capitulardes, face à la dette, de certains de leurs grands argentiers cantonaux.
     
    Les optimistes diront qu'on voit dans cette diversité d'opinions, sur une question majeure, toute la richesse d'un grand parti national, héritier de celui qui a fait la Suisse. Les autres songeront aux dernières décennies de l'Empire romain. Lorsque le ver était dans le fruit. Et que néanmoins, on chantait, on dansait.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Mme Fontanet et ses paravents

     
    Sur le vif - Mercredi 27.01.21 - 14.17h
     
     
    Désolé si je suis très seul à le dire et si je jette un froid, mais je ne suis absolument pas convaincu par la passion que semble investir Mme Fontanet dans les questions liées au genre, à l'anti-discrimination et à l'égalité.
     
    Thèmes à la mode, éminemment rassembleurs. Nul n'osera s'y opposer, de peur d'avoir face à lui la meute communautariste des collectifs et des associations, dûment subventionnés par le contribuable pour rugir, s'indigner, anéantir toute opinion contraire à leur dogme, dresser le bûcher des hérétiques.
     
    J'en veux à Mme Fontanet de tant insister sur ces sujets. Je ne suis pas dupe de son petit jeu : en brandissant des questions sur lesquelles le Parlement sera d'accord (en vertu des contraintes et intimidations énumérées plus haut), on s'achète à bas prix un label de rassembleuse, celle qui sait dégager des majorités, oh la grande dame, que même la gauche applaudira.
     
    Eh bien moi, je n'aime pas ce procédé. La ficelle est lisible, pour qui sait lire, c'est une forme de populisme, que personne n'osera condamner, puisqu'il va dans le sens de la doxa ambiante.
     
    J'y vois surtout un immense paravent. Habile, la ministre nous jette un rideau de fumée avec un sujet de société où elle sait qu'elle sera gagnante. Et ce procédé de trompe-l’œil lui permet de cacher quoi ? Réponse : l'essentiel de sa mission ! L'état terrible des Finances genevoises, dont elle a, jusqu'à nouvel ordre, la responsabilité. Les déficits se cumulent, la dette se creuse à n'en plus finir, Mme Fontanet elle-même s'y est convertie, nous allons laisser à nos enfants une ardoise hallucinante. Nous allons à la catastrophe.
     
    Dans ces conditions, en termes d'image, mieux vaut avancer des sujets de société où l'on pourra apparaître comme une réformatrice devant l'Histoire. Déjà, la notice biographique est prête. Déjà, le choeur des louanges est programmé. Le salut des contribuables, des classes moyennes, de ceux qui se lèvent le matin pour bosser, ce sera pour une autre vie.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Le populisme n'est pas une parenthèse !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 27.01.21

     

    Il fallait les voir, le clan Clinton, le clan Obama, se pavaner sur le parvis du Capitole ! Après quatre ans de règne de Trump, le grand retour de l’Ancien Régime. Et cette petite phrase, terrible, dévastatrice, sur leurs lèvres et sur celles de la quasi-totalité de nos braves médias européens : « La parenthèse est refermée, désormais tout va rentrer dans l’ordre ».

     

    Quel ordre ? Le leur, bien sûr ! L’ordre du Parti Démocrate. L’ordre de l’avant-Trump, et celui de l’après-Trump, immédiatement restauré, et proclamé comme tel, à la seconde même de la prestation de serment de Joe Biden. Prenez les textes, reprenez les émissions : tous nous entonnent le même refrain, celui de la saine Restauration, avec un grand R, le retour de trois petits rois, en 1814/1815, après un quart de siècle de Révolution française, de Consulat et d’Empire. Allez dans la rue, faites un micro-trottoir : tous connaissent Napoléon, personne ne sait qui est Louis XVIII.

     

    Le peuple américain a élu Joe Biden, c’est en ordre. Mais il n’a pas voté pour voir le retour des grandes familles Démocrates devant le Capitole. Il n’a pas voté pour ce petit goût, très désagréable, de déjà-vu. On a l’impression qu’on a changé de Série, mais que l’éternel générique de Dallas, avec son monde impitoyable, et son casting sans cesse recommencé, nous est à nouveau imposé. Et puis, 75 millions d’électeurs ont voté pour Trump, près d’un Américain sur deux. Les Etats-Unis sont coupés en deux, Joe Biden le sait, il doit en tenir compte, toute insolence du nouveau pouvoir, face à ces gens-là, serait une immense erreur.

     

    Cet arrière-goût de Restauration, nous avons aussi pu l’éprouver en Suisse, suite à l’éviction, le 12 décembre 2007, de Christoph Blocher. Ils étaient tous d’accord, ceux qui l’avaient dégommé, pour nous persuader que c’était pour notre bien : ils avaient abattu le tyran, comme Brutus et Cassius, les assassins de César dans la pièce de Shakespeare, ils l’avaient fait pour le bien suprême, pour la démocratie. Ils restauraient le monde d’avant la parenthèse. Et nous, peuple suisse, devions leur être éternellement reconnaissants de leur acte salutaire.

     

    Dans les deux cas, Trump, Blocher, il y a juste un petit problème. Au-delà des hommes, les idées demeurent. Le courant conservateur, y compris dans ses composantes « populistes », est là, il se porte à merveille, il est en phase ascendante. Protectionnisme, soutien aux agriculteurs, lutte contre la mondialisation, retour aux frontières, contrôle drastique des flux migratoires, défense des classes moyennes, étouffées par la fiscalité, méfiance face à la démocratie représentative, besoin irrépressible de démocratie directe, tout cela existe, avec une force inouïe, au sein des peuples. Les grandes familles, qui semblent considérer le pouvoir comme leur propriété privée, leur fief, auront beau se lover sur les marches du Capitole. En face, il y a les autres. Ils n’ont certainement pas dit leur dernier mot.

     

    Pascal Décaillet