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  • Choisir

     

    Sur le vif - Samedi 22.09.18 - 10.14h

     

    L'attachement aux identités nationales n'a nul besoin de renaître. Il a toujours été là ! Il a juste été contenu, étouffé, censuré, depuis des décennies, par le mondialisme cosmopolite.

     

    Il appartient maintenant à chacun de nous de choisir s'il veut la spéculation planétaire et déracinée, ou l'engagement au sein d'un périmètre, même modeste, où s'exercent la citoyenneté active, émancipatrice, responsable.

     

    Dans ce périmètre, communauté de mémoire et d'émotions, souvenir des morts, expérience commune, avenir inventé ensemble.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'Europe se meurt, l'Allemagne vit !

     

    Sur le vif - Vendredi 21,00.18 - 15.15h

     

    15.15h - J'ai cru en l'Europe jusqu'à la chute du Mur de Berlin (9 novembre 1989). A partir de ce moment, évidemment capital dans son Histoire, l'Allemagne n'a absolument plus joué le jeu du Traité de Rome (1957), et celui des équilibres entre les pays membres.

     

    Sous l'impulsion du Rhénan Helmut Kohl, a elle cessé d'être le nain politique de l'après-guerre, pour très vite redevenir un géant de la Mitteleuropa. Il n'y a pas eu de réunification : il y a eu absorption, pure et simple, de la DDR par le capitalisme de l'Ouest. Ce dernier en rêvait depuis 45 ans : en 1990, il a pu exaucer ses voeux.

     

    Un capitalisme sauvage, un libéralisme financier n'ayant rien à voir avec la tradition économique et sociale de la vieille Allemagne bismarckienne, ont été imposés de force aux Länder de l'ex-DDR. Le mot "DDR" a été aboli, alors que le mot "BRD" (l'Allemagne de l'Ouest) a été conservé, pour baptiser l'ensemble "réunifié" !

     

    Tout, dans ce procédé, suintait la précipitation, la gloutonnerie, la vulgarité d'un enrichissement rapide pour quelques-uns, ceux qui pouvaient faire des affaires avec la Treuhand, la société chargée de racheter l'Allemagne de l'Est. Comme on rachète, pour un franc, une friche industrielle.

     

    En politique étrangère, Kohl a immédiatement donné des signes d'affranchissement par rapport à la gentille Allemagne en rédemption des années 1949-1989. Son terrain, ce furent les Balkans. Il manque encore une grande Histoire, en langue française, du rôle des capitaux allemands, des services secrets allemands, en liaison avec l'OTAN, dans le démembrement de l'ex-Yougoslavie, par exemple dans les événements du Kosovo, en 1999. Mitterrand, sur le terrain balkanique, de 1991 à 1995, s'est fait proprement avoir par son ami Helmut.

     

    Après Kohl, il y a eu Schröder, et maintenant Mme Merkel. Omniprésente. Dans l'affaire grecque, elle s'est comportée avec l'arrogance suzeraine d'un Empereur du Saint-Empire. Comme la cheffe de l'Europe ! En Ukraine, dans les Pays-Baltes, en Macédoine, elle avance ses pions. Pendant que la politique étrangère française en Europe roupille, celle de l'Allemagne, jouant sa propre carte nationale, est partout.

     

    Il n'y a plus d'Europe. Il y a l'Allemagne. Qui saisit le paravent européen comme bannière de ses propres manœuvres nationales.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La nation, ça n'est pas le nationalisme !

     

    Sur le vif - Vendredi 21.09.18 - 08.57h

     

    L'extraordinaire escroquerie intellectuelle des partisans du grand conglomérat multilatéral européen consiste à entretenir volontairement la confusion entre nation et nationalisme.

     

    Sous prétexte que les deux guerres mondiales furent des guerres nationales, ils ont répandu l'idée qu'en abolissant la nation, en obligeant cette dernière à déléguer ses prérogatives à l'empire européen, supranational, évidemment gentil, bien intentionné et pacifique, on résoudrait, devant l'Histoire, le problème des guerres.

     

    Escroquerie. La nation date de la Révolution française. Je crois savoir qu'il y a eu quelques guerres, sur la planète, avant 1789. Les Rois de France faisaient la guerre, Louis XIV a même reconnu (sur son lit de mort) l'avoir trop aimée. Les Rois d'Angleterre faisaient la guerre. Le Saint-Empire faisait la guerre, depuis mille ans. Rome, de sa fondation à son écroulement, sur près de mille ans d'existence, a passé son temps à faire la guerre.

     

    Il y a toujours eu des guerres, il y en aura toujours. Il y en a eu avant l'époque des nations, pendant l'époque des nations, il y en aura après l'époque des nations. La guerre est consubstantielle à la nature humaine.

     

    Quant à la construction européenne, il faut évidemment tordre le coup à l'idée qu'elle aurait "empêché la guerre sur le continent". Cette absence de conflit n'est pas due aux gens de Bruxelles, mais au parfait équilibre des forces de dévastation, depuis Yalta (1945), entre le bloc de l'Est et celui de l'Ouest, les deux vainqueurs du Reich.

     

    Oserais-je rappeler, par ailleurs, que le continent européen a vu se dérouler une guerre particulièrement brutale, de 1990 à 1999, dans les Balkans, guerre à laquelle les gesticulations de Bruxelles n'ont jamais trouvé la moindre solution. Et pour cause ! Ce conflit balkanique a été voulu, organisé, planifié, par l'Allemagne d'Helmut Kohl et par l'OTAN, dans le dessein très précis d'affaiblir la position historique des Slaves du Sud, principalement les Serbes, pour créer une brèche économique et stratégique dans cette partie de l'Europe. Pour y parvenir, une énorme machine de propagande fut mise en œuvre, diabolisant le Serbe, sanctifiant ses adversaires. Les belles âmes de nos intellectuels parisiens en chemise blanche n'avaient plus qu'à suivre.

     

    La nation, ça n'est pas le nationalisme. Pas plus que l'empire n'est l'impérialisme. La nation, c'est la communauté d'appartenance, intellectuelle mais aussi affective, c'est le partage des lois et celui de la mémoire, c'est le souvenir des morts, à l'intérieur d'un certain périmètre lentement dessiné par la juste et précise gravité de l'Histoire. C'est aussi un projet commun, des émotions vécues ensemble. La part de l'instinct, n'en déplaise aux géomètres et aux ratiocineurs, y tient une place majeure. La nation n'exclut pas l'Autre, en aucun cas. Mais elle lui demande, à l'intérieur du périmètre, de respecter sa loi. On est loin, très loin, du nationalisme guerrier, conquérant, dévastateur, méprisant pour toute forme d'altérité.

     

    La nation n'est absolument pas unitaire par essence. La France l'est, depuis la Révolution, par le poids du jacobinisme. Mais un pays peut parfaitement se trouver confédéral, décentralisé à l'intérieur, mais national et unifié lorsqu'il se présente face à l'étranger.

     

    Depuis plus d'un demi-siècle, les européistes entretiennent volontairement, soit par mauvaise foi soit par ignorance de l'Histoire, la confusion entre nation et nationalisme. Il convenait, une fois, de leur répondre.

     

    Pascal Décaillet